Les quatre éléments

Michael

J'avais accepté d'aider Juliette à libérer Norbert de prison, mais en vérité, j'étais partagé. Ils avaient essayé de voler une banque. Mais il voulait juste vivre avec Juliette, rien de plus. Plongé dans mon dilemme, je ne fis pas attention où j'allais et je percutais un arbre.
- Je croyais que tu connaissais la forêt comme ta poche, se moqua Martin, caché derrière un rocher non loin.
- Oui, grognais-je, me massant l'endroit où ma tête avait percuté l'arbre. C'est juste que je ne faisais pas attention où j'allais.
- À quoi penses-tu ?
- À Juliette. Christine m'a demandé d'aider Juliette à libérer son ami, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. S'il va en prison, c'est bien pour une bonne raison, non ? Ça m'embête de devoir libérer des gens d'une autre époque pour un crime qui mérite d'être puni, surtout sachant qu'on ne pourra jamais subir de conséquences...
- Il n'y aura jamais de conséquences pour personne de toute façon. Ils avaient juste besoin d'argent pour se nourrir et payer leurs impôts. Elle me l'a dit.
Comme je ne disais rien, il ajouta :
- S'il y a une grande gelée et que votre champ ne donne rien, comment ferez-vous pour vivre ? Vous aurez besoin de prendre de l'argent à quelqu'un. C'est ce qu'ils ont essayé de faire. Ils ne veulent pas faire de mal.
- Tu as raison. Christine m'a dit que nous devions nous retrouver dans les tunnels demain à dix-sept heures. Je pense que ça équivaut au moment où le soleil est bas dans le ciel, mais encore là. Nous attendrons dans la cabane. Pour le moment, on doit rentrer, je t'expliquerai le plan sur le chemin.
Nous nous dirigeons au logis, où je reprenais mentalement toutes les étapes pour ne rien oublier.

J'étais tellement excité de notre future aventure que je n'arrivai pas à manger ce soir, ce qui inquiéta aussitôt mon père.

- Tu n'es pas malade ? s'enquit-il.

- Non non, tout va bien, ne t'inquiète pas, rétorquai-je après cinq secondes de blanc. Je suis juste un peu fatigué, c'est tout. Ça ira mieux demain.

Puis, sans lui laisser le temps d'ajouter d'autres choses, je montai les escaliers et m'enfermai dans ma chambre. La journée du lendemain allait être si dure ! Déjà que j'avais failli tout avouer dès la première question, et j'allais devoir tenir une journée entière ! Cela allait s'avérer une mission bien plus ardue que je l'avais pensé au début. Mais je devais y arriver, car si Charles apprenait quelque chose, il pourrait tout faire rater, et je ne voulais pas que ce soit un échec à cause de mon incompétence. Surtout que je n'étais pas sûr d'être pardonné.

Finalement, la journée du lendemain se passa mieux que prévue. Comme nous étions dans les champs, nous ne nous parlions pas trop, et nous parlions peu à midi. Je cachai mon inquiétude à travers un faux sourire et une bonne discussion avec Martin, et le tour était joué. Cela était plus facile que je ne l'avais pensé, mais quand l'heure fatidique arriva, je fus content de ne pas avoir à jouer la comédie plus longtemps. C'était trop épuisant pour moi, et pas dans mes compétences de faire comme si tout allait bien alors que non.