Chapitre 1

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« Tempus. Putain ! »

Les chiffres qui venaient d'apparaître suspendus dans l'air indiquaient dix-neuf heures trente. Le moment que le jeune homme redoutait, comme chaque jour.

Ce jeune homme c'est Harry. Eh oui, pour son plus grand désespoir, tout le monde le connaît déjà, il en vient même parfois à penser que les autres le connaissent mieux qu'il ne se comprend lui-même.

Dix-neuf heures trente, l'heure du dîner dans la grande salle, où tout le monde se réunissait dans la joie, bla-bla-bla. Il n'avait pas envie d'y penser une seconde de plus, car pour ce petit brun, manger était synonyme de dégoût. Et ça il avait vraiment du mal à l'appréhender. Il n'en avait parlé à personne, même s'il avait de plus en plus de mal à le cacher à sa meilleure amie, qui ne cessait de s'inquiéter pour lui.

Il est à présent dix-neuf heures quarante et il doit descendre, se présenter à la table des Gryffondors comme si de rien n'était. Il avait déjà essayé d'esquiver ces repas, trouvant des excuses, mais cela ne tenait plus, Harry devenait de moins en moins crédible au fil des années.

Car oui, cela faisait des années que c'était un problème pour lui, mais honnêtement, quand l'on est sur la trace d'un mage noir, que l'on ouvre des chambres secrètes, que l'on rencontre son parrain évadé de prison, que l'on se retrouve tous les étés dans cet enfer qu'est sa « famille » Moldue. Quand de temps en temps pour se détendre, sait-on jamais, on doit combattre dragons, sirènes et autres, on n'a pas vraiment le temps de se préoccuper de ce genre de problèmes futiles.

Et ce sentiment aussi, enfin non, il refusait d'appeler cela « sentiment » mais préférait le terme « sensation », cette sensation qui lui tournait dans la tête à chaque fois qu'il ...

« Non, stop, ce n'est vraiment pas le moment. » Se murmura-t-il en son for intérieur.

Finalement, ce problème était devenu plus qu'encombrant avec le temps, car cette année, les choses étaient étrangement calmes. Cette paix laissait donc plus de place aux choses qu'il avait l'habitude d'étouffer, d'enfouir au fond de lui-même.

« Allez, il faut y aller, Harry ! » se dit-il, dans une piètre tentative d'encouragement.

C'est vrai, il était impératif qu'il y soit, quitte à rendre plus tard le peu qu'il aurait mangé.
Sinon il devrait répondre à des interrogations de ses amis, parfois même du directeur et il en avait marre. Autant le matin, tout le monde ne prenait pas forcément de petit-déjeuner, donc personne ne le remarquait. Le midi, avec les emplois du temps de chacun et quelques excuses bien trouvées le jeune brun s'en sortait, mais le soir, il n'avait pas d'autre choix que de se présenter à table.

C'est donc le plus lentement possible qu'il sortit de sa salle commune pour rejoindre la grande salle. Lorsqu'il passa les portes grandes ouvertes, le Gryffondor chercha du regard l'endroit où ses amis étaient installés.

Une fois assis, il tourna instinctivement la tête vers la table des professeurs. Harry capta directement le regard du directeur qui leva alors discrètement son verre dans sa direction. Ce dernier lui rendit son attention par un sourire. Il empêcha ensuite son regard de continuer à balayer cette table et s'obligea à se concentrer sur la sienne.

Les discussions étaient joyeuses, tout le monde rigolait la bouche pleine, grâce à la dernière blague de Seamus. Tout le monde, sauf la jeune femme devant lui qui le regardait fixement. En réalité, Harry avait perçu son regard dès son entrée dans la pièce. Il l'avait soigneusement évitée, mais maintenant face à face, ce n'était plus possible.

« Hermione, arrête de me fixer, ça en devient gênant à force, je vais commencer à croire que je t'intéresse. Dit-il avec un sourire en coin et un air faussement gêné.

- Je m'inquiète pour toi, imbécile ! Répondit-elle après avoir attrapé à deux mains le livre à côté d'elle, et l'avoir fait rencontrer assez violemment la tête du jeune Gryffondor qui esquissa une belle grimace.

- J'ai cru que tu ne descendrais jamais !

- Mais je suis là ! Répondit-il la voix volontairement plus grave avec un clin d'œil.

- Je rigolais ! S'exclama-t-il précipitamment, les mains levées pour prouver son innocence face au livre que Hermione brandissait déjà de nouveau, le regard tout sauf amusé.

- Mange ! Imposa-t-elle avant de se concentrer sur sa propre assiette.

Harry déporta ses yeux sur les plats qui jonchaient la table en soufflant et se dit ironiquement :

« Allez, par ici l'enfer, c'est moi qui régale. »

Le sorcier était à présent dans son lit, exténué des efforts effectués inconsciemment à rendre son repas. Il s'endormit rapidement, bercé par les conversations chuchotées dans le dortoir.

Le jeune homme fut réveillé par une douce odeur qu'il n'arrivait pas à identifier, mais qui ne l'inquiétait pas, incapable de réfléchir, absorbé par son réveil. Il se remémora rapidement sa nuit et son rêve. Décidément son esprit continuait de le torturer, pourquoi fallait-il impérativement qu'il soit lié à ...

« AU FEU CA BRÛLE ! Hurla une voix inidentifiable.

Harry ouvrit rapidement ses yeux et aperçut une énorme masse orangée sur les rideaux du lit en face de lui.

- C'était donc ça l'odeur ! Réalisa-t-il. Finalement Dumbledore avait raison, ils brûlaient vraiment très bien et très vite.

-Harry lève toi vite ! S'époumona une tête rousse qui passa devant la sienne.

Alors, le dénommé récupéra rapidement sa baguette sur sa table de chevet, mit ses lunettes sur son nez et sauta sur ses pieds :

« Aguamenti ! »

Une vague d'eau s'abattit sur le dortoir et éclaboussa tout le monde. Car chaque fois que Harry mettait un peu de force dans sa magie, ici due à la précipitation, ses sortilèges étaient bien plus puissants que ceux d'un sorcier moyen.

Plus personne ne bougea pendant un instant jusqu'à ce que Seamus, sentant les regards lourds d'interrogations de ses camarades se poser sur lui, car après tout c'étaient ses rideaux qui avaient brûlés, se résolut à expliquer :

« Ben quoi, j'ai parié dix gallions avec Dean que j'étais capable de lancer le sort Incendio !

- Seamus, on est en sixième année ! Répondit Harry d'une voix exaspérée.

- Oui et quel est le rapport ? Rétorqua Seamus, ne comprenant absolument pas le rapport.

- On apprend ce sortilège en deuxième année ! » Irrité, le petit brun passa une main dans ses cheveux.

Très rapidement, Lupin arriva dans le dortoir mandaté par McGonagall qui ne pouvait rentrer dans les chambres des garçons. Elle avait reçu une alerte magique, prévenu son collègue qui était monté le plus rapidement possible chez les Gryffondors.

Il interrogea rapidement les garçons afin de trouver le fauteur de trouble et laissa vite Harry tranquille en comprenant qu'il n'était pas responsable de l'incendie mais qu'il l'avait arrêté. De toute façon, Harry avait très peu de problèmes avec Remus.

Je te revois (snarry) Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant