LE CIEL A DÉBORDÉ, larry stylinson

Chapitre 17

wash., bon iver

En ouvrant les yeux, Louis fut surpris de constater deux choses. La première : il s'était réveillé au moins une demi-heure avant que le réveil de Niall ne sonne. Pourtant, il aurait pensé qu'en s'endormant à cinq heures du matin, il allait être épuisé et ne pas réussir à se lever. Il était épuisé, certes, mais il avait les yeux grands ouverts. La deuxième : Niall n'était plus là. 

Louis s'assit dans le lit pour balayer la pièce du regard, mais rien à faire, son ami était absent. Il se leva pour vérifier la salle de bain, mais elle était vide. Il n'y avait plus ses chaussures près de la porte, alors Louis récupéra son téléphone qui était sur le bureau avant de se rassoir sur le lit. Presque automatiquement, il s'enroula dans la couverture que Harry lui avait donné, et déverrouilla son téléphone. 

Il y trouva un message de Niall, lui expliquant qu'il devait faire quelque chose avant les cours, mais qu'il retrouverait Louis dans l'amphi. Louis répondit rapidement, puis éteignit son téléphone pour le poser sur le matelas à côté de lui. Il s'allongea, regardant le plafond. Distraitement, il jouait avec la couverture du bout des doigts. Il enfouit son nez dedans, cherchant l'odeur de Harry qu'il ne trouva pas. Il soupira et tourna la tête vers son téléphone, hésitant. 

Louis finit par se redresser et attraper son téléphone. Il afficha sa conversation avec Harry, les doigts en suspens au dessus de son clavier. Qu'est-ce qu'il pouvait dire ? Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Il ne savait même pas. En vérité, si. Il voulait tout dire à Harry. A quel point il était épuisé, à quel point il foutait le bordel dans son cerveau, parfois d'une bonne façon, parfois d'une mauvaise. A quel point il voulait aider quand ça n'allait pas, à quel point il voulait que Harry comprenne que Louis n'était pas là pour le juger, pour s'énerver contre lui. Que s'il avait besoin d'espace, Louis lui en donnerait, mais qu'il n'avait pas besoin de disparaitre de cette façon. 

Peut-être qu'au final, ce n'était pas une bonne idée. Laisser Harry faire tous les premiers pas, agir comme si ça allait. C'était une connerie. La preuve. Louis n'avait rien dit. Louis l'avait laissé faire, Louis l'avait laissé pensé que tout ce qu'il allait faire et dire lui irait toujours, mais ce n'était pas vrai. Il était là, dans le lit de Niall parce qu'il était incapable de dormir sans penser à Harry. 

Louis avait cru que Harry était comme un petit garçon qu'il fallait protéger, qu'il ne fallait pas brusquer et à qui il ne fallait pas faire peur. Et oui, il était sûrement un peu comme ça. Peut-être qu'il fallait faire un petit peu plus attention à lui qu'aux autres garçons. Mais peut-être que Louis n'avait pas besoin de faire ça non plus. Harry pouvait sûrement supporter le fait que Louis l'embrasse dans un moment où il ne l'avait pas prévu. 

Louis soupira, hésitant à écrire un message à Harry. Est-ce qu'il avait vraiment la force d'attendre jusqu'à ce qu'il revienne ? Ou est-ce qu'il voulait montrer à Harry à quel point il était misérable sans lui ? Ni l'un ni l'autre. Louis soupira et éteignit son téléphone. Il cacha son visage dans ses mains, et s'il n'était pas à la FAC mais chez lui, il aurait peut-être crié. Il aurait sûrement crié. 

Il ne savait pas quoi faire. Tourner en rond à penser à Harry, se pointer devant sa chambre pour discuter ou faire comme tout allait bien et abandonner. La dernière possibilité était impensable à ses yeux, mais une voix lui répétait que tout serait plus facile, pourtant. Et d'un autre côté, il y avait la voix de Niall, qui lui disait qu'ils étaient heureux, tout les deux. Et c'était vrai. En tout cas, Louis l'était. 

Il ne voulait pas abandonner Harry. Il ne voulait pas abandonner tous ces films, toutes ces après-midi à faire leurs devoirs en riant, toutes les fois où Harry l'embrassait quand ils étaient seuls. Il ne voulait pas abandonner ça, même si le reste lui retournait le cerveau. Il fallait juste qu'il trouve un moyen de parler à Harry.