Une disparition inquiétante

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Le lendemain, alors que nos deux amants épuisés rentraient de la salle de sport après une séance presque aussi intense que leurs ébats de la veille, ils croisèrent la manager de Lynn, qui semblait affolée.
- Madame Bennett ! Monsieur euh...le stagiaire, c'est terrible. Lynn est introuvable. Est-elle rentrée avec vous, hier soir ?
Cassandra et Assan ouvrirent de grand yeux, soudain en pleine forme. Peut-être allaient-ils avoir droit à un peu d'action.
- Non, elle a pris un Grab avec ses amis de d'habitude. Elle a un peu flirté au Cé la Vi, mais je ne pense pas qu'elle aie rejoint un amant torride. Vous avez interrogé son entourage ?
- Oui, ses amis aussi s'inquiètent. Ils m'ont dit qu'elle était montée dans sa chambre et...
- On va fouiller la chambre.
- Je ne sais pas si vous avez le droit...
- Je ne sais pas si nous avons le choix, surtout ! Mon stagiaire est en réalité mon garde du corps. Je pense que les disparitions de ce genre font partie de son rayon. Elle n'est pas absente depuis assez longtemps pour alerter la police. Puis je connais bien Lynn. Ne vous en faites pas, avec nous elle est en sécurité.

Lorsqu'ils furent seuls, ils se concertèrent.

- Bon, rien ne va. Elle a pu aller faire la fête ailleurs comme se faire kidnapper.
- Parce que ça lui arrive souvent de s'envoler dans la nature ?
- Oui...Cassandra s'arrêta un instant pensive. Mais elle répondait quand même si on l'appelait.
Elle sortit son portable et tenta de joindre son amie sur tout le trajet de l'hôtel, en vain.
- Natasha pourrait essayer de pirater son compte Apple pour localiser ses appareils. Prions pour que son Mac soit dans sa suite !
- Espérons qu'elle ne dorme pas.
- C'est une urgence. Puis ça l'amusera. Jouer les baby-sitters ne doit pas être super marrant.
Ils songèrent à rejoindre la suite de Lynn en passant par le patio, histoire qu'on ne les voit pas passer.
- Donc, de notre chambre, on peut grimper sur toutes les terrasses, voilà qui est intéressant...La porte de sa chambre était verrouillée, d'après son assistante. Si c'est un kidnapping, le mec est passé par le balcon.
- Je ne sais pas si on devrait y aller maintenant. Si on se fait choper...
- On n'a qu'à utiliser la bonne vieille méthode. On prend les costumes d'employés de l'hôtel. Commande une méga corbeille de fruits et de fleurs.
Assan haussa un sourcil.
- Fais-moi confiance. Je l'ai déjà fait à Rio il y a huit ans. Un vrai succès.
Assan prit le téléphone de la chambre pour faire venir leur énorme panier garni. En effet, les employés devront être deux pour les apporter.
- Ils l'auront dans deux heures. On fait quoi en attendant ?
- J'envoie un SMS à Nat, on se change et...On fait l'amour ?

Cassandra était étendue avec volupté sur le torse nu et parfumé d'Assan quand on toqua à leur porte.
- Sors le chatterton ! souffla-t-elle.
Ils se levèrent d'un bond.
Cassandra alla ouvrir la porte aux deux employés de l'hôtel à qui elle donna moult instructions pour qu'ils disposent joliment les fleurs et la monumentale coupe de fruits.
Assan referma la porte derrière eux et se jeta sur l'un, tandis que Cassandra asséna un coup de genoux dans les parties de l'autre. Ils furent si surpris qu'ils ne se défendirent même pas. Une fois ligotés et bâillonnés, Assan leur injecta une seringue de tranquillisant.
- C'est long, bordel...
- Hé, c'est le seul que j'ai pu trouver. On n'a que quelques minutes pour les changer et les rattacher. Allez, go.
Une fois vêtus de pied en capes, il leurs laissèrent un petite mot pour tout leur expliquer et une belle somme d'argent en dédommagement. Enfin, ils comptaient surtout acheter leur silence.
Cassandra enfila également une perruque et ils sortirent, munis de leurs badges et d'un sac de matériel, direction la suite de Lynn.
Le lit était défait, un womanizer traînant au milieu des draps.
- Ouais, fais pas gaffe, c'est un peu une nymphomane. On devrait vérifier les empreintes digitales. Prend des gants et ton scanner.
Assan passa le scaner qui éclaira violemment l'objet, faisant ressortir les empreintes.
- Je l'envoie à Nat, pour qu'elle l'analyse. Photographie aussi le manche de sa brosse à dents, pour pouvoir comparer.
Ils continuèrent leur exploration de la chambre.
- Elle est rentrée avec les autres à l'hôtel, ils confirment l'avoir vue rentrer dans la chambre. Nous devons voir les caméras des couloirs et du patio. Filons au poste de sécurité.
Nos deux acolytes filèrent en catimini dans le dédale de l'hôtel. Malheureusement, leur badge n'ouvrait pas la porte du poste de sécurité.
- Et merde...
- On n'a qu'à frapper non ?
- Et on dit quoi ? Qu'on enquête sur la disparition de Lynn ? Miranda sera furieuse si cela s'ébruite !
- Et si c'était elle la coupable ?
Cassandra fusilla son acolyte du regard.
- Assan, enfin ! Je sais que tu ne l'apprécie pas, mais...Tu sais quoi, tu as raison. Aucune piste n'est à exclure. Au diable Miranda.
Ils toquèrent et attendirent. Deux gardes virent leur ouvrir, interloqués.
- Vous venez faire le ménage ?
- Non...On voudrais voir une vidéo-surveillance. C'est pour une cliente. Une des mannequins de la Fashion week a disparu, mais cela ne doit s'ébruiter. Nous voulons voir l'enregistrement de cette nuit, chambre 101, côté couloir et patio, à partir de quatre heures et demi.
- Vous croyez qu'on a du temps à perdre avec cela ?
- Oui, on ne peut pas dire que ce soit très animé par chez vous...Mais voici une petite somme, en guise de dédommagement.
Les deux gardes lorgnèrent sur les centaines de dollars en billets que Cassandra leur tendait.
- Vous avez raison. Entrez.
Ils prirent place sur leur fauteuils et parcoururent pendant une heure les caméras.
- Bingo ! Faites pause, s'il vous plaît.
Assan et Cassandra restèrent scotchés à l'écran. Dave Muller, le trop beau et trop blond beau-fils de Miranda, avait frappé à la porte de Lynn à cinq heures et demi. Cette dernière, bourrée et sortant visiblement d'une longue partie de plaisir solitaire, lui sauta dans les bras. Il lui tendit une petite pilule rose qu'elle fit fondre dans sa bouche en gloussant.
- Il lui file de l'ecsta, là ? C'est illégal, ici...Commenta un des gardes.
- C'est illégal partout. Disons qu'ici c'est censé être mieux surveillé. Sauf pour les riches. Avez-vous une caméra du parking ?
- Affirmatif, madame.
- Il va monter dans sa Ferrari bleu marine...On devrait aller voir si elle est encore au parking.
- Restez ici. On peut voir le parking en direct, rappelez vous.
- Elle y est. Voyons voir quand il est revenu.
Ils remontèrent la vidéo de la matinée en accéléré.
- Il est rentré à peine vingt minutes plus tard...Ils n'ont pas du aller loin, avança un des gardes.
- Où alors ils on changé de véhicule.
- On voit que vous pensez à tout ! Vous devez regarder beaucoup de séries criminelles.
- Oui, c'est cela. Bon, fit-elle à Assan. On doit interroger ce cher Dave. Trouvons sa chambre sur la vidéo surveillance.
Une heure plus tard, ils rejoignais les pauvres employés de l'hôtel qu'ils libérèrent. Ils leur administrèrent de nouveau des tranquillisants et les laissèrent dans un placard de l'hôtel où on ne tarderait pas à les trouver.  
Ils se munirent de serviettes propres et montèrent voir leur suspect.
- Bonjour ! Nous vous apportons des serviettes propres !

Living in the shadows, Chapter 1 : murders & love affairsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant