Trust me

chapitre quatre

Le mascara encore coulant. Je sors de ma douche qui semble me faire revivre.
J'ai rêvé de cette douche toute la fin de journée.
Me voilà enfin en serviette, sur un lit qui n'est pas le mien.
Je cherche mon téléphone de ma main et l'allume.
Une tonnes de notifications apparaissent.
"Charles Leclerc"
Je crains que je vais entendre ce nom cette nuit tant il m'a collé à la peau aujourd'hui.
Le message me fait ouvrir grand les yeux.
Il me propose de boire un verre à ses côtés.

C'est clair cette fois. Je lui plais.
Je mentirais si cela ne me flattes pas un peu. Évidement.
Comme mes collègues l'ont dit. Il s'agit de Charles Leclerc.
Le célèbre pilote Ferrari dont toutes les filles rêvent.

Je ne réfléchis pas et accepte.
Je ne travaille plus. Cela ne me gêne pas.
Alors j'accepte.
Charles Leclerc et moi allons boire un verre ensemble.

Alors le programme change tout à coup. Je me démaquille pour me remaquiller.
Enfile quelque chose qui fasse jolie et très vite je suis prête.
Lorsque je claque la porte de ma chambre. Je me sens légèrement trembler.

Arrivée au lieu de rendez-vous. Je comprends vite que je vais devoir l'attendre. Lorsque j'entre j'annonce mon nom comme réservation et cela me surprend mais ça fonctionne.
Il a réservé avec mon nom.
Je remercie la serveuse et regarde le décor de ce bar luxueux.
Les murs sont blancs. Parfaitement blanc.
Tant que la peinture ne semble pas avoir vécu. Elle est restée là. Insensible à la vie autour d'elle.
La table en face de moi. Elle aussi.
Les clients sont en petit nombre.

- Salut..
Rien à qu'à sa voix. Un léger sourire se crée sur mes lèvres.
- Salut.
Je me lève pour le saluer.
- Tu es arrivée depuis longtemps?
- Non pas du tout. Depuis à peine cinq minutes.
Il sourit à son tour.
- Bonsoir. Qu'est-ce que je vous sers?
Un serveur nous sors de notre conversation.

Mon verre toujours à moitié rempli, le sien l'est un peu moins.
Je me contente de discuter plutôt que de boire.
- Du coup tu as un pilote préféré?
- En tant que journaliste non. Je vous aime tous.
La main dont le poignet est occupé par un montre tient son visage.
Son visage qu'il penche légèrement pour me regarder. Surtout pour vérifier ma sincérité.
- Sérieusement? Entre nous.
Je souffle bruyamment et pense un instant.
- C'est pas mon préféré mais j'ai grandi en le regardant gagner.
Ses sourcils se lèvent.
- Lewis Hamilton.
Il ne dis rien.
- Après j'aime Charles Leclerc quand même.
Son rire vient se fondre dans le décor.
- Je te comprends..C'est Lewis Hamilton après tout.
Lorsqu'il prononce ses premiers mots. Sa main quitte son visage pour venir trouver la mienne. Comme un simple geste de réconfort.
- Sept fois champions..
Ses yeux se perdent sur la fenêtre à nos côtés. Il est pensif presque rêveur.
Il se voit sûrement devenir sept fois champions. Depuis qu'il a aimé ce sport.
J'amène la main qu'il touchait à mon verre.
- Excusez-moi.
Un accent anglais sors Charles de sa rêverie.
- Oui?
Il comprends vite qu'il s'agit d'un fan.
Le fan complimente et exprime l'amour qu'il a pour le pilote et l'écurie puis finit par demander une photo.
Ce que le monégasque accepte avec un sourire.
- Vous pouvez la prendre s'il vous plaît?
C'est un adolescent qui aurait pu être moi.
Alors je me lève et les prends en photo.
- Voilà.
Le garçon me remercie plusieurs fois puis finit par nous quitter.
- On y va?

En sortant la voiture de Charles est là. À quelques mètres de l'entrée.
- Je te ramène.
Ce n'est pas une question et je n'ai pas de taxi.
Les sièges en cuir semblent encore neuves.
Le moteur me rappelle que je suis dans une Ferrari.
Je lui indique rapidement l'adresse de mon hôtel.
Sur le chemin je remarque l'effet qu'à Charles Leclerc. N'importe où et à n'importe quelle heure.
Des gens s'arrêtent pour sortir leurs téléphones.
Les voitures à nos côtés essaient de s'approcher.

- Merci..C'était pas mal ce soir.
Il s'est arrêté à quelques minutes du hall de mon fameux hôtel.
- Merci à toi. On se revoit demain pas vrai?
Je me contente de hocher la tête tout à coup mal à l'aise.
- Je vais essayer de me faire interviewer par toi.
Il sourit et dans la lumière qui se fait discrète. Son sourire semble briller.
L'endroit n'est pas illuminé. Seul les lampadaires sont allumés.
- Ça me ferait plaisir.
C'est dans cet instant même. L'instant durant lequel je finis mes mots. Qu'un silence se crée et qu'il se penche vers moi.
J'ai l'impression de voir tout ça au ralenti. Je sais exactement ce qu'il s'apprête à faire.
Son visage à présent près du mien. Son souffle caresse légèrement mon cou.
Ma main vient trouver sa joue.
Inconsciemment pour l'amener à la mienne.
Bien qu'il soit charmant. Je n'ai aucune envie qu'il m'embrasse dès le premier soir.
Peut-être que le deuxième soir n'existe pas. Cela ne m'empêche pas de le diriger vers ma simple joue.
Le geste fut naturel et presque romantique. Qu'il l'embrasse tendrement ma joue.
Je reste un instant la main sur son visage. À le regarder essayant de sonder son regard.
- À demain.
Il hoche la tête comme seule réponse et je descends.

C'est dans une nouvelle joie que je m'endors ce soir là.
Cela faisait bien longtemps.
Durant ces dernières années beaucoup d'hommes ont réussi à m'embrasser dès le premier soir.
Bien que ce soit consentant parfois j'apprécie la délicatesse.
La naissance naturelle des choses. Des simples petits gestes.
Comme les regards. Deux doigts ou deux mains qui se frôlent dans un silence.
Les vagues de frissons qui viennent parcourir ton corps tout entier.
Tout ça mène à la douce ivresse de la découverte. De la connaissance de l'autre.
De ses lèvres sur ma joue. De ses lèvres sur ma peau.
De ses regards que j'essaie de comprendre et de connaître.

Aussi improbable soit-il. C'est de Charles Leclerc dont les lèvres viennent rencontrer ma joue.
Seulement j'espère pouvoir être derrière les lumières que sa personne amène.
J'espère pouvoir continuer de l'interviewer sans que je perçois les regards des autres.
Pesant et lourds de sens.