8.

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Cette dernière me sourit et m’invite à boire du thé à la menthe frais dans cette pièce aux allures provençales comme l’intégralité de la maison sauf la chambre de Raphaël.

─ Bien dormi ? me demande-t-elle un sourire en coin que ses fils ont hérité d’elle.
─ Oui, dis-je avant de froncer les sourcils sous son regard entendu.

Je me rends compte à ce moment-là que Raph et moi pouvons donner l’impression de nous fréquenter. 

─ Euh, je ne sors pas avec ton fils, l’informé-je.

Elle penche la tête sur le côté avant de tirer une moue déçue.

─ Dommage, dit-elle désenchantée. T’es une chouette fille et belle comme le jour, et puis mon fils semble radieux en ta compagnie.

Je lui adresse un large sourire avant de renifler en déclarant finalement :

─ Disons simplement que nous nous comprenons tous les deux.
─ Ah, souffle-t-elle. Vous traversez les mêmes épreuves au même moment.

Mes yeux s’arrondissent devant son discernement.
Elle se marre.

─ Pas compliqué de faire le lien. Je sais ce que traverse Raphaël ces derniers mois. Il a du mal à s’en remettre. Après une rupture, les hommes ont tendance à se lancer dans des tas de rencontres sans lendemain. S’il est déjà arrivé à mon fils de s’y adonner sans limite, c’est bien la première fois qu’il me ramène une fille à la maison depuis son ex. Et puis, tu semblais si blasée du comportement de certains gars hier soir pour m’apprendre que tu avais obligatoirement vécu une merde du genre. Et récente vu tes œillades assassines par moment, termine-t-elle en riant.
─ Plutôt clairvoyant, confirmé-je amusée par ses mimiques qu’elle prend automatiquement en parlant.
─ La marijuana a ce pouvoir… chantonne-t-elle en dandinant de la tête et me faisant rire. Enfin, tu comprends sans mal mon choix d’être restée seule après un échec.

En me voyant lui lancer un regard intrigué, elle confirme :

─ Oui, le père de Raphaël et Titouan a marqué mon esprit.

Je hoche la tête.

─ Il habite le coin ? demandé-je.
─ Non, pouffe-t-elle. Loin de lui l’envie de faire face à sa progéniture. Il était pourtant si charmant lorsque nous nous sommes rencontrés. Enfin, Raphaël détient la beauté ravageuse et ténébreuse de son père ainsi que son côté taiseux, ne laissant rien présager des complications qu’il peut être amené à vivre. Mais j’aime à croire qu’il tienne sa bonté d’âme de moi, parce que son père, à part m’avoir offert des moments de rêve, était en fait un vrai con de macho italien doublé d’une arrogance à laquelle je suis fière que mon fils ait échappé. Ainsi que Titouan. Ce dernier me ressemble davantage. Physiquement et de caractère.

Je vais à la pêche aux informations vu l’intérêt qu’a suscité ma pote Sabrina chez le cousin.

─ Et Ronan ?
─ Il est le fils de ma sœur Gwen. Elle a suivi son dernier amour jusqu’en Suisse où elle vit dans une ferme au milieu des montagnes. C’est une fana de nature. J’ai l’impression qu’elle a vécu mille et une vies. Tu l’adorerais.

Je lui souris tendrement en hochant la tête. Si elle est comme sa sœur, alors oui, il y a de fortes probabilités pour que je l’apprécie autant que la mère de Raph.
Sophie balaie l’air de la main en revenant à nos moutons.

─ Enfin, concernant Ronan, qui a choisi de rester dans le coin après avoir vu sa mère suivre sa multitude de vie avec différentes conquêtes, il est le fruit d’une amourette éclair. Un coup de cœur de quelques semaines d’été, avec un homme ressemblant à s’y méprendre à Brad Pitt.

Un road-trip contre la déprime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant