Après avoir débarqué à Marseille et avoir aperçu notre bonne mère, laquelle nous avons invité en arrière-plan d’une série de selfie de folie, nous avons pris un nouveau train pour Fréjus où nous attendait une voiture qu’Ambre avait déjà louée.
Vingt minutes de trajet plus tard passées en mode euphorie en massacrant chaque refrain des musiques passées à la radio, nous posons enfin pied à Roquebrune-sur-Argens. Je dois avouer qu’il y a longtemps que je n’avais pas autant ri en m’amusant de la sorte. Traverser de nouveaux paysages a ce quelque chose d’exaltant. Surtout quand nous le partageons avec des filles géniallissimes.
Le plus : personne ne nous connaît, alors on se fout de passer pour des tarées !
Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, est bien plus grande que le lieu dans lequel j’ai grandi. Il compte environ quinze mille âmes, et représente la Provence même. La partie haute du village, ville millénaire, est construite sur un rocher et domine la plaine de l’Argens. L’Argens étant le fleuve qui arrose la commune.
Ambre nous sert tout ce qu’elle sait à propos de son village natal. Et oui, elle vient d’ici. Cela explique son engouement pour les festivités qui s’y déroulent. Très attentive, Sabrina et moi l’écoutons comme de vraies intellos face à leur professeur. Bah en même temps nous ne sommes pas arrivées à nos postes en ayant passé notre temps scolaire assises au fond de la classe à glander.
Enfin, ce que je retiens d’autres, c’est que le village est composé de trois quartiers et que celui qui retient mon attention se nomme : Les Issambres. Il représente la partie maritime de la commune avec des plages ombragées de pins. Cela explique mon intérêt.
Mais avant d’aller piquer une tête et m’étaler en mode étoile de mer sur le sable pour sublimer mon teint déjà mat, Ambre nous mène jusqu’à la petite maisonnette mitoyenne à celle de ses parents. Nous ne les rencontrerons pas puisqu’ils continuent de profiter pleinement de leur retraite et sont en vacances à Bali avec des amis.
Toutefois, nous avons le loisir de croiser énormément de motards. Ils sont même plus nombreux sur les routes que les voitures, c’est fou !─ Ils ont un problème avec les bagnoles, ici ? m’enquiers-je du siège passager.
Sabrina, comme moi, a le nez scotché à la fenêtre et observe tout ce beau monde vêtu de gilets de cuir ou de jean, pour certains même d’armée, se la jouant gros dur avec des tronches aussi inquiétantes que celles que nous pouvons voir dans des films ou documentaires sur les Hell’s Angels, par exemple.
Tout à coup, ça fait tilt !
Je me retourne instantanément vers elle les yeux ronds.─ Tu as dit que nous allons assister à quoi déjà ?
Elle se marre en comprenant ma réaction tandis que Sabrina se charge de me répondre.
─ La Hell’s week ! s’écrie-t-elle gaiement de l’arrière.
─ Tu nous emmènes sérieusement dans un rassemblement de bikers ?! m’égosillé-je dans un reproche.Sabrina intervient.
─ Et alors, c’est super chouette ! De ce que j’en sais, ces mecs sont chauds bouillants, s’extasie-t-elle.
Agacée, j’agite une main en l’air.
─ Sab’, veux-tu bien laisser le cul de côté une minute ! lui lancé-je avant d’ajouter : Pour ta gouverne, ils sont également pour la plupart gras du bide et grisonnants.
Ambre éclate de rire à gorge déployée.
─ Arrête un peu de baliser, Ella, me déclare-t-elle hilare. Ce que tu peux être petite nature parfois. Cela ne manque jamais de m’amuser.
Abasourdie qu’elle prenne autant à la légère la situation, je lui résume mes informations concernant ces hommes.
─ Ils trempent dans des tas de trafics ! C’est des dangereux ces mecs. Je vous assure qu’il vaut mieux ne pas se tenir près d’eux.
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Un road-trip contre la déprime
HumorElla se sent désemparée après sa rupture. Elle fait la connaissance d'un inconnu avec lequel elle va prendre la décision de passer la nuit. Autant dire qu'elle sort des sentiers battus. Le lendemain, en retard pour son job, elle plante cette rencon...