Samedi ne ressemble en rien à jeudi.
Nous avions peu de temps et nous devions être parfaits.
Je passais des heures en direct, à me déplacer dans le paddock et à tenir mon micro en main.
C'est en regardant la séance de qualification que ça se confirmait. Il finit huitième pendant que Carlos finit premier.
Je souriais en repensant à notre conversation de jeudi, demain il confirmera ce qu'il a dit.- La séance de qualifications ici à Monza est officiellement terminée et voici la grille de départ pour la course.
Mon collègue revient sur la grille alors que nous marchons dans le paddock.
- C'est donc Carlos Sainz qui commencera la course premier. Depuis quelques semaines l'écurie remonte, leurs pilotes réussissent à finir sur le podium et a réalisé de très bonnes qualifications. Comment expliquez tout ça?
Un regard et il répond.
- Une meilleure compréhension de la voiture et de ses problèmes tout simplement.
Nous passons le reste du direct à revenir sur la remontée de Ferrari et sur la petite défaite de Mclaren.
Je n'ai qu'une seule chose en tête, c'est lui.Je finis par croiser son meilleur ami alors qu'il ne répondait pas à mes appels.
Le paddock commençait à se vider et son meilleur ami me reconnaît.
- Lando n'est pas avec toi?
Il me regarde un instant sans rien dire puis ses sourcils se lèvent et il se met à pouffer de rire.
- Il est dort dans le motor-home. Tu peux y aller.
C'est à mon tour de pouffer de rire.
La pensée qu'il s'était endormi ne m'étais pas passée par la tête. Il ne me faut pas plus pour le rejoindre.J'hésite un instant avant d'entrer, je ne savais pas si on allait me laisser entrer.
Je ne portais rien qui représentait l'écurie, je pouvais ressembler à tout le monde.
Quelques personnes se tenaient là, à discuter alors que le soleil s'est couché. J'allais me contenter d'un simple message lorsque quelqu'un finit par me remarquer.
C'était un homme d'une vingtaine d'années, souriant et heureux.
- Tu es là pour Lando?
Il s'était approché de moi pour éviter de crier.
Je n'ose pas répondre alors il continue.
- Je suis Jay, on s'est croisés jeudi.
J'acquiesce sans vraiment me souvenir de lui.
On se serre la main et je me présente aussi.
- Maëlle, contente de te rencontrer. On m'a dit qu'il était ici..
- Oui, tu peux y aller.
Rassurant il m'accompagne jusqu'à l'entrée et m'indique le chemin à suivre.Devant une porte blanche, je toque.
Aucune réponse.
Je finis par ouvrir la porte, avec timidité mais j'abandonne tout ça une fois que je le vois. Paisiblement endormi, dans cette petite pièce.
Pendant un long instant, je me contente de le regarder avec un sourire sur les lèvres.
Même endormi il me plaisait.
Il pouvait ne ressembler à rien, il me plairait encore plus.
Je ne me sentais plus capable d'arrêter de l'aimer comme je l'aimais maintenant.
J'étais certaine de l'aimer comme jamais je n'avais réussi. Il aurait pu me supplier de cesser de l'aimer.
J'essaierais mais je reviendrais toujours.Je le veux constamment près de moi.
Je veux sentir son amour et je veux pouvoir lui montrer le mien. Qui est tellement lourd en moi. Qui est sincère et qui déborde de moi.Sa poitrine se soulevait à chacune de ses respirations et son visage était relâché.
Dans ce bref instant, je pensais à quel point il devrait être fatigué et épuisé. Je savais qu'il vengeait sa peine.
Aujourd'hui un peu plus qu'hier.Je m'approche de lui et pose mes lèvres sur sa joue douce et chaude.
Il se met à bouger et ses yeux finissent par s'ouvrir.
- Désolé.
Ses sourcils se froncent et il me regarde. Surpris de me voir ici, il ouvre grand ses yeux.
- Maëlle..
Il s'étire poussant quelques soupires.
- Je pensais pas te réveiller en t'embrassant.
D'un simple geste de la main, il m'invite à m'approcher de lui.
Je le rejoins sur ce canapé. Il m'ouvre ses bras presque brûlants.
Ma tête se pose sur son torse. Ses bras m'entourent toute entière.
- T'as passé une bonne journée?
Il me demande d'une voix endormie.
- Ça va..C'était stressant et toi?
- Um.
Évidemment qu'il n'avait pas passée une bonne journée et nous le savions tous les deux.
- Ça ira mieux la semaine prochaine Lando. Crois moi.
- Je sais..
Je me relève pour l'embrasser tendrement, goûtant à ses lèvres de nouveau.
- C'est pas le bon circuit pour la voiture.
- Je sais..Je vais faire de mon mieux demain.
Il se blâme sûrement en secret.
Pourtant parfois le pilote ne pouvait rien faire de plus, si la voiture est en difficulté alors ils ne peuvent que subir.
Ils peuvent essayer de dépasser leurs limites mais celles de la voiture non.
Blâmer le pilote était la seule chose la plus facile à faire.
Seulement ce n'était pas tout le temps la solution.
- Tu fais déjà de ton mieux.
Il m'embrasse le front toujours de la même manière lorsque les mots sont trop durs à prononcer.
Son baiser veut dire des millers de choses, il m'entend et sait que c'est une part de la vérité.
Il veut aussi dire qu'il préfère s'arrêter et qu'il m'aime.
- Pourquoi c'était stressant aujourd'hui?
Je m'élance dans une explication et nous passons le reste de notre soirée ici. Dans cette pièce presque sans vie.
C'est tard que nous quittons le paddock et que je retrouve ma nouvelle chambre d'hôtel pour ce week-end.Comme un écho de notre conversation, les deux monoplaces de l'écurie orange ne finissent qu'avec très peu de points alors que le soleil est de sorti sur le circuit.
Le circuit tout entier est en joie après cette course.
Pourtant nous sommes déjà en direct et débattons des événements, Carlos Sainz avait eu le droit à une douche au champagne ce week-end.
- Carlos! Félicitations pour la deuxième place!
L'homme souriant s'approche de nous, attrape un micro et répond à nos compliments.
- Félicitations! On avait évoqué un podium jeudi lors de notre interview et te voilà sur le podium ce dimanche.
- Je te l'avais dit! Il faut prévoir une autre interview.
On pouffe de rire comme si nous étions amis et ça fait sourire les personnes autour de nous.Alors que la salle de bain de cette chambre d'hôtel se transforme en un karaoke et que je suis la seule participante. Les minutes avancent et très vite il sera là.
Nous avions réussi à lui changer les idées en décidant de sortir, Carlos Sainz est celui qui y arriva le mieux.
L'homme qui détient mon cœur avait fini par accepter de sortir et de s'amuser.
C'est donc pour cette raison que j'organise un karaoke.Pour ce soir j'avais décidé de sortir une jolie tenue, que j'avais déjà porté à certains événements. J'avais envie d'être charmante, séductrice et malgré tout professionnelle. J'étais prévenue que certains pilotes seraient présents et pas seulement eux. Je crains que le paddock entier soit présent ce soir.
Tous ces gens étaient des collègues de loin comme de près alors j'étais légèrement stressée.
Je ne savais pas comment je devais agir.Un bruit de moteur de voiture se fait entendre à l'entrée de cet hôtel. Je sais qu'il s'agit de lui alors je me précipite pour sortir et l'apercevoir.
Des bruits de talons rythment ma course.
- Allez monte!
Sans hésiter je me jette à ses côtés et l'embrassa avec amour la joue.
Il sentait le parfum qui me rendait heureuse et ses cheveux étaient coiffés.
Il me paraissait irrésistible.
Cet homme au profil parfait était mon copain.
Il était le mien et seulement le mien.
J'avais envie de sauter de joie tant je l'aimais.Dans cet espace réduit, je reconnais quelques visages comme celui de Jay ou encore d'un de ses mécaniciens de chez alpine.
Pourtant l'ambiance n'était tout sauf étouffante.
J'ai été étonnée de ne voir qu'un seul de mes collègues mais au fond de moi j'étais rassurée.
Alors que le refrain d'une musique dont je criais les paroles encore quelques heures plus tôt retentit. Je retrouve un visage familier qui me réchauffe le cœur.
Un blond s'approche de moi dont les yeux témoignaient déjà les verres bus.
Ce n'est pas pourtant que mon sourire cesse, Mick Schumacher se tient là toujours autant souriant.
- Maëlle! Salut.
Il m'ouvre ses bras avec une joie.
J'entre et nous nous serons dans les bras.
- Tu vas bien?
Il me demande tout à coup sérieux, un verre à la main.
- Je vais très bien et toi?
- Ça va comme toujours. On te voit partout maintenant.
Je ne dis rien.
- C'est une bonne chose! Je suis heureux pour toi.
- Merci..Je m'y plais beaucoup.
Nous passons quelques minutes à rester sérieux puis une fois que nos corps finissent par nous démanger, nous nous mettons à danser. Du moins à bouger au rythme de la musique.Sans aucune surprise c'est dans ses bras que j'ai quitté l'endroit puis que je me suis endormie.
Ses bras constamment chauds, à n'importe quelle heure de la journée. J'aimais jouer avec ses bracelets lorsqu'il s'est endormi avant moi.J'étais tellement fatiguée en me réveillant le lendemain matin, mon corps tout entier me faisait mal.
Il me faut donc de longues minutes pour réaliser que je prends tout le lit et qu'il n'est pas au sol. Il est déjà parti.
Cette idée me réveille complètement et radicalement, il est parti.
Le beau brun n'est plus là.
Lorsque je tire les rideaux, je remarque le soleil et les nuages de sortie.Une fois que je fais ma valise et mon rangement habituel avant de rendre la chambre, je finis par trouver un morceau de papier. Un morceau déchiré d'une publicité que l'hôtel m'avait donné en entrant.
Au feutre noir, des mots se dessinent plus je me concentre.
" J'ai dû repartir plus tôt, on se retrouve à Singapour. En espérant que je puisse me réveiller à tes côtés tout le week-end, je t'aime"
Mes lèvres s'étirent pour laisser place à un sourire que je n'oserai montrer à personne. Sinon je serai démasquée et tout le monde saura que je l'aime beaucoup plus que j'en suis capable.
J'avais envie de l'embrasser et de lui dire que je l'aime aussi. Que j'avais envie de me réveiller à ses côtés tous les jours sans qu'on soit obligés de se séparer à la lumière du jour.

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Trust me
Fanfiction"Ces derniers jours ont été à usage unique. Peut-être que je l'étais aussi. Moi. À usage unique. Pour lui." Lorsqu'une journaliste rencontre le monde des pilotes et les failles qu'ils représentent. Entre joies et tristesses finira-t-elle par re...