LE CIEL A DÉBORDÉ, larry stylinson

Chapitre 15

i'm with you, vance joy

Quand Louis raccrocha, il reposa son téléphone sur son lit à côté de lui, et enfouit son visage entre ses mains et grogna. Il était mort. Vraiment, sérieusement, complètement mort. Il allait sûrement éteindre son téléphone pour les prochaines semaines, mais il savait que ça ne servirait à rien, appart à faire reculer la date du drame. 

Il venait de parler de Harry à Phoebe et Daisy. Il n'arrivait pas à croire qu'il s'était fait avoir. 

Ils discutaient tranquillement, et peut-être que Louis était un peu trop excité à l'idée d'aller rejoindre Harry dans sa chambre pour réviser - proposition que le garçon avait fait par message quelques heures plus tôt - parce qu'il avait dit aux filles qu'il devait retrouver quelqu'un, et qu'il fallait qu'il raccroche. Alors, évidemment, parce que c'était des adolescentes de treize ans, elles avaient piaillé et couiné jusqu'à ce que Louis leur en dise plus, et lui, il avait tout dit. Genre, tout. 

Et maintenant, il venait de raccrocher, et il savait qu'il était le dernier des idiots. Parce que maintenant, ses sœurs n'allaient pas le lâcher avec ça. Il était mort. 

Bon, peut-être qu'il exagérait un peu et qu'elles lui avaient dit qu'elles étaient contentes pour lui. Peut-être. Il n'en n'était pas sûr. 

Louis finit par sourire en repensant aux cris de ses sœurs, et décida de se lever pour faire son lit - oui, il était quatorze heure et son lit n'était toujours pas fait - et commencer à rassembler ses affaires de cours. Il était censé retrouver Harry dans trois minutes, mais il savait d'avance qu'il allait être en retard, et le garçon le savait sûrement aussi. Il était déjà habitué. 

Cela faisait à présent une semaine que Louis avait embrassé Harry sans que le garçon ne s'éloigne. Cela lui paraissait si récent, et en même temps, il ne se souvenait plus comment il faisait avant que Harry l'embrasse délicatement à chaque fois que Louis le raccompagnait jusqu'à sa chambre, après une journée de cours. Ça paraissait si important que Louis ne savait sérieusement pas comment il avait fait pendant vingt ans pour se concentrer sur autre chose que sur ça. Il savait qu'il exagérait un peu tout, mais il ne savait pas comment il faisait pour sourire quand il n'y avait pas le sourire de Harry à la pause de midi, ou ses messages quand il se réveillait, le matin. 

Depuis une semaine, ils se voyaient dès qu'ils pouvaient, dès qu'ils étaient libres tout les deux. Le plus souvent, c'était avec les amis de Louis, même s'ils restaient assis à côté l'un de l'autre, mais un soir, quand Louis avait vu que Harry avait l'air fatigué et ne suivait pas vraiment la discussion qui était en cours, ils avaient fini sur le sol de la chambre de Harry, faisant un puzzle en gloussant. 

Harry était tellement plus à l'aise qu'avant, ça faisait plaisir à voir. Il ne se gênait plus pour sourire à Louis quand il le voulait, et effleurait souvent sa main alors qu'ils étaient assis dans l'herbe, dans le parc. Il était aussi plus ouvert avec les amis de Louis, surtout avec Gigi et Zayn. On ne pouvait pas dire qu'il était le garçon le plus souriant et le plus bavard quand il était avec eux, mais il discutait distraitement, et pouffait doucement, quelques fois. Avec Niall et Lana, c'était un peu plus compliqué. Les deux étaient très expressifs, ce qui effrayait parfois Harry. Alors s'il discutait avec eux, c'était parce que Louis le faisait aussi, et qu'il tenait sa main. Jamais il ne commençait une conversation avec eux comme il le faisait avec Gigi et Zayn. 

Et puis il y avait Liam, avec qui Harry n'avait pas échangé un mot depuis qu'il côtoyait les amis de Louis. Pourtant, Louis avait pensé que, comme ils se connaissaient déjà, Liam serait la personne avec qui Harry serait la plus à l'aise, mais c'était faux. Cependant, Louis captait bien les regards presque nostalgiques que Liam lançait à Harry, et les légers coups d'œil de Harry en direction de Liam. Tout ça pour ne pas échanger un mot, même pas un bonjour quand ils se croisaient dans les couloirs.