chapitre deux

2.5K 80 4
                                    

Une simple robe noire et une bonne demie-heure de maquillage et c'est dans le hall luxueux de notre hôtel que je rejoins mon collègue. Tout les deux apprêtés.
- Tu es tout beau là.
Il sourit l'air gêné avant de tenter de me bousculer.
- Arrête Maëlle. Je suis fiancé!
Je souffle bruyamment.
- Je sais. Tu n'es pas du tout mon style.
Tout à coup il est silencieux.
- Bon qui conduit?
Je me désigne rapidement car intérieurement je me suis décidé de ne pas boire ce soir.
Alors mon collègue lui pourra profiter sans trop réfléchir.

Au volant d'une voiture de luxe. Spécialement pour nous. De la part de notre entreprise.
J'avoue que ça me change de mon quotidien.
Il s'agit d'une de ces voitures aux sièges en cuir parfaitement neuves. Celles qui sont remplies de boutons dont je ne connais pas leurs utilités.
Sur le chemin j'arrive au sujet de notre collègue. La blonde.

- Elle est super gentille mais..
Il me coupe la parole pour trouver mes mots.
- Elle est plus âgée. On doit sûrement l'embêter à la longue.
La femme travaille dans cette entreprise déjà depuis plus de huit ans.
Elle m'a confié avoir des enfants et que certains de ses enfants en avaient.
Entre quelques erreurs elle me fait penser à ma mère.
Pourtant ma mère elle ne serait jamais embêtée par les jeunes que nous sommes.
Elle serait là, avec nous. Prête à se déhancher sur la piste de dance. Mais elle a trouvé sa paix en France. Dans sa petite maison.

Des verres en main. De la musique à fond.
Une centaines de personnes.
La soirée est bien partie.
C'est la première fois que je viens ici et j'aime déjà l'endroit.
Tout se passe sur un seul et même étage.
Une énorme piste de dance est au milieu, les platines le sont aussi. Puis autour de tout cela, des canapés et des tables sont disposés.
Pour les feignants qui ne veulent plus être coincés dans la foule ou bien pour les vip.
On a passe une trentaine de minutes entre la piste de dance et le bar. Je fais plusieurs allers et retours à la recherche de nouveaux cocktails.
Mon collègue et presque ami connaît pas mal de monde ici. À vrai dire il connaît pas mal de monde lorsqu'il s'agit de la formula 1.
En trois ans dans le milieu, il a réussi à se faire connaître.
Alors rapidement il me présente à ses connaissances qui figurent être français.
- C'est Maëlle. Ma nouvelle collègue.
Je tends ma main et la serre aux deux hommes en face de moi.
- C'est Thomas et Josh.
- Salut!
J'aborde un sourire. Celui de la politesse, celui de la présentation.
- Vous venez? On va rejoindre les autres!
Je lance un regard interrogateur à mon collègue, la seule personne que je connaisse.
Mes sourcils se froncent.
- Vas-y!
Excités les deux inconnus commencent à marcher mais je finis par attraper le bras du brun.
- C'est qui les autres?
Il ne dit rien pendant un instant puis hausse les épaules.
- J'en sais rien..On s'en fiche.
C'est à son tour de m'attraper le bras et de me forcer à le suivre.
Je pense qu'il a raison. On s'en fiche.

- Comment tu les connais?
- C'est des mécaniciens d'Alpine.
- D'accord.
On approche d'une table bien remplie.
Je comprends vite pourquoi lorsque je croise le regard de Charles Leclerc.
Un bref instant durant lequel ses yeux ont trouvés les miens. Pour la deuxième fois aujourd'hui.
Complètement perdue, puis ma nature de timide ne m'aide pas. Je finis très vite par ne plus savoir comment agir.
Je décide de ne pas perdre de vue mon collègue que la présence me rassure.
Des bouteilles d'alcool sont sur la table. Je salue des inconnus à la suite sans que je puisse me rappeler de leurs visages.
- Samir! Comment ça va ce soir?
Mon collègue est vite reconnu et vite embarqué dans des discussions.

Mon verre en main. J'admire tout ce qu'il se passe autour de moi. Les gens. Les lumières. Tout.
Je suis à des centaines de kilomètres de chez moi. Dans une boîte de nuit avec des pilotes.
J'avais enfin réussi à entrer dans ce milieu.
C'est tout ce dont j'avais rêvé.
- Le destin ne veut pas qu'on se quitte.
Je reviens à la réalité et la première chose que j'aperçois est son visage et les traits de son visage qui le suivent.
- Je crois bien.
Je tends ma main.
Celle de Charles Leclerc vient serrer la mienne.
- Maëlle.
Un hochement de la tête comme pour juger mon prénom.
- Enchanté Maëlle.
Il crée un sourire idiot sur mon visage.
- Je t'avais jamais vu..C'est ton premier jour?
Pour ne pas paraître gênée j'amène mon verre à ma bouche.
- En tant que journaliste oui.
- Qu'est-ce que tu faisais avant?
Il m'emmène dans une conversation qui va durer quelques minutes durant lesquelles il semble m'écouter.

- Viens. On retrouve les autres.
De sa main il me montre le groupe.
Plusieurs pilotes sont là comme Carlos Sainz.
Je ne fais pas attention mais ils nous regardaient déjà.
À quoi pensaient-ils?
- La journaliste!
L'espagnol se mets à m'appeler.
Gênée comme jamais avant, je m'approche l'air de rien.
Je me présente et lorsque je prononce mon prénom avec la prononciation française qui va avec.
J'entends que Lando Norris essaie de le répéter.
- C'est presque comme ça.
Presque instantanément il se met à sourire.
- Maëlle.
Plus il le répète plus son sourire s'entend.
C'est en le voyant sourire que je me souviens de ses mots juste après la course.
C'est presque un inconnu à mes yeux pourtant j'avoue que cela crée quelque chose en moi.
Comme du soulagement. De le voir sourire, profiter de sa soirée et d'être entouré.
Si le principal concerné semble aller bien alors je n'ai pas à me torturer l'esprit.

Le reste de ma soirée se passe calmement.
Je passe mon temps avec Charles Leclerc et quelques pilotes.
De temps à autre je jette un coup d'œil sur mon collègue et l'homme s'amuse.
Il semble connaître tout le monde, il vagabonde et passe de conversation en conversation.

Puis les vingt-quatre heures suivantes défilent à une vitesse impressionnante. Entre le vol d'avion puis les taxis, ma journée et presque ma soirée s'envole en un simple clin d'œil.
Après tant d'efforts je retrouve mon appartement.
Mon merveilleux lit accompagné de mon salon.
Tout est plongé dans le noir.
La lune s'est levée, plongeant la ville dans le noir.

Nostalgique du week-end que je viens de passer. J'ouvre mon ordinateur et me décide enfin de monter ma vidéo.
Je filme certains moments de mes journées dans le paddock et dans les coulisses pour en faire une vidéo.
Qui dans quelques jours finira sur un de mes réseaux sociaux.

Lorsque je me retrouve à trier les vidéos, je me trouve à sourire par mes propres blagues ou par les réactions de Samir une fois qu'il réalise que je le filme.
Je suis heureuse d'avoir un collègue tel que lui. Il est gentil et drôle.
J'aime pouvoir sourire ou même rigoler entres deux interviews.
C'est quelqu'un qui n'a peur de rien ni de personne. J'apprécie l'avoir à mes côtés. Il me rappelle parfois d'être moins stressée.
Assise dans mon confortable canapé, dans Paris.
Je n'ai qu'une seule chose en tête. Repartir.
Préparer ma valise et être de nouveau derrière un micro.

Trust me Où les histoires vivent. Découvrez maintenant