chapitre vingt-deux

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Paris.
Cette ville m'avait malgré tout manquée.
Mon appartement lui aussi.
Seulement je serais très vite repartie.
Alors dès mon arrivée, je retrouve ma meilleure amie chez elle.

Elle ne vit pas près de chez moi mais rien ne m'arrête.
J'avais envie de l'entendre me raconter ses péripéties que j'aime tant écouter.
Une fois dans son appartement, assise sur son comfortable canapé. Nous nous retrouvons enfin.
Elle savait tout ce qu'il se passait dans ma vie, nous nous appelons quelques fois.
Elle m'offre un verre que j'accepte et c'était enfin notre moment.
- Tu pues l'amour sérieux. Tu as de la chance que j'ai un copain sinon tu me donnerais envie de pleurer.
Mon visage se relâche.
- N'importe quoi..
En tailleur, elle s'assoit à côté de moi.
- Si. Je suis contente qu'il te rende heureuse.
Je me trouvais si loin de lui pourtant j'étais presque heureuse à la pensée de son visage et de ses baisers.
- Merci mais parle moi de toi.
- Je vais changer de boîte. Je vais enfin plus le voir.
Nous éclatons de rire.
C'est vrai qu'il s'agissait d'une victoire, elle ne croisera plus cet idiot.
- Enfin! Bravo.
Nous célébrons nos petites victoires avec joie.
Nous n'avions pas besoin de nous voir tous les jours pour alimenter notre amitié. Ni même de nous avoir au téléphone.
Elle était une de ces personnes avec lesquelles je ne faisais pas semblant. Tout était parfait et naturel.
Parfois nous passions des mois sans nous voir sans que rien ne change, sans que rien ne se brise entre nous.
Il suffisait d'un simple regard pour nous retrouver.
C'était grâce à ça que nous étions toujours amies.

J'ai donc passée mon temps chez elle et j'ai fini par quitter son appartement une fois que j'en avais plus le choix.
La veille de mon départ pour un nouveau pays. Pour un nouveau circuit, un nouveau paddock, de nouvelles personnes et des nouvelles interviews.
Comme des mois plus tôt, ma valise était prête rapidement. J'avais hâte de quitter mon appartement pour le retrouver.

C'est à quelques heures de Paris que j'atterris sans aucune fatigue, mon premier pied ici me prépare aux températures.
Le soleil était de sorti et un léger vent venait malgré tout me rafraîchir par moments.
Ce mode de vie commençait à devenir une routine.
J'arrivais à me fondre presque dans le paysage, je savais où je devais aller. À qui je devais parler et qu'est-ce que je devais faire.
Les halls d'hôtels et les réceptionnistes aux allures sophistiquées aussi commençaient à rentrer dans ma routine.

Assise sur une chaise, au soleil en plein milieu du paddock. J'attends notre invité pour cette interview de la semaine.
Plus les semaines passent plus j'aime le jeudi.
Rien ne ressemble aux jeudis.
Nous étions tous presque calmes.
Nous avions tous le temps et le pilote que j'attends finit par arriver avec une démarche décontractée qui lui va bien.
Les mains dans les poches de son pantalon, il s'approche de nous et de notre caméra.
- Bonjour.
- Bonjour Maëlle.
L'accent me surprend à l'entente de mon prénom mais je souris.
Nous nous asseyions et très vite les vérifications sont faites.
- Bonjour Carlos Sainz, merci d'être avec nous aujourd'hui.
- Bonjour. Merci.
L'homme en face de moi est tout d'un coup sérieux.
- Ce week-end nous sommes à Monza pour le Grand Prix de l'Italie. C'est une course qui doit être importante pour vous, pilote chez l'écurie italien Ferrari. Comment on se sent la veille de ce Grand Prix?
Il m'écoute attentivement et prend son temps pour me répondre.
- On se sent bien, très bien même. Le soutien qu'on reçoit ici est impressionnant.
Il joue parfois avec le micro lorsque je pose les questions. Carlos est quelqu'un d'agréable à interviewer, il est souriant et répond avec envie aux questions.
- Charles Leclerc, votre coéquipier a fini sur le podium quelques semaines plus tôt. Vous faites les meilleurs temps en qualifications, est-ce que vous pensez que vous avez trouvé ce qu'ils vous manquaient au début de la saison? Un podium vous semble possible?
- Oui..On a trouvé ce qu'ils nous manquaient mais on s'améliorent chaque jours alors il nous manquera toujours quelque chose. Je suis heureux de voir qu'on s'est améliorés et évidemment que je veux un podium.
- Gagner une course aussi?
Nous nous sourions connaissant tous les deux la réponse à cette question.
- C'est pour ça que je suis là. Je veux gagner..On veut tous gagner.
L'interview dure encore quelques minutes puis nos finissons.
Il me chuchote quelques mots de soutien avant de nous quitter et son attention me fait sourire.

Je commence à comprendre ma nouvelle équipe, ils aiment se regrouper et se parler dès qu'ils en ont l'occasion alors c'est donc sans surprise qu'on se retrouvent tous en fin de journée.
Il ne faisait pas encore nuit, le soleil ne s'était pas encore couché et c'est pour ça que le jeudi est différent.
Notre responsable à l'humeur toujours positif nous parle.
Même lorsqu'il était séreux, il reste toujours accueillant. Il n'était pas un de ces responsables qui sème la terreur en essayant d'être autoritaire.
Il était naturel dans ses ordres mais aussi dans ses compliments.
- Je suis passé te voir Maëlle, alors tu étais avec Carlos. Je tiens à te dire que tu es géniale! Les pilotes donnent l'impression qu'ils te connaissent et qu'ils se sentent bien avec toi. Attends-toi à interviewer toutes les semaines.
Je le remercie modestement en face de mes collègues.
Travailler à leurs côtés n'est que positif dans ma vie, j'aime recevoir des compliments sur mon travail.
Je me sens un peu plus confiante et à l'aise.
Plus tôt dans la journée, mes mains n'étaient pas moites lorsque je tenais mon micro. Je n'avais plus réellement besoin de lire mes questions.
C'était naturel.

C'était donc aussi naturel que la discussion sérieuse se transforme en une discussion de personnes passionnées par le même sport.
- Vous avez vu les nouvelles délivrées pour ce week-end?
Miley venait de lancer une allumette et nous étions la paille.
- Enfin..J'attendais que quelqu'un en parle.
Ils se mettent à donner leurs avis parfois professionnels mais beaucoup plus personnels. Nous nous amusons à remarquer nos différences tout ça dans une bonne humeur.
Rêveuse, je finis par remarquer les personnes autour de nous. Une vague de personnes commençait à quitter le paddock.
Un groupe d'hommes aux couleurs orange s'approche.

C'est seulement lorsqu'il est à quelques mètres de moi, que je réalise qu'il s'agit de lui.
Il m'a vu et me sourit tel un enfant.
Qu'est-ce que j'aimais le voir sourire.
Je ne voulais que jamais il ne cesse.
Qu'il n'y pense même pas.
Il n'avait pas le droit.

Les bras croisés sur ma poitrine alors je le regardais toujours avancer. Malgré les températures élevées, il porte son pull. Celui que je portais encore quelques semaines plus tôt.
Il passe à côté de moi et chuchote un mot. Deux lettres.
- Salut.
Je le suis du regard et le salue à mon tour.
Ils nous suffisaient seulement de deux lettres pour se sourire.
Il disparaît de mon champ de vision et je reviens à mes collègues qui n'ont pas remarqué mon absence.

L'Italie s'offre à moi. J'ai des heures devant moi et même ma nuit pour visiter les alentours. C'est donc pour ça que je refuse de repartir en voiture du circuit.
Mes collègues repartent eux, avec notre voiture pour ce week-end pendant que moi j'utilise mes pieds.
Je traverse le parking qui surprend toujours autant. Voir toutes ses voitures dont j'imagine le moteur est impressionnant.
Alors que j'essaie de quitter le parking, en évitant de marcher sur la route. Je sens la chaleur d'une voiture derrière moi. Pensant que je gêne, je décide de me serrer sur le côté.
Seulement la voiture s'arrête à ma hauteur, la fenêtre ouverte. Un visage apparaît de l'autre côté et c'est seulement en regardant la voiture une deuxième fois que je le reconnais.
Soulagée, je mets ma main sur ma poitrine pour respirer.
- Tu pouvais pas me dire que c'était toi?
L'homme qui détient mon cœur éclate de rire.
- J'allais le dire mais je te regardais.
Je m'approche de la portière.
- Tu vas où comme ça?
- Me promener.
Ses cheveux lui tombent sur le front et les manches de son pull sont remontées.
- Monte?
Je sentais qu'il ne s'agissait pas du tout d'un ordre mais qu'il le voulait au fond de lui.
La portière ne s'ouvre pas lors que j'essaie de me jeter à ses côtés abandonnant ma promenade.
- Pardon.
Il m'ouvre la portière et je monte enfin dans sa voiture.
Autour de nous le parking est vide.
- Tu veux aller où?
Sa main se pose sur ma cuisse et son regard sur moi.
Je voulais toujours le sentir près de moi.

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