Chapitre 39 - V se prépare pour la fête

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Ophélie avait commencé par aller acheter des lentilles noires à Valentina. Lorsqu'ils arrivèrent dans la boutique, elle n'avait jamais vu des tenues aussi somptueuses. Les prix n'étaient même pas affichés. Deux vendeuses d'une grande élégance s'occupaient d'elles. Ophélie sortit le grand jeu. Elle avança dans la boutique en empruntant une démarche féline. Elle toucha une dizaine de tenues et claqua des doigts.

— Dans la cabine Valentina !

Elle passa deux heures à enfiler différentes tenues et paires de talons si haut perchés qu'elle craignait de se tordre la cheville au moindre faux pas. Éloïse et Ophélie attendaient assises en sirotant une boisson douteuse. Quant à Tristan, il applaudissait dès qu'elle sortait de la cabine, s'enthousiasmant pour chacune des tenues qu'elle arborait.

— Celle-ci est parfaite pour ce soir ! se leva soudainement Éloïse.

— Oui ! Tu es incroyable dans cette robe.

Il s'agissait d'une longue robe fuseau bleu nuit constellée de minuscules croix brodées de fil d'or. Le décolleté soulignait le galbe de sa poitrine avec finesse. Dans son dos, une large partie ajourée laissait entrevoir la naissance de ses reins. La robe épousait la courbure de ses hanches et de ses fesses avant de cascader avec élégance jusqu'à ses chevilles. Fendue depuis le haut de la cuisse, le tissu velouté révélait sa peau satinée avec une sensualité déconcertante à chacun de ses pas. Les escarpins qui l'accompagnaient ajoutaient une touche incroyablement envoûtante à l'ensemble.

— Elle est parfaite ! s'enthousiasma Éloïse en embrassant Ophélie toute excitée d'avoir enfin trouvé la tenue adéquate.

— On passe chez le coiffeur et on sera prêtes pour ce soir.

Valentina sortit de la cabine et se rendit compte qu'Ophélie et Éloïse avaient dévalisé la boutique. Chacune d'elles avait cinq sacs dans chaque main et Tristan portait plusieurs boîtes à chaussures.

— Hey ! Le sac pochette ! s'exclama Éloïse.

— Mais bien sûr ! Où avait-on la tête ? répliqua Ophélie en rigolant. Ajoutez-la à la note voulez-vous ?

La séance chez le coiffeur fut incroyablement amusante. Tristan et Éloïse n'avaient pas arrêté de faire les pitres. La journée s'était passée avec une légèreté qui faisait du bien à tout le monde. Valentina commençait à tous les trouver très attachants. Elle n'oubliait pas les circonstances qui les réunissaient, ni la condition qui les séparait. Elle s'autorisait une parenthèse. Elle savait ses parents en grand danger et n'ignorait pas les dangers qu'elle allait encourir dans les prochaines heures.

Elle contemplait son reflet avec une curiosité distraite, comme s'il s'agissait d'une autre. Elle peinait à se reconnaître sous des traits devenus d'une perfection ahurissante, tant elle était vibrante. En voyant cette image, elle ne doutait pas qu'on puisse la considérer comme l'inquisitrice.

Ophélie et Éloïse avaient longtemps débattu de sa coiffure. Elles avaient tranché pour un chignon tressé façon déesse antique orné de perles bleu saphir. Le coiffeur avait fait un travail remarquable. Elle ressemblait à un personnage tout droit sorti d'une légende ou d'un conte de fée. Valentina n'en revenait pas elle-même. Elle était fantastique. Ophélie et Éloïse n'avaient rien à lui envier. Elles avaient toutes les deux opté pour des chignons plus structurés qui mettaient en valeur son originalité. Ce choix avait été fait sciemment. Personne ne devait éclipser la reine de la soirée. Lorsqu'elles rentrèrent au manoir, Valentina était affamée. Elle dévora un sandwich au rôti de porc braisé. Elle n'y prit aucun plaisir. Elle avait envie de sang, mais ne s'y résolut pas. Son corps n'avait pas encore complètement métabolisé le sang du vampire. Éloïse alla chercher une trousse de maquillage et elle entreprit de terminer les derniers préparatifs. Valentina était somptueuse. Lorsque Joseph pénétra dans le salon. Il fut comme pétrifié par les trois créatures qui se tenaient face à lui.

— Je n'ai pas les mots, répéta-t-il avec une émotion à peine contenue. Vous ressemblez à des déesses.

Lorsqu'il tendit les attributs d'inquisitrice à Valentina, celle-ci les posa devant elle et les contempla. Elle enfila d'abord la bague et sentit que quelque chose en elle s'alignait. Lorsqu'elle mit le collier, elle sentit le poids d'une responsabilité dont elle ne mesurait pas encore les contours écraser ses épaules.

— Quelle prestance ! J'en suis soufflé ! Vladimir va être surpris, promit l'érudit sous le choc. Je vais vous quitter. Je remplace un collègue à Sainte Geneviève. Je te souhaite bonne chance pour ce soir Valentina ! Je suis certain que tu vas faire une entrée mémorable qui fera honneur à ton titre. Tu as vraiment l'air d'une inquisitrice.

Valentina esquissa un sourire timide. Elle ne se sentait pas du tout à l'aise avec cette nouvelle image qu'elle renvoyait d'elle-même. Et pour une raison qu'elle avait du mal à s'expliquer, elle craignait la réaction de Vladimir. Elle avait peur qu'il ricane en l'apercevant dans cet accoutrement et qu'il se moque d'elle. Elle avait l'impression d'être une usurpatrice avec ses talons hauts, sa robe de gala et sa coiffure constellée de passementeries scintillantes. Tout cela ne lui ressemblait pas du tout. Elle avait toujours été cette fille avec des jeans trop grands et des pulls mous. Elle avait trouvé amusant d'essayer toutes ces tenues lorsqu'elle était dans la boutique, mais de là à les assumer dans un autre contexte, c'était une toute autre histoire. Alors que le temps passait, son stress ne cessait de monter. Ophélie avait senti sa nervosité. Elle n'arrêtait pas d'ajuster sa robe, comme si elle voulait se cacher dans les plis du tissu.

La lumière avait commencé à décliner, annonçant le début de la soirée. Il allait bientôt être l'heure de partir et Hector et Vladimir n'étaient toujours pas là.

— Que font-ils ? s'impatienta Éloïse.

— Ils arrivent ! s'exclama Ophélie en pianotant sur son téléphone portable. Tenez-vous prêtes, on décolle tout de suite. Ils se garent devant l'entrée.

Le bruit des roues écrasant le gravier retentit, signalant qu'ils étaient en train de se garer. La pauvre Valentina se leva aussitôt et se mit à faire les cent pas fébrilement. Ophélie avait disparu.

— Alors ! Qu'est-ce que vous attendez ? On part tout de suite.

Elle lança une cape bleue nuit à Valentina et une fourrure à Éloïse qui faisait la moue.

— Qu'est-ce que tu as ? lui demanda-t-elle.

— Je voulais voir leur réaction...

— Il n'y a pas de raison que tu rates ça, plaisanta-t-elle. Partons. Ils nous attendent.

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Merci d'avoir lu et de me laisser une étoile si vous y pensez ! Ça aide l'histoire à avoir plus de visibilité ^^

À la semaine prochaine !

B. 🖤

Valentina et les vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant