Le jour où tout à basculer (3)

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Victor sortit et rentra chez lui. Sur son lit, il se mit à réfléchir sur sa vie. Il médita sur les paroles du père Emmanuel, mais ses idées furent obscurcies. Il ne voyait plus le bout du tunnel et les images qu’il voyait étaient en noirs et blancs. Il tourna sa tête et aperçut la carte de Mr Du Roy. Il était 19h lorsque Victor arriva dans le cabinet du Dr Du Roy. Il s’approcha de la secrétaire du médecin et il voulut prendre rendez-vous. La secrétaire lui a fait savoir que le docteur l’attendait avec impatience et elle le dirigea donc vers son bureau. Elle l’annonça et Victor entra dans la salle. La salle était très petite et il y’avait un très beau canapé en face d’un bureau. Juste devant le canapé il y’avait une petite table et une chaise qui paraissait confortable. Le docteur lui dit : « mettez-vous à l’aise sur le canapé. » ; Victor s’allongea sur le canapé et un silence pesant s’installa. Le seul bruit que l’on pouvait percevoir était celui du stylo sur feuille. Lorsqu’il eut fini, il rangea le dossier dans un de ses tiroirs, pris son bloc-notes et changea de place pour être plus proche de son patient.
-Alors Mr Ngamga Charles Victor, pourquoi avez-vous mit tant de temps à venir.
-Je ne voulait pas payer deux fois un aller-retour ; mais, […] comment connaissez-vous mon nom et comment saviez-vous que je viendrais ?
-Votre amie Sonia est passée ici me parler de votre problème et vu comment elle en parlait, j’avoue que je m’attendais à vous voir plus tôt.
-Vous êtes très intriguant docteur.
-Bref ! Freud disait que la cause de toutes nos névroses était cachée dans notre enfance, alors racontez-moi la vôtre.
-Quand j’étais plus jeune aux alentours de 7ans, j’avais un grand-frère ; Il était trèsproche de moi, on riait beaucoup et on se confiait l’un à l’autre. Mais il est parti très tôt avec un de mes oncles pour les Etats-Unis. Il me protégeait de tous les dangers et m’apprenait beaucoup de chose parfois sans importance. Lorsqu’il est parti…
-Vous avez perdu une sorte de guide à vos yeux et aussi une sorte de protecteur pour vous.
-C’est tout à fait exact.
-Qui était cette personne, Victor ?
-C’était mon frère ; il s’appelait Ethan.
-Et que s’est-il passé après le départ de votre frère ?
-Mes amis à l’école me persécutaient parce que j’étais le plus jeune. Je me faisais rejeter et exclure des groupes qui se formaient à l’école. J’ai même eu une fille qui me plaisait, Margueritte. Mais je n’ai pas pu lui dire clairement ce que je ressentais parce que pour elle il n’y avait que de l’affection entre nous et rien d’autres. Je n’avais plus mon frère vers qui me tourner c’était très difficile.
-Tout ça au Lycée ? Vous êtes bien précoce.
-Je prends cela comme un compliment. Ces rejets m’ont vraiment affecté vous savez. Mes parents ont donc décidé de m’acheter un chat et ils l’ont appelé Charles. Ce fût mon meilleur ami, on se disait et se partageait à peu près tout, malgré le fait qu’il ne pouvait pas me répondre. J’avais enfin trouvé quelqu’un qui me faisait me sentir accepté quelque part. Les attaques et les critiques des autres ne me touchaient plus. J’étais devenu tellement heureux.
-Qu’est-il arrivé à votre chat ? Est-il encore vivant ?
-Lors d’une promenade, une voiture lui a roulé dessus et tous mes espoirs d’intégrations se sont envolés avec lui. Je suis redevenu seul et abandonné. Mes tourments n’ont cessé de s’accumuler.
-Cela a dû être très dur pour vous.
-Un an après, mon chat est revenu me parler. Je pensais avoir retrouver mon complice mais étonnement, j’avais un comportement parait-il agressif, déplacé et disproportionné. On est allé voir un psychiatre mais il n’a pas arrangé le problème. C’est finalement un prêtre qui nous a aidé et depuis ce jour je suis très croyant.
-Je peux donc conclure que ces derniers temps, votre comportement est dû à sa réapparition. Vous avez du vivre beaucoup de chose ces dernière années pour qu’il décide de refaire surface.
-Vous avez peut-être raison, je n’en sais trop rien.
-Personnellement je dois vous avouer que je ne crois pas qu’un prêtre ait pu régler cette histoire, j’en suis même très étonné. Mais pour tout vous dire, ce chat est la matérialisation de votre manque perpétuel d’affection. Il est là pour combler vos rejets et lorsqu’il est présent il vous fait sentir que vous n’avez pas besoin de quelqu’un d’autre pour combler ce manque. Il est surtout le réceptacle de tous vos tourments. La solution serait de rentrer voir la personne qui vous aimes le plus, votre mère.
-Non, ma mère est ultra présente et ne fais que combler le vide. Si je suis près d’elle, elle s’éloignera de moi comme tous les autres.
-C’est la seule et unique solution. Sinon ce manque va continuer à amplifier et s’il parvient à entrer dans votre vie vous deviendrez méconnaissable.
-Non, la solution serait de punir ceux qui me font souffrir et ceux qui me rejette. C’est aussi ce que veut Charles ?
-Victor à qui vous parler ?
-Mais c’est pourtant évident, je parle à mon chat Charles, vous ne le voyez donc pas ?
-Oh, merde !!
- Charles et Charles sont en fin réunit et rien ni personne ne pourra nous séparer à présent nous sommes une seule et même entité. Je n’ai plus besoin de personne pour combler le vide que je ressens au fond de moi, il est là donc techniquement il a comblé le vide et personne ; pas même vous docteur ne pouvez nous séparer à présent. Et maintenant, nous sommes prêts à faire souffrir ce monde.

Coeur NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant