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Raphaël reprend les rênes de sa bécane et, à nouveau installée dans son dos, j'accroche sa taille tandis qu'il nous mène jusqu'à la côte basque avant de rejoindre Biscarosse. Je m'interroge de plus en plus durant le trajet. Je ne parviens pas à oublier le rapprochement qui s'est opéré dans la grange.

Raphaël me plaît, c'est indéniable. Comment pourrait-il en être autrement, il est tout bonnement stupéfiant de beauté. C'est donc normal de me sentir attirée par pareil homme. Je suis une jeune femme normalement constituée et cent pour cent hétéro, mais je me l'interdis formellement. Je tiens tellement à notre amitié. J'y tiens tant que je ne désire en aucun cas faire foirer le bonheur que m'apporte sa présence dans ma vie.

Il maintient sans difficulté les nuages ombrageux à l'horizon, les empêchant d'assombrir à nouveau mon ciel azur. Je ne veux pas dire par-là que je me sers de lui afin de surpasser ma déprime, mais je ne tiens pas à tout gâcher et le compter parmi les personnes que je dois laisser dans mon sillage parce qu'après avoir tenté quoi que ce soit avec lui, plus rien ne sera comme maintenant, comme ce que je ressens à l'instant présent. Tellement de choses ont changé alors que je les adorais. Je ne veux pas compter Raphaël dans le regret de ces choses-là.

Ce que je ressens en sa compagnie est si bon que je fais le vœu qu'il en soit ainsi durant toute ma vie. Je veux chérir ce que nous détenons précieusement jusqu'à mon dernier souffle. Si j'y parviens, alors je pourrai dire que j'ai eu une vie heureuse et ce sera suffisant.

Je crois...

Nous passons plusieurs jours à parcourir la côte basque, de Hendaye à Saint-Jean-de-Luz en remontant et passant par Biarritz, puis Bayonne avant d'entrer dans les Landes. Chaque soir, une routine s'opère. Raph se charge d'établir notre campement pour la nuit, tandis que je prends en main le ramassage de morceaux de bois pour faire un feu en toute sécurité.

Vu que notre itinéraire nous fait longer l'océan, cela nous permet de nous doucher chaque jour aux douchettes mises à disposition sur les plages. La température de l'eau de l'Atlantique n'égale pas celle de la Méditerranée, mais permet de nous rafraîchir les après-midis trop chauds pour rouler ou rester dans les centres-villes.

Une fois encore, je dois faire avec la vue alléchante du splendide spécimen que représente Raphaël en short de bain et tout mouillé. Miam ! Mais, je laisse seulement mes yeux s'en délecter. Je l'apprécie de la sorte et ce n'est pas plus mal. Mais vu que c'est un mec ténébreux ultra séduisant, il ne s'attire pas uniquement mes regards désirants revoir la merveille, dont je ne me souviens plus, vers laquelle les gouttes d'eau salées glissent en dessous de son short.

Toutes les femmes à la ronde où nous pouvons nous tenir le dévorent des yeux impunément. Comment leur en vouloir ? N'empêche, mon âme grince des dents et mon cœur fait « Aïe aïe aïe... ».

Je suis jalouse. Bizarre, je ne l'étais pas en étant en couple avec Tony...

Pourtant, Raphaël les ignore superbement ces filles, même si rien ne le retient d'agir comme bon lui semble, il s'en abstient. Même lorsqu'il s'agit de jeunettes en string uniquement. J'en tire une certaine satisfaction, mais là encore cela m'énerve de réagir de la sorte, parce que je ne le dois pas.

Et lorsque je réalise que j'attire également beaucoup trop l'attention des hommes à mon goût, Raphaël semble se renfrogner davantage. Est-il épris du même vil sentiment qu'est la jalousie me concernant ? Sans doute, car il paraît réellement s'en agacer.

Toutefois, nous sommes sur la même longueur d'onde, car il ne tente rien de déplacé depuis le « presque » dérapage dans la grange. Il ne me pince plus gentiment la joue pour me taquiner, il ne me tient plus la main pour me guider à travers les ruelles dans lesquelles nous flânons...

Un road-trip contre la déprime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant