✩ CHAPTER FOUR ✩

8.3K 541 624
                                    

New-York, Bronx :
LILY

Devant le miroir, la serviette entourant mon corps trempé, je me regarde avec pitié. Je ne suis pas comme ça, je suis une jeune femme joyeuse qui transmet seulement le positif. Tout cela est ridicule.

Mes doigts rehaussent mes lèvres, mais mon sourire chute aussitôt. Mes bleus me font mal.

Il faut que je pense à un événement qui me fait du bien, me rassure. Ce qui me rend fière. Le Hate Club. Elle est là, ma bulle. Il faut que j'aide les autres.

J'ouvre le tiroir à ma gauche, prends mon rouge à lèvre, l'ouvre et tourne le socle avec force. Avec toute la force que j'aurais aimé rendre à mon père quand il me bousculait contre le mur.

Mon corps se penche vers le miroir, et je commence à écrire en gros le H*te Club sur toute la surface, accompagné d'une étoile à côté. Et seulement quand j'aurais accompli ma mission, je l'effacerais.

J'aurais accompli ma mission seulement quand nous aurons, les filles et moi, bouger les mentalités et inviter les femmes, de toute tranche d'âge à venir se confier sans avoir peur du pire.

Car nous avons notre mot à dire, tout autant que nous sommes.

Un plan. Il faut élaborer un plan, je l'ai promis à mes copines, et je m'en donne l'entière responsabilité.

Il faut s'occuper pour dégager les pensées néfastes.

Je décroche mon short et mon débardeur de rose de son portant, et les enfile en prenant soin de ne pas trébucher sur mes nombreuses piles de vêtements. Si Lana voyait ça, elle me dirait à quel point je suis fainéante et bordélique durant plusieurs minutes avant de ranger à ma place.

J'attache mes cheveux en queue-de-cheval, sors mon carnet de sa cachette, prends mon stylo fétiche avec un pompon rose au bout puis me jette sur mon lit alors que la tempête tape contre les murs extérieurs.

La fenêtre remontée, les rideaux font des va-et-vient à l'intérieur et l'extérieur, amenant avec eux, un vent frais et apaisant, faisant frissonner mon corps entier.

L'automne approche. Donc la meilleure saison de l'année est pour bientôt.

Calée contre mes nombreux coussins, je caresse le bout de mon stylo sur mon nez tout en mordant mes lèvres. Une solution, un logo, un slogan ? Où ? Qui pourrait tout gâcher ?

Soudainement, je prends la pochette sur ma table de chevet. Pochette dont personne n'est censé savoir ce qu'elle contient. J'espère pouvoir vous faire confiance.

De temps en temps, par pure curiosité, évidemment, j'aime en apprendre sur ceux que j'apprécie le moins. Le plus difficile pour moi, c'est le grand trio : Adrien, Nicole et Karl, les plus populaires de cette université.

Voyez-vous, je trouve cela étrange que les personnes mises sur les devants de la scène soient en réalité si discrètes sur leur vie. Enfin, je veux dire, des milliers d'étudiants traversent leurs maisons chaque année, mais rien. Pas une seule info.

Toutefois, j'en ai quelques-unes sur les professions de leurs parents. La mère d'Adrien est un grand mannequin reconnu, et a traversé les plus beaux défilés à travers de merveilleuses tenues hautes coutures. Vanessa Hopkins. Je ne l'ai vu qu'à travers les écrans et je dois admettre qu'elle est splendide.

Son père est un homme d'affaires, détenant des entreprises un peu partout dans le monde. New York, Miami, Londres, Paris et j'en passe. Je ne trouve pas l'origine de son business, mais ça ne m'intéresse pas nécessairement. Cette famille ne manque de rien, et au vu des rumeurs, le loft des Hopkins est d'une rareté si époustouflante qu'on pourrait supplier pour y avoir accès quelques minutes.

H*te Club Où les histoires vivent. Découvrez maintenant