Même les roses saignent│Dark romance | Tome 1

Chapitre vingt-deux

- SURPRISE !

Tous mes amis sortent de derrière quelque chose : une porte, le grand fauteuil ou encore les rideaux. Je regarde partout dans la pièce et ils sont tous là. Sauf un.

Mon sourire est tellement fort qu'il me fait presque mal aux joues et les larmes me montent aux yeux.

- Vous êtes dingues.

Je prends chaque personne dans mes bras tour à tour. Le chalet ressemble beaucoup à ceux où nous étions il y a quelques jours mais le salon et la salle à manger sont beaucoup plus grands. Des chips, des bouteilles d'alcool et de softs, des petits-fours, des ballons et même une table remplie de cadeaux se trouvent de part et d'autre des pièces ouvertes.

***

Après une demi-heure à danser et me goinfrer, je vois la porte d'entrée s'ouvrir et, à la seconde, je me déteste pour ce que je ressens. Mon cœur se retrouve entouré d'une moelleuse couche de coton, mon sourire s'élargit et j'ai l'impression que la chaleur de mon corps est montée d'un cran. Aiden se dirige vers la table pour y déposer un petit paquet et se tourne vers ses potes. Il porte une chemise à courte manche qui laisse apparaître ses nombreux tatouages. Je remarque qu'un dessin d'encre que je n'avais pas encore vu se loge dans son cou : un angelot qui tient un gun et dont les ailes sont liées.

- T'es magnifique, elle te va encore mieux que ce que je ne pensais.

La voix de Noé dans mon dos me fait sursauter. Je sens le rouge me monter aux joues et je le remercie. Il me tend un cocktail et nous nous dirigeons vers la table où se joue un Beer-Pong.

- T'es affreusement nulle ! Rappelle-moi de ne plus jamais te prendre dans mon équipe la prochaine fois ! s'exclame Matt.

- Tu joues celle-ci avec nous ? me demande Ambre en rigolant aux remarques de notre ami.

- Je crève de chaud, je vais faire un tour dehors, je viendrai pour celle d'après.

L'air frais du début de nuit me donne un frisson agréable et mes orteils deviennent légèrement mouillés lorsque je marche dans l'herbe avec mes talons. Devant moi se trouve un grand jardin où pleins de variétés de fleurs cohabitent. Les bruits nocturnes de la forêt m'effraient un peu mais l'eau qui coule dans la fontaine m'apaise. Je me pose sur la balancelle, le regard rivé sur les rosiers et les oreilles qui sifflent.

- Je savais que je te trouverais ici.

Les battements de mon cœur s'accélèrent mais je ne le regarde pas. Lorsqu'il vient s'assoir à côté de moi, je me mords l'intérieur des lèvres et toute la chaleur que la fraicheur avait fait disparaitre revient au galop.

- Est-ce que tu pensais réellement ce que tu disais ? me demande Aiden en référence à la dernière fois où on s'est adressé la parole.

- T'es pas d'accord avec ce que j'ai dit ? Que je devrais être heureuse avec quelqu'un qui me prouve dès qu'il le peut ce qu'il ressent et qu'il tient à moi ?

Il ne répond pas et se contente de regarder les fleurs. Je sais qu'il voudrait prendre la parole mais quelque chose le retient, ce qui ne lui arrive pas souvent. La tristesse qu'on peut lire sur son visage me fait un pincement au cœur malgré ce qu'il a pu faire.

- Tu vois ton problème Aiden c'est que tu es comme ces roses...t'es très beau mais t'as pleins d'épines. Et quand on s'approche un peu trop de toi, on finit toujours par avoir mal.

- Et si je décidais d'enlever mes épines ?

- Tu ne le feras pas. Tu les aimes trop pour ça.