Épisode 15 - Une vie piétinée

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— Je sais que vous êtes réveillée, fit Vladimir en se déplaçant de l'autre côté du lit de manière à apercevoir son visage.

Mais Valentina choisit de l'ignorer et se retourna dans l'autre sens. Elle voulait qu'il la laisse tranquille. Était-ce trop leur demander que d'être seule ? N'était-elle pas déjà enfermée dans une chambre ? Fallait-il en plus qu'elle supporte la présence permanente de l'un d'entre eux ?

— Votre sang vous trahit. Dois-je une nouvelle fois vous en donner la preuve ? fit-il en commençant à se rapprocher lentement du lit.

À ces mots, Valentina se redressa, les cheveux ébouriffés et les yeux encore bouffis de sommeil.

— Non, gardez vos distances. Vous êtes bien assez près comme cela.

— C'est bien ce que je pensais. Votre engouement pour moi ne peut me tromper, se moqua-t-il sardoniquement.

Ne vous méprenez pas. Je ne vous aime pas. Je peux même vous affirmer que je n'ai jamais haï personne autant que vous, répliqua-t-elle effrontément.

— Votre air de défi ne m'impressionne pas et vos sentiments m'indiffèrent. Je ne vous parle pas d'amour mais de désir. Vous confondez tout pauvre créature inexpérimentée que vous êtes. Ce n'est pas le pauvre Gino qui aurait pu vous enseigner la différence.

Le visage de Valentina blêmit.

— Comment connaissez-vous Gino ? s'étrangla-t-elle.

— Je sais tout de vous... Vous êtes destinée à devenir inquisitrice depuis votre naissance. Le sang de la mère des inquisitrices coule dans vos veines. Votre destin est lié au nôtre que vous le vouliez ou non.

— Vous voulez dire que vous m'avez épiée depuis que je suis née ?

Cette idée d'avoir toujours été sous surveillance l'inquiéta bien plus que sa prétendue destinée.

— En effet, je n'ai pas honte de le reconnaître. J'étais dans chacun de vos pas, je me tenais dans votre ombre. Et si je ne le pouvais pas, c'était Tristan, Ophélie ou encore Éloïse. Joseph et Martin ont rejoint notre cause depuis une dizaine d'années. Et maintenant, nous sommes bien plus nombreux encore. Nous formons la congrégation des descendants et nous luttons contre le réseau des héritiers.

— Comment est-ce possible ? Qu'est-ce que j'ai de si spécial ? Mes parents sont des gens sans histoire...

— Ils ne sont pas vos parents biologiques, désolé de vous l'apprendre aussi abruptement, mais vous résistez tellement aux faits, que la vérité crue est la meilleure option.

— Vous voulez dire que mes parents sont vos complices ?

— En quelque sorte... Ils ne font pas partie de la congrégation et ne connaissent pas l'existence du réseau. Le monde parallèle des vampires leur est étranger. En revanche, ils avaient un tel désir d'enfant qu'ils ont accepté de ne jamais trahir le secret de votre naissance. Cette annonce accabla la pauvre Valentina. C'est comme si le sol s'ouvrait sous ses pieds une nouvelle fois.

— Vous avez d'autres révélations à me faire ? fit-elle tout en en craignant de recevoir un nouvel uppercut.

Il resta silencieux, se mit à marcher dans la pièce, les mains dans son dos.

— Il y en a d'autres encore, mais pas avant que la métamorphose ne se soit opérée jusqu'à son terme. Je vais devoir m'absenter pendant plusieurs jours. Joseph et Martin se relaieront pour vous surveiller jusqu'à mon retour. Et Ophélie et Éloïse seront de retour au manoir demain soir. Je veux que vous preniez le temps de réfléchir à toutes ces informations.

Valentina et les vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant