Coeur Noir

La négociation

Le vendredi matin arriva, jour des négociations. Comme d’habitude, Victor avait quinze minutes d’avance et attendait dans la salle de conférence. Mme Sepada arriva dix minutes avant le début du rendez-vous et fut étonné de l’extrême ponctualité du Full Hair. Dans la salle, Victor était avec Mme De Sailly et d’autres associés. De même Mme Sepada était accompagné de quelques associés.  Elle fit signe de ne vouloir que lui pour négocier et chassa tous les autres. On laissa à Victor le document de fusion et tous les espoirs reposaient sur lui.
-Bonjour jeune homme, vous avez quelques minutes d’avance et j’aime ça.
-Je suis de ceux qui aime avoir quelques coups d’avance dans tout ce qu’ils font, ça inclut aussi d’être à l’heure.
-Moi aussi, donc j’aimerais qu’on commence. Mais avant de commencer j’aimerais vous dire que j’ai beaucoup apprécier la dernière visite d’entreprise.
-Je suis bien content que la compagnie vous ait plu.
-Vous êtes bien présomptueux de croire que c’est votre compagnie qui m’a intéressé.
- Et si on commençait ? Tout d’abord, je tiens à vous dire que le partenariat qui était convenu est de recevoir 15% de bénéfice sur tout ce qui serait engendré par la productiondu nouveau parfum et on vous laissait carte blanche pour les différentes conceptions. Mais on va partir sur du 60-40. Vous choisirez où se déroulera l’endroit de l’opération mais ce sera avec nos ingénieurs et nos produits. Nous vous laissons le choix aussi pour ce qui est design de la bouteille et projet Marketing.
-Avez-vous déjà fais des négociations importantes pour une entreprise ?
-Non, c’est la première fois.
-Et pourtant vous pensez qu’être autoritaire avec moi vous donnerais l’avantage.
-Je ne comprends pas…
-Je vais vous expliquer avec ma contre-proposition. Vous avez 10% non négociable.
-Ce n’est même pas l’accord de départ.
- Savez-vous pourquoi c’est vous et moi qui menons cette entrevue ? J’ai pris le temps de vous analyser et vous avez pris le temps de me reluquer. Voilà comment on gagne une négociation contre un homme.
-Laissez-moi vous faire une contre-proposition ...
- « C’est 10% où on va trouver un autre associer » dit-elle en se dirigeant vers la porte.
-Nivea !
-Qu’avez-vous dit ?
-Le contrat de Nivea de 2015 que vous avez manqué et celui Dior récemment. Vous avez mené les négociations et c’est tombé à l’eau. Votre seule chance de bien vous faire voir c’est de gagner ce contrat. Je vous le dirais poliment, asseyez-vous. 
-Comment osez-vous parler de ça ici ? dit-elle en s’asseyant.
-Je vous l’accorde j’ai été distrait au début de nos négociations mais ça n’arrivera plus.
-Vous avez cinq minutes pour me faire une offre raisonnable.
- Je reste sur ma proposition initiale, les 60-40. Le chiffre vous parait défavorable, mais en matière première nous déboursons plus que vous et votre image nous permettra à chacun de récupérer ce qu’il a investi plus un bénéfice de 20% pour vous et de 15% pour nous.
-Vu sous cet angle, ça me parait plus juste. Mais l’autre contrat nous permettait de recevoir 85% des bénéfices…
-Mais de fournir 85% du matériel ; là vous gagnez 40% avec près de 10% du matériel à fournir.
-J’aimerais savoir, est-ce que votre boite est au courant de tout ça ?
-Non et personnellement je m’en contrebalance complètement. Ce qui importe c’est vous et moi dans cette salle, et de l’avenir de ce projet.
-Vous êtes conscient que cet accord est défavorable pour vous et peux vous faire perdre des millions d’euros ?
-Oui, je le suis parfaitement, mais je sais aussi que gagner votre confiance et avoir un partenariat durable est plus important qu’un seul contrat pour une durée limitée.
-Je sais que vous n’êtes pas négociateur et pourtant même s’il y avait un piège je ne serais pas capable de dire lequel.
-Tout juste parce qu’il y’en a pas. J’admets qu’on a commencé ces négociations sur de mauvaises bases, mais je n’ai aucune intention de vous piéger.
-Bien marché conclut. Il ne reste qu’a signé le contrat et tout sera conclu.
-C’est un plaisir de faire affaire avec vous.
-J’aurais dit de même, si vous n’aviez pas été si fourbe.
Après quinze minutes de négociations, Vanessa dit à Maria qu’elle était très impressionnée par la prestation de Victor et qu’elle était très fière de travailler avec eux