Chapitre 7

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Il faisait sombre dans les couloirs qu'Harry empruntait. Seules les lueurs des torches magiques placées aux murs laissaient au jeune sorcier la possibilité d'entrevoir son chemin.

Le brun s'arrêta soudainement devant une petite porte noire, et prit un instant pour inspirer et expirer calmement. D'un informulé, il fit apparaître l'heure : il était dix-sept heures cinquante-huit. Le brun frappa timidement au montant, lui aussi peint en noir.

" Entrez ! " répondit une voix sèche.

L'Elu s'exécuta et trébucha sur un objet invisible en passant la porte. Heureusement, il se rattrapa de justesse en s'agrippant à une table.

" Monsieur Potter, votre ponctualité m'étonne ! Approchez, et j'espère que vous êtes capable de faire trois pas sans vous écrouler sur votre chemin "

Le brun parcourut le reste des rangées qui le séparaient de son professeur. Il avait attendu ce moment toute la journée, mais dire qu'il était enthousiaste était complètement erroné. En réalité il était effrayé, ses mains tremblaient et sa bouche était sèche.

Arrivé face au bureau, le sorcier put enfin observer son enseignant de plus près. Ce dernier était en train de corriger des copies, et Harry attendit donc que celui-ci finisse celle qu'il avait commencé à raturer.

" Bien. Pour mon plus grand désespoir, Albus m'a interdit de vous donner des corvées en raison de votre séjour à l'infirmerie. Ainsi donc, rien ne me sera épargné. Vous êtes évidemment privilégié jusqu'au bout, Monsieur Potter ! "

Le concerné réprima une grimace à l'entente du terme "privilégié". Définitivement il détestait l'être, mais son interlocuteur ne le comprendrait semble-t-il jamais.

" C'est bien dommage, quelques chaudrons sont en manque de soins. Ce sera donc pour plus tard."

Rien que l'évocation d'une future retenue démontrait bien l'injustice dont le Serpentard faisait preuve. Avant même que le jeune homme n'ait ne serait-ce que pensé à dérober à l'autorité du Maître des Potions, celui-ci prévoyait d'ores-et-déjà une sentence.

" Prenez un parchemin, une plume et écrivez-moi tout ce que vous savez sur le Veritaserum en silence. " débita l'homme assis sans relever la tête des écrits placés face à lui.

Le plus jeune hocha la tête, s'installa à sa table habituelle au fond de la salle et commença à réaliser la tâche demandée.

Un silence lourd se mit en place dans la salle, uniquement troublé par le raclement des plumes des deux occupants. Au bout de peut-être d'une heure et quart, le plus jeune se racla la gorge et annonça timidement :

" J'ai terminé, professeur. "

Un raclement de chaise lui répondit, son professeur était-il réellement en train de prendre la peine de se déplacer lui-même ?

C'était visiblement le cas, car le temps que cette pensée chemine dans la tête de son élève, le plus âgé était déjà placé debout face à sa table. Il posa sa main sur le rouleau de parchemin et le retourna pour le placer dans son sens de lecture, puis entreprit de le parcourir.

Quelques instants plus tard, l'aîné attrapa distraitement la plume d'Harry dans sa main droite alors que ses yeux étaient toujours plongés dans les lignes inscrites sur le parchemin.

Le professeur griffonna et barra quelques mots sur le papier, tout en faisant bouger ses lèvres, conformément au contenu de sa lecture.

Le plus petit, hypnotisé, se laissa aller à la contemplation de celles-ci. Elles étaient légèrement humides, et brillaient faiblement à la lueur du peu d'éclairage présent dans la pièce. Son esprit était concentré sur leurs courbures sans cesse changeantes, tentant de prévoir leur mouvement futur.

Je te revois (snarry) Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant