chapitre dix-sept

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On s'est rejoint à mon hôtel.
Il est monté, à croisé une dizaine d'inconnus mais m'a suivi malgré tout.
Une fois dans ma chambre, il s'est assis au bord de mon lit. Dont les draps étaient fraîchement propres.
Je vidais mon sac et il se contentait de regarder la pièce.
- T'étais parfaite ce matin. Tu m'a posé des questions difficiles quand même..
- Je sais.
J'avais pas envie de parler.
- Je dois même pas regarder la caméra une seule fois. Désolé.
- C'est rien.
Je n'osais même pas le regarder.
Je vidais mon sac pour aucune raison.
- Je suis désolée..Je suis terrifiée Lando.
Il ne dit rien alors je me retourne vers lui.
C'est à cet instant que ça me frappe. Le sentiment de révélation me frappe.
C'est lui.
C'est lui que je veux.
Il est là, dans ma chambre d'hôtel, assis sur le bord de mon lit. Mal à l'aise d'aller plus loin.
Il m'a suivit ici.
Pour une seule chose. Moi.

Ses cheveux. Ses yeux. Son visage. Son corps.
C'est ça que je veux.
Alors je m'approche de lui, ses jambes sont écartées tel un homme qui s'assoit.
Je me glisse doucement dans cet espace vide et pose ma main sur son visage.
Ses bras viennent entourer ma taille.
Sa tête est à la hauteur de mon ventre.
- Je pense aussi à toi. Tout le temps.
Il se redresse rapidement, son visage près du mien.
Il n'hésite pas un seul instant et m'embrasse enfin.
Nos langues se retrouvent et des frissons parcourent tout mon corps.
Maladroitement j'essaie de retirer la veste que je portais.
Il s'arrête et comprend où je veux en venir.
- C'est ce que tu veux faire?
Un mouvement de tête enthousiaste et il retire une couche de vêtements.

Il est torse nu et moi en sous-vêtements.
Allongé, je le rejoins.
- Très belle tenue d'ailleurs.
Je pouffe de rire.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il me complimente maintenant.
- Merci.
Au dessus de lui, je l'embrasse de nouveau avant que nos deux corps s'unissent alors que le soleil se couche.

Il était allongé sur le dos et moi sur le côté, l'admirant souriant depuis la fin de nos ébats.
- Tu te souviens de la première fois qu'on s'est vus?
Il me demande soudainement.
- Um..Oui à Baku après la course. T'avais pas l'air très heureux d'être là.
- Ouais. Tu m'a compris..Tu as pas cherché à me forcer à répondre à tes questions.
- C'est normal.
Il regardait le plafond alors qu'il se confiait.
- J'arrivais pas à oublier ton visage..Et puis je t'ai vu avec Charles.
Je laisse un silence. J'avais pas envie de parler de lui.
- Je me suis dit qu'il avait de la chance.
Depuis cette nuit là.
- Il est un peu bête parce que maintenant c'est moi qui est avec toi.
Je pouffe de rire car il était fier.
- C'est vrai qu'il a était bête.
- Je peux te poser une question?
J'acquiesce sans même réfléchir.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé entre toi et lui?
Je souffle discrètement alors qu'il ne me regarde pas.
Je m'allonge sur le ventre.
- Rien comme je l'ai dit dans ma vidéo. Il a essaie de m'embrasser mais j'ai pas voulu.
C'est à son tour de ne rien dire.
- Je pense qu'il pensait que j'allais sauter sur lui et ça l'a déçu..Je sais pas trop..
- C'est bizarre.
- Je sais et il ne m'a jamais adressé la parole depuis ce jour-là.
Il finit par me regarder pour sûrement constater que ça me touche même après tout ce temps.
Je n'aime pas être en conflit avec les gens. Se croiser et ressentir un vent glacial comme lorsqu'on croise un ex.
Comme une meilleure amie qu'on croise par hasard après s'être plus adressé la parole.
C'est toujours étrange et une pointe de tristesse nous envahit.
C'était pareil avec Charles Leclerc.
Je savais que dès demain, je serais amené à le croiser et peut-être à l'interviewer.
Sans dire un mot, le brun à mes côtés se penche et m'embrasse le front.
Aussi délicatement qu'on peut l'imaginer.
- Tu veux manger quoi? J'appelle le room service.

Ma soirée se termine, dans cette chambre d'hôtel.
À ses côtés, à manger des pâtes avec un sourire plaqué sur nos lèvres.

Une toute nouvelle sonnerie de réveil retentit ce matin.
C'était la sienne et je pourrais m'y habituer.
Hier soir lorsque je me suis endormie, je n'ai même pris la peine de fermer les rideaux, la lumière du soleil vient attaquer mon visage.
L'homme à mes côtés est déjà réveillé, il ne lui fallait pas plus d'une sonnerie pour être debout.
- Bien dormi?
Ce matelas était agréable.
- Ouais et toi?
- C'était l'une des meilleures nuits de ma vie.
Il est encore torse nu et sa voix craquait.
- Je peux utiliser la douche.
Je lui réponds d'un mouvement de tête faible et il disparaît.
Pendant ce temps, j'allume mon téléphone pour lire les messages de mon responsable.
" On est déjà sur le montage de ton interview avec Lando Norris. Félicitations pour ton travail! C'est génial. On a besoin de ce moment émotionnel."
Il me redonne un peu plus confiance avec ce message.
Je brûle d'envie de quitter cette chambre et d'avoir un micro en main.

Je finis par quitter l'homme que j'embrassais encore il y a moins de dix minutes.
Il part de son côté, celui des projecteurs et des appareils photos.
Moi je rejoins mes collègues.
Puis je rejoins le paddock avec en main un micro.
- Bonjour à tous, nous sommes à Silverstone et c'est le Grand Prix de Grande-Bretagne. Vous êtes accompagnés par notre équipe.
Je me demandais d'où est-ce que je sortais cette nouvelle confiance.
Lando Norris était peut-être la réponse.
Je ne peux pas m'empêcher de sourire et d'être heureuse depuis hier soir. Il était la raison de toute cette nouvelle joie.
J'avais donc l'air agréable en direct. J'étais la journaliste exemplaire.
- Dans moins d'une heure les monoplaces rouleront pour leur première séance d'essais libres. Revenons sur les dernières nouvelles.
Je réussis à enchaîner presque une heure de direct.
Comme je ne l'avais jamais fait avant.
Je n'étais pas fatiguée en fin de soirée, j'en voulais encore plus.
Je voulais que demain arrive vite.
Je ne voulais pas quitter le circuit qui vivait toujours même lorsque les voitures étaient rangées.

Une fois que je remontais le paddock accompagnée de mes collègues. Miley se tenait à mes côtés et revenait sur la journée.
- Franchement je suis agréablement surprise par Charles.
À cet instant je me coupe à la conversation, me contentant de regarder droit devant moi.
Ce qu'il se trouve droit devant me surprend et pourtant ça ne devrait pas.
Une caméra et des micros, je reconnais mes anciens collègues.
Je reconnais Samir et son fidèle sourire.
Il se tient derrière la caméra.
De loin je reconnais leurs voix. Leurs voix que je n'avais plus entendues depuis un long moment.
- On revient évidemment sur la séance d'essais libres que Charles a réalisé aujourd'hui.
Lorsque j'arrive à leurs côtés et que je croise le regard de Samir. Je sens comme de la compassion dans le sien.
Il me sourit légèrement, l'air de ne pas réellement me sourire.
Ce moment ne dure qu'un bref instant et je finis par tourner la tête et me replonger dans la conversation de mes actuels collègues.
Tard avant de dormir, je repense à lui et à nos moments partagés.

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