chapitre quinze

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Comme promis, une fois rentrée j'ai ouvert mon ordinateur et j'ai écrit des dizaines de mails.
En français, en anglais et même en espagnol. J'étais désespérée. Je ne savais pas si bien parler espagnol.

Je vivais une vie monotone.
Du levé du soleil à son couché.
J'essayais de passer mon temps comme je le pouvais.
Entre visites chez mes proches, chez ma meilleure amie, les courses, les descentes pour simplement ouvrir ma boîte aux lettres et les mails. Je ne faisais que ça.
Pourtant quelque part dans cette routine, arrivait le moment qui allait la rendre meilleure.
Ses messages.
Je pouvais oublier que j'étais dans le salon de ma mère ou pire que j'étais toujours dans le même rayon depuis j'avais allumé mon téléphone et lisait son message.
Il était toujours le premier à le faire. Pas parce que j'avais pas envie de lui parler plutôt parce que je pensais qu'il finirait par s'ennuyer.
C'était des simples mots toujours accompagnés d'humour pour atténuer la terrible sincérité.
Il me demandait comment j'allais, je lui souhaitais bonne chance.
Gardant un œil sur la course.
C'était simple.
C'était sincère.

Quelques jours plus tard, alors j'avais encore le visage endormi et que je déjeunais ce qu'il m'était venue sous la main.
Mon téléphone, qui avait le volume à fond se mit à sonner.
Tout à coup réveillée, je ne reconnaissais pas le numéro et il était tout sauf français.
Je ne réfléchis pas plus et décroche.
La femme se met à parler beaucoup trop vite pour une horaire si matinale.
Mon cerveau devait entendre puis traduire à une allure impressionnante.
Elle se présentait comme représentante du plus gros média de ce sport. Du plus célèbre et du plus suivi.
- Nous avons reçus votre mail et nous avons un poste à promouvoir. Vous tombez bien car nous recherchons une journaliste totalement polyvalente. Votre profil..Nous..Est un très bon point positif.
Mon profil avait finalement un très bon point positif.
Enfin.
- De part votre évidente influence, le public aime votre visage et l'associer avec notre équipe apportera de bonnes choses. Êtes-vous toujours intéressée?
Je prends un instant pour réussir à former une phrase.
Je n'arrive pas à y croire.
Le public aime mon visage.
Je peux apporter de bonnes choses.
Je viens à me demander si je ne dors pas et qu'il s'agit d'un rêve.
- Merci, alors oui je suis totalement intéressée par le poste. Lorsque vous dites journaliste polyvalente en quoi ça consiste?
Elle était partie dans une explication qui me faisait rêver. C'était tout ce que je voulais.
Être libre. Toucher à autant de choses que je le pouvais.
- Génial! Euh..Vous aurez à faire des lives en direct dans le paddock, de simples interviews ou encore des interviews exclusives avec les pilotes. Vous êtes dans une équipe où les rôles s'échangent parfois.
Une pause durant laquelle elle réfléchit sûrement.
- L'offre est sérieuse, si vous l'accepter à l'issue de cet appel. Nous aurons besoin de vous dès la semaine prochaine en Angleterre. Il nous faut être certain de compter sur vous.
Sa voix était un peu plus sérieuse cette fois, bien qu'elle n'avait rien de familier.
- Dès la semaine prochaine? Vous pouvez absolument compter sur moi. Nous pouvons rapidement nous échanger les documents nécessaires. Comme le contract.
J'avais envie de sauter de joie, de crier, d'être heureuse et de pleurer.
- Très bien. Nous sommes heureux de vous avoir à nos côtés.
C'est moi qui je suis heureuse.
J'avais hâte de signer le document et d'apprendre ce qu'on attend de moi.

Nous étions jeudi lorsque j'avais reçu l'appel tant attendu.
Vendredi, j'avais signé.
Samedi, j'entrais en contact avec l'équipe et mardi j'avais reçu mon billet de train.
Je devais absolument arriver près du circuit avant mercredi après-midi.
Là-bas je serais coachée pour ma première interview.
Alors mardi soir, je ressentais un mal de ventre. Qui n'était que mon angoisse.
Je regardais ma valise, sur le seuil de ma porte. Prête à traverser le pays.
Allongée dans mon lit, presque dans le noir je pensais finalement à lui et au fait qu'on se reverra.
Il m'avait confié qu'il en avait envie, qu'il voulait de nouveau me voir mais j'étais comme paralysée par mon mal de ventre que je ne pris pas mon téléphone pour lui écrire.

C'était essoufflée et presque épuisée que j'arrivais enfin à Silverstone.
J'appréciais beaucoup ce circuit, il avait toujours quelque chose d'unique.
C'est quelques heures après midi que j'avais réussi mon voyage. Entre les taxis et les trains.
Pourtant l'heure n'était pas au repos, mes futurs collègues m'attendaient dans un bar. À seulement quelques minutes de mon hôtel.
Nous allons enfin parler du déroulement de ce week-end.

Lorsque j'entrais dans le bar, à l'allure totalement anglaise, ils étaient là.
Mes collègues ne m'étaient pas inconnus. Ils n'étaient inconnus pour personne qui aimaient ce sport.
Les présentations fut donc assez rapides et à présent nous attendions nos boissons.
- Ça va être festif ce week-end.
L'homme qui prend la parole était notre responsable et il avait son ordinateur face à lui.
- Silverstone l'est toujours. C'est bien pour ça qu'on l'aime.
À cet instant un serveur, dont les cheveux étaient bruns, déposa nos verres.
Je n'avais pas opté pour de l'alcool. Évidemment.
Un verre de jus me semblait parfait. La table se dessinait et dessinait aussi nos personnalités à tous.
J'étais la plus jeune, c'était clair.
Ils avaient tous opté pour un café de n'importe quelle manière, noir ou au lait.
Un café aussi complexe que ça.
- Bon. Je commence par les interviews en tête-à-tête avec certains pilotes.
Il parlait de moi.
- Nous avons réussi à avoir Lewis Hamilton et Lando Norris. Deux pilotes anglais et qui vont donc être surexposés ce week-end..
Le responsable était un homme blond, dont le visage témoignait l'âge.
Il me semblait qu'il aurait pu être père, peut-être qu'il l'était.
Il parlait en agissant ses mains dont le poignet était chargé d'une montre.
- Alors pour Lewis je compte sur toi, Miley.
Miley. Une blonde dont les lèvres étaient rouges.
- Pour Lando je compte sur toi, Maëlle.
Évidement.
J'allais interviewer l'homme qui m'écrivait.
Intérieurement je souriais, seulement mon sourire était silencieux.
- Avec lui il va falloir parler de..Um..De son avenir au sein de l'écurie, de son ressenti. Des difficultés qu'ils subissent. On prépare des fiches à chaque fois.
Il me la tend. Une feuille volante et fragile.
- Tu es libre de changer les questions et même d'en rajouter. N'hésitez pas, on travaille comme ça ici!
Je me force à pouffer de rire de manière professionnelle.
Je lis rapidement la liste de questions.
Vite que demain arrive.
Vite.
Je veux enfin le revoir.
Je veux qu'il réponde à mes questions.

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