Trust me

chapitre dix

- Salut.
Seul deux lettres suffisent pour que je reconnaisse qui se tient là. Devant moi.
- Salut.
Il porte un simple t-shirt à l'effigie de son écurie.
- Tu vas bien?
J'ose demander après ne pas lui avoir donner une réponse à son message.
- Ça va merci. Toi tu vas bien?
Je trouve son intimité presque étrange. Il me tutoie et me demande comment je vais.
Peut-être avait-il eu pitié de moi lorsqu'il m'avait vu pleurer. Il s'était donc promis de s'assurer que j'allais bien.
- Je vais bien merci.
Son devoir était fini. J'allais bien.
Il n'avait plus à s'inquiéter. À se demander si je ne pleure pas.
Notre conversation ne me ressemble pas et ma façon de lui répondre non plus.
Je comprends rapidement pourquoi j'agis ainsi lorsque je regarde autour de nous et remarque qu'on nous regarde.
C'est exactement ce que je redoutais.
Qu'on me regarde à nouveau pas pour moi mais pour l'homme qui se tient à mes côtés.
Je ne voulais pas qu'on utilise de nouveau mon nom avec celui de n'importe quelles pilotes.
Il doit le lire sur mon visage parce qu'il jette un coup d'œil aux têtes retournées puis finit par abréger et par repartir à toute allure sur sa trottinette.

Miami me paraît si grand. J'avais perdu des heures de ma soirée aux bords de la plage, à me contenter de regarder le coucher du soleil. Voir le ciel changer de couleurs passant par un chaleureux orange finissant par réconfortant bleu.
La nuit tombe pourtant la ville semble ne jamais se calmer. J'aime me promener dans les rues et entendre un nouveau musicien à chacune d'entre elles.
C'est donc tard que je rejoins mon hôtel et m'endors rapidement.

Hier il s'agissait seulement d'un exercice.
Jeudi était finalement un jour plutôt calme.
Vendredi me défie et me réveiller très vite. Arrivant au garage avec une légère fatigue. L'énergie de l'équipe m'a réveillée.
Très vite l'équipe média et moi prenons les choses en main. J'ai la matinée pour réaliser les interviews.
Alors je commence par filmer avec l'une des responsables de communication.
- Ce n'est seulement les accompagner en interviews. C'est être le point de contact entre l'équipe et le public..
La femme m'apprend énormément de choses, j'en oublie presque qu'il s'agit d'une interview. Que nous sommes filmées et que je dois être la journaliste.

Les interviews s'enchaînent dans le calme. Le circuit commence à se remplir de personnes.
C'est avec la première femme noire à monter sur un podium que je finis.
Elle a écrit une part de l'histoire, je suis honorée de pouvoir la mettre en lumière encore une fois.
- Vous êtes l'ingénieure des fluides de piste de cette écurie. Est-ce que vous pouvez expliquer en quoi consiste votre métier aux fans qui regardent cette vidéo?
Elle s'élance dans une explication de son métier de façon simple. Pour beaucoup de personnes c'est nouveau.
Je finis notre discussion pour une note d'humour.
- Dites-nous ce que ça fait de partager un podium avec Lewis Hamilton? De partager la fameuse pluie de champagne?
Elle pouffe de rire.
- C'était génial! Honnêtement c'était le meilleur champagne de ma vie.
Elle finit par ça et la caméra se coupe signifiant que c'est fini.
- Merci beaucoup pour ce moment.
L'ingénieure me sourit puis me remercie à mon tour. J'espère que toutes ces interviews vont trouver le maximum de jeunes filles qui souhaitent faire de leurs rêve une réalité.

À présent je n'ai plus que des plans de fin à réaliser dimanche soir. Je n'ai plus qu'à profiter de ce week-end.
Au sein d'une écurie telle que Mercedes.
Avec des pilotes vainqueurs de Grand Prix.
Un casque sur les oreilles, une casquette à l'effigie de l'écurie et d'un de leurs pilotes.
Mes yeux se perdent sur l'écran. Parfois je quite l'écran des yeux, un instant. Pour regarder la voiture près des arrêts.

Samedi arrive beaucoup plus vite que je l'aurai imaginé.
Les qualifications ne commence qu'après midi alors cette fois, aucune fatigue n'est présente sur mon visage. Lorsque j'arrive dans le paddock.
Tout ça commence à mettre familier. Arriver et ne m'arrêter qu'une fois que j'aperçois un logo Mercedes.