Épisode 7 - La fuite

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Alors qu'ils se trouvaient sur le quai, l'homme d'âge mûr qu'elle avait remarqué pour son charisme, s'avança lentement vers eux, un sourire carnassier lui barrant sinistrement le visage.

—  Rodric ! Vous avez donc rejoint mes cousins, fit son ravisseur.

Il est tout naturel de s'allier aux plus forts, répliqua l'autre, son expression se renfrognant davantage.

Tu es un descendant. Penses-tu vraiment qu'ils défendront tes intérêts ?

Quelle prétention ! Tu penses sérieusement en être capable ? Tes cousins sont plus puissants. Ce sont les héritiers.

Et à ces mots, il fonça sur son ravisseur qui parvint à peine à l'esquiver. Il tira Valentina derrière lui et se retourna vers elle.

Apprêtez-vous à courir dès que je lui aurai mis une raclée, fit-il avec une assurance désarmante.

Leur agresseur avait profité de ce petit mouvement pour revenir à l'assaut. Il frappa son ravisseur avec une violence inouïe, les bruits de coups résonnèrent comme du bois sec. Valentina était choquée. Elle restait pantelante, incapable de la moindre initiative. Elle se tenait impuissante derrière son ravisseur qui la protégeait avec énergie d'un autre agresseur.

Avec du recul, elle aurait pu trouver cela cocasse, mais prise dans le vif de la situation, elle appréhendait ce nouvel événement avec une passivité accablante. Après quelques coups, son ravisseur parvint à repousser leur agresseur et à le projeter dans la fosse, sur les rails.

Laisse-la ! Tu sais ce qu'il t'en coûtera.

Les quelques personnes qui se trouvaient sur le quai se tenaient à distance d'eux, n'osant pas intervenir.

Dépêchons-nous avant d'attirer davantage l'attention, lança-t-il en la tirant déjà derrière lui.

Le métro était aérien, ce qui permit à Valentina de voir poindre les premières signes annonciateurs de l'aurore. Leur agresseur était mal en point, mais se relevait et tentait déjà de se jeter à leur poursuite.

Nous n'avons aucun temps à perdre, ajouta-t-il en regardant le ciel.

Ils dévalèrent les escaliers qui se trouvaient au bout du quai, franchirent aussitôt les portes de sortie. Ils courraient très vite et Valentina avait du mal à suivre. Elle s'en voulait de sa mauvaise condition physique.

Elle consacrait la quasi-totalité de son temps à étudier et n'avait pas refait de sport depuis qu'elle s'était installée à Paris. Elle comptait bien s'y remettre, car elle savait que c'était important pour son équilibre, mais le rythme imposé par l'école avait été tout de suite si soutenu qu'elle ne s'y était finalement pas résolue.

A contrario, son ravisseur ne paraissait pas souffrir de l'intensité de l'effort. Sans trop y croire, elle en vint à se dire qu'il ne pouvait pas être humain. Contrairement à elle, il ne paraissait pas être affecté par leurs précédents efforts. Son teint était impeccable, il n'était pas essoufflé et semblait se retenir de ne pas aller plus vite encore. Le téléphone avait sonné et tout en maintenant une allure insoutenable pour Valentina, il échangeait avec quelqu'un.

Subitement, Valentina s'aperçut qu'ils étaient poursuivis par une dizaine de personnes, dont deux colosses. Elle faillit trébucher en s'en rendant compte. Elle était au bout des efforts qu'elle pouvait donner. C'est alors qu'un utilitaire noir aux vitres fumées fit son apparition et stagna à leurs côtés.

Montez ! entendirent-ils alors que la portière arrière était déjà en train de coulisser, s'ouvrant sur un jeune homme au physique époustouflant.

Valentina et les vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant