chapitre vingt-quatre

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Avant que l'avion décolle, j'écris un message qui me ronge depuis quelques jours.
Après l'envoi de ce message, je me retrouve à me ronger les ongles. L'hôtesse de l'air me regarde avec de la compassion, elle pense sûrement que les vols d'avion m'effrayent.
Rien de tout ça.
J'étais stressée à l'idée de demander à mon patron d'annuler la réservation de ma chambre d'hôtel car j'ai un autre endroit pour dormir.
Il allait sûrement accepter mais être agacé par ma demande aussi tardive.
Peu importe mon avion décolle et dans quelques heures, j'atterris à Singapour.
Un tout nouveau pays pour moi.
Pourtant il s'agit de l'une de mes courses préférées.

En atterrissant je remarque qu'ici la course est en grand événement, dans le hall de l'aéroport des publicités avec le visage de certains pilotes sont un peu partout.
Mon téléphone sonne et il s'agit de la réponse de mon patron.
"C'est avec grand plaisir Maëlle, il n'y a aucun soucis! On se voit demain!"
Je soupire de soulagement. Je le remercie des milliers de fois au fond de moi mais reste professionnelle par message.
J'indique donc l'adresse de Lando au taxi dans lequel je monte.
Ce week-end j'étais accompagnée de ma caméra et cette fois je l'allume.
J'étais comme un enfant dans un parc d'attraction, tout était nouveau pour moi et tout ça me rendait heureuse.

Une fois arrivée je remercie le chauffeur et me précipite de rejoindre mon copain. Nous allons passer le week-end dans cet hôtel qu'il avait habitude de prendre.
Le personnel est souriant et est à l'écoute.
- Tu m'as manqué.
Je pose ma valise et il se précipite de me prendre dans ses bras, je remarque qu'il est apprêté et qu'il est prêt à sortir.
Dehors il fait nuit, l'humidité est étouffante et la ville brille.
- Vraiment?
Il m'embrasse et me rend heureuse.
- Tu n'imagines même pas..
Il se retire et joue nerveusement avec la montre qu'il porte. Il porte un veste de costume avec un simple t-shirt.
J'en viens à me juger moi et ma tenue de voyage.
- Tu sors?
- Oui on organise une soirée avec l'un de nos sponsors.
Il attrape une paire de lunettes de soleil, fièrement il les enfilent et pose pour moi.
- Magnifique.
Un silence se crée durant lequel je me retourne à la recherche de ma valise.
- J'aimerais beaucoup que tu viens.
Seul mon visage se retourne et il se tient là, comme gêné d'aborder ce sujet.
- Avec grand plaisir Lando.
Il se relâche et me sourit puis me prends dans ses bras, mes pieds quittent légèrement le sol et nous pouffons de rire.

C'est sans aucune surprise que j'ai enfilé ma plus belle robe. Celle qui est parfaite pour les évènements tel que celui-ci. Elle n'avait rien à voir avec la robe noire d'une de ses soirées.
Dans le miroir je voyais une robe aux couleurs verts, qui transpirait le pouvoir et le charme féminin. Elle s'arrête sur mes pieds encore nus et mon dos est nu, lui aussi.
Il me semble qu'elle est parfaite pour cet événement et pour les températures.
Pour ne pas avoir l'air d'en faire trop, ma main est moins lourde lorsqu'il s'agit de mon maquillage.

L'instant durant lequel j'ouvre la porte de la salle de bain et qu'il m'aperçoit, c'est l'instant durant lequel il se met à laisser tomber son téléphone pour moi.
Ses lèvres s'étirent et je vois quelque chose dans ses yeux qui me fait sentir encore plus heureuse et comblée.
- Je..Tu..
Il essaie de parler mais s'avoue vaincu rapidement. Je m'approche de lui avec une démarche de mannequin sans manquer de me sentir légèrement ridicule par moments. Pourtant lui il ne rigole pas, il ne pouffe même pas de rire. Il se contente de me regarder.
- Elle est pas magnifique cette robe?
Je m'arrête devant lui, ses jambes sont écartées comme à son habitude et pour me regarder dans les yeux il doit lever la tête et je me sens presque puissante à ses côtés.
Ses yeux sont clairs et m'invitent à y plonger.
Je pose une tendre main sur sa joue au zéro défaut, mon pouce se met à dessiner des mouvements qui n'ont aucun sens.
Je n'avais pas besoin d'avoir de sens puisque j'étais avec lui, il était le seul qui donnait sens à mes jours.
Alors dans cet élan d'amour et sûrement de séduction, je me penche pour l'embrasser avec passion. Car je débordais de passion pour cet homme et seulement pour lui.
Ses lèvres sont douces et toujours aussi chaudes.
Je sentais dans ses mouvements qu'il ne voulait pas s'arrêter et que nous étions partis. Sa main dans mon cou confirme mes dires. Je finis par m'assoir sur ses genoux.
- Je suis tellement en train de tomber amoureux de toi.
Je pouffe de rire et me retire pour le regarder.
- Moi aussi.
Lorsque je regarde ses lèvres. J'éclate un peu de rire.
- Je vais devoir changer de rouge à lèvres.
Sa main sur ma hanche, il ne comprend pas.
- Tu en as partout.
Il comprend et fini par pouffer de rire.

Avec des rires sincères, nous arrivons à destination et l'endroit est déjà animé.
Très vite l'homme à mes côtés est demandé pour parler accompagné de son directeur.
Je le regarde donc de loin, je l'admire de loin.
Il tient en main un micro et semble parfait.
Des applaudissements et des photos plus tard, il finit par enfin me retrouver. C'est dans ces instants que je réalise qu'il est tant aimé.
- Ça va?
Je m'apprête à lui répondre que oui mais je me fais vite couper la parole.
- Lando?
Son regard qui était jusqu'à présent dans le mien finit par me quitter.
- Salut.
Les deux hommes se saluent pendant que je me contente de sourire à la femme qui accompagne cet homme.
- Il est photographe pour l'équipe.
J'acquiesce sans un mot.
On se salue et il me sourit.
- Tu es journaliste non?
C'est à mon tour de sourire, j'aime qu'on se souvienne de moi. Que lorsque les gens me regardent, ils voient la journaliste que je suis.

Quelques minutes plus tard, nous étions toujours là à discuter.
Le photographe et sa copine semblent vraiment s'intéresser à mon métier et à moi. Ce qui me mène à être celle qui parle, celle qui anime la discussion.
Je réponds à leurs questions avec un sourire sur mon visage.
Quelque chose de discret peut-être pour les passants mais quelque chose qui me semble flagrant.
Un petit détail qui rend mon monde un peu plus beau.
Le regard de Lando sur moi. Sur ma personne et mon âme.
Je le sens et je peux presque le sentir sur ma peau.
Il me regarde et il me donne l'impression que je suis la meilleure chose à regarder. Son regard brille légèrement et se pose sur chacune parties de mon corps et de mon visage.

Il fallait souffrir pour savourer le bonheur.
Je détestais penser de cette manière mais j'avais souffert avant de le connaître.
Lorsque je m'endors à ses côtés, près de lui et de son visage. Plus rien ne pouvait me faire de mal.
J'avais le métier dont j'avais toujours rêvé, une meilleure amie toujours parfaite, un copain comme je l'avais imaginé et des collègues très gentils.
Je m'endors avec un sourire sur mes lèvres, c'était l'une des nuits les plus agréables.

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