7.

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Je souhaite mourir à la seconde où j’ouvre les yeux. Je ne m’habituerai jamais au lendemain de soirée. Ils sont mon calvaire. Quand d’autres grognements se joignent au mien, ils m’apprennent aussitôt qu’il en est de même pour les autres occupants de cette maisonnette.
Debout au milieu du salon, j’observe mes amis maugréer dans leur fin de sommeil. Apparemment aucun d’entre nous n’a eu le courage de se lancer à la recherche d’un vrai lit. Je me suis contentée du canapé, quand Ambre et Robert gisent à même le tapis et Sabrina se trouve échouée sur le paillasson derrière la porte d’entrée avec, pour coussin, son sac à main recueillant un filet de bave vraiment pas élégant dans ce charmant tableau de lendemain de soirée trop arrosée.
OK, il nous faut à tout prix du café. Dans la cuisine, je me charge d’en dénicher tandis que quelqu’un toque à la porte. Vu que notre hôte n’en a rien à cirer, je m’y dirige tout en enjambant Sab à laquelle je lance un regard amusé. Faut vraiment que je l’immortalise dans pareil état.
J’ouvre et me statufie en découvrant Raphaël.

─ Waouh, la nuit a été aussi dure que ça ?! me lance-t-il dans un large sourire.

Je grogne en levant les yeux au ciel.

─ Charmant, râlé-je en essayant de donner contenance à ma chevelure que je sais totalement emmêlée.

Ses yeux se font sérieux quand son sourire persiste.

─ Cela n’entache rien à ta beauté, Ella. Sois-en certaine. Et puis, n’oublie pas que j’ai déjà eu un joli aperçu de ce genre de lendemain avec toi, me rappelle-t-il dans un regard entendu.
─ C’est vrai,  marmonné-je en tentant de ne pas rougir.

Je ne pense pas y parvenir vu combien mes joues chauffent. Il ricane.

─ T’es venu jusqu’ici pour m’embarrasser ?
─ Eh bien, quelle gentillesse après avoir eu l’amabilité de vous ramener à bon port la veille, déclare-t-il sans pour autant prendre mal ma mauvaise humeur.

Je ravale mon sale caractère dû à l’atroce migraine que je me traîne depuis mon réveil qui date de seulement quelques minutes. À cela aussi, il y a déjà fait face.

─ Heureusement pour toi, je connais également ce léger penchant à te montrer grognon ou totalement confuse au réveil d’une soirée d’ivresse, ajoute-t-il en appuyant ses mains de chaque côté de l’encadrement extérieur.

Qu’est-ce que je disais… Mon regard est aussitôt attiré par les biceps bronzés et tatoués tendus qui me rappellent combien Raphaël détient une corpulence à tomber. Quand je reporte mon attention sur son visage, celui-ci a arqué un sourcil tandis qu’un sourire en coin fait apparaître cette maudite fossette.
Je soupire en secouant la tête de dépit et lui fais un signe de la main.

─ Arrête donc de te la péter et suis-moi, l’invité-je en réenjambant Sabrina que je photographie au passage à l’aide de mon portable.

Raph, quant à lui, voit son hilarité décupler en apercevant mon phénomène de copine affalée sur son pote le paillasson. Il franchit ce drôle d’obstacle et me suis jusque dans la cuisine ouverte sur le salon.
Il évalue rapidement la situation.

─ Donc personne n’a eu le courage de trouver son pieu. Ouais, les pétards de ma mère ont cet étrange pouvoir, dit-il en prenant place sur un tabouret.

Je pouffe tout en cherchant les capsules de café dans les placards.

─ Je rêve où miss grognon vient de glousser ? me lance-t-il le rire dans la voix.
─ Je t’assure que je suis beaucoup plus agréable après avoir bu le remède miracle que représente un bon et puissant café.
─ Attends, je vais t’aider.

Un road-trip contre la déprime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant