Chapitre vingt-sept

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Le sol est devenu d'une couleur rouge ocre et mon regard est figé sur le sang qui coule jusqu'à mes pieds. Mes mains n'ont jamais autant tremblé tandis que mon pouls accélère cognant contre ma carotide. Malgré la difficulté que j'éprouve à tenir debout, je pose le flingue sur la table basse pour me précipiter vers Liam. Ses yeux sont fermés...je ne peux m'empêcher de m'imaginer le pire. Une larme perle sur ma joue et la nausée qui me monte à la gorge s'accentue au rythme de mes pas. Je m'agenouille à ses côtés posant mes doigts sur son cou. Un pouls. Je déchire son t-shirt perforé par l'impact de la balle. D'une main, j'appuie sur la plaie de toutes mes forces en espérant que le sang cesse de couler. De l'autre, je prends la sienne.

- Liam, s'il te plaît, serre ma main.

Aucun mouvement.

- LIAM, SERRE CETTE PUTAIN DE MAIN, JE T'EN SUPPLIE, hurlé-je mélangeant d'innombrables larmes au sang sur mon visage.

Je devrais appeler Aiden mais je ne peux pas le laisser seul sur le sol à côté du corps inerte de Caleb. Je frotte mon front du revers de la main et essaie de contrôler ma respiration.

Le grincement de la porte d'entrée parvient à mes oreilles.

- Pourquoi la porte est ouverte ? interroge Ethan.

Des pas lourds et rapides se rapprochent de ma position.

- Putain, Madison, tu n'as rien ? demande Aiden en se ruant vers moi.

Lorsque je lève les yeux vers lui, le visage inondé de mon inquiétude, je n'arrive à articuler que ces mots :

- Il a besoin d'un médecin.

***

Les passages incessants dans l'appartement n'arrange rien à mon mal de crâne atroce. Attablée à l'ilot de la cuisine, une aspirine au creux de ma paume et un verre d'eau dans l'autre, je ne vois que des têtes qui me sont inconnues. Edward, un grand métisse qui doit avoir la fin de la trentaine, m'a auscultée avant d'aller s'occuper de Liam dans sa chambre. Je l'ai entendu dire à Aiden qu'il avait fait un travail soigné en l'attendant. Ethan, quant à lui, a appelé des gars pour transporter le corps de Caleb.

- Ça va ? me demande mon frère qui est arrivé il y a une vingtaine de minutes.

Je lève la tête vers lui, croisant du regard l'horloge indiquant quatre heures quarante-cinq.

- J'ai tué un homme, Ja.

Il s'approche de moi, le regard compatissant, et je sens ses bras m'entourer au-dessus de mes épaules.

- Mais t'en a aussi sauvé un, il marque un temps d'arrêt. C'était un sale type qui a tué plus de gens que t'en a croisé dans ta vie, Mad. Le gang dans lequel il appartient n'hésite pas à tuer des femmes et des enfants.

- Est-ce qu'il faisait partie de celui qui m'a kidnappée ?

- Oui, répond-il sèchement.

Ma conscience s'apaise un peu face à cette information. Edward entre dans la pièce, sa mallette à la main.

- Liam te demande.

Je me retourne pour regarder mon frère qui n'a pas bougé d'un centimètre.

- C'est à toi qu'il parlait, me dit-il en souriant.

Mon regard se pose à nouveau sur le médecin qui hoche la tête. Je me lève pour rejoindre la chambre de Liam. Mes jambes tremblent encore du choc.

Aiden sort de la pièce dans laquelle je m'apprête à entrer. Son regard est dur et il regarde devant lui sans un coup d'œil dans ma direction. Le blessé est étendu sur son lit au-dessus des couverture, l'épaule bandée et le front en sueur.

Même les roses saignent│Dark romance | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant