Coeur Noir

Aurevoir Maman

Le lendemain, Victor et Jordan se retrouvèrent dans un quartier près de la chambre d’étudiant de Victor. Jordan avait une veste en cuir, des bottes en cuir, un pantalon jean et des lunettes de soleil qui lui donnait l’allure d’un inspecteur qu’on ne voit que dans les films américains. Il s’assit et commanda un café latté avec deux sucres et avec de la crème chantilly. Ce dernier alla rejoindre Victor qui était assis à une table avec un café noir au lait sans sucre et un croissant qu’il avait déjà commencé à manger. Jordan s’assit, déposa ses clés de voitures sur la table ainsi que son café. Il enleva ses lunettes de soleil et remarqua des clés de voiture à côté de Victor. Il fixa longuement son ami avec un air étonné. Après quelques secondes et un croissant plus tard, Jordan entama la discussion :
-Mon frère depuis quand as-tu une voiture, et une Toyota d’occasion en plus ?
-J’avais un ami qui me devait un service, c’est tout. Tu n’es pas le seul à avoir des relations, mon vieux.
-Je ne te connaissais pas bien en troisième année mais de là à avoir des services de voiture, c’est vraiment du lourd mec.
-Je ne te le fais pas dire. Mais je vais être direct, si je t’ai fait venir ce n’est pas pour te présenter ma nouvelle voiture même comme j’en suis fier. J’ai besoin d’un nouveau téléphone.
-Qu’est ce qui est arrivé à l’ancien ? On te l’a volé ? Ou on t’a agressé ?
-Je me suis fait agresser en rentrant de chez mon psy.
-On doit retrouver le salopard qui t’a fait ça. Et depuis quand tu vois un psy toi ?
-Non ce n’est plus la peine Jordan. Je peux me défendre tout seul. Et en parlant de psy, j’ai eu quelques complications pendant mon stage, rien de grave.
-Tu es sûr que ça va ? Tu n’as vraiment besoin de rien ?
-Tu sais quoi, je ne veux plus un nouveau téléphone, je veux juste appeler ma mère.
-Ce n’est pas un soucis frère, je te passe mon téléphone si tu veux.
Jordan sortit son téléphone de sa poche et le tendit à son ami. Victor prit le téléphone et alla aux toilettes pour passer son coup de fil. Le téléphone sonna pendant quelques secondes laissant un silence pesant pour Victor. Puis sa mère décrocha enfin après quelques instants.
-Bonjour maman, comment tu vas ?
-Qui êtes-vous et pourquoi m’appelez-vous maman ?
-C’est moi maman, C’est Victor.
-Bonjour mon fils, je suis inquiète pour toi. Ça fait des jours que j’essaie de t’appeler mais tu ne réponds pas. Et en plus tu m’appelle avec quel téléphone ?
-Une question à la fois maman. Après la fin de mon stage, il y’a deux semaines je me suis fait agresser en rentrant chez moi. On m’a volé mon téléphone et là j’utilises le téléphone d’un ami.
-Tu n’as rien ? Comment est-ce que tu te sens ? Comment fais-tu pour m’appeler ?
-Je viens de te le dire, j’utilises le téléphone d’un ami.
-Ok ! Mais sinon comment tu vas ?
- Je suis en pleine forme mais je manque de vivre, est-ce que tu peux m’envoyer mon argent du mois s’il te plait ?
-Oui bien sûr, demain si possible tu l’auras.  J’espère seulement que tu pourras le récupérer.
-On fait passer par tantine Belinda comme d’habitude.
-Je ne penses pas qu’elle soit disponible dans la ville. Elle est sûrement allée à Lyon pour le boulot.
-On peut toujours procéder par Western Union.
-Oui c’est une possibilité. On fait comme ça alors.
-D’accord, je prends notes. Sinon, comment va Yasmine ? Et Papa ?
-Elle se porte bien et ton père aussi. On essaye de survivre ici avec le salaire de ton père. J’ai même pensée à ouvrir mon propre commerce.
-Tu sais que ce domaine-là est très délicat. Sois juste prudente, mais je suis de tout cœur avec toi.
-Je te remercie mon fils, pour ton soutien.
-J’aurais aimé continuer de parler avec toi mais mon ami est pressé donc je dois lui remettre le téléphone. Aurevoir maman, je t’aime.
-Tu es sûr de ne pas vouloir de l’argent pour remplacer ton précédent téléphone ?
-Non maman, ça ira pour le moment.
-Aurevoir alors mon fils, je t’aime de tout mon cœur. Prend bien soin de toi.
-Merci maman toi aussi. Plein de bisous.