New York
LILYJe bouscule Adrien suite à ses petites réflexions réductrices. Je n'ai interagi que très peu de fois (un peu trop, en si peu de jours) avec lui, et je ne peux déjà plus me retenir de lui en envoyer une. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas envie d'inonder un être humain d'eau glacée pour le réveiller.
Se canaliser n'a jamais été une qualité, au contraire. Mon cercle d'amis est très fermé, car j'ai du mal à supporter les autres. Quand une interaction sociale doit être accomplie, je fais tout en mon pouvoir pour l'éviter.
Avant de rejoindre Violette dans l'amphithéâtre, je décide de prendre l'air hors de l'établissement. J'informe la femme de l'accueil, que je rentre dans cinq minutes, malgré son air mécontent.
Je fouille dans mon sac en cuir bordeaux, prends mon paquet, l'ouvre, glisse une cigarette hors du carton avant de la coincer entre ma lèvre inférieure et supérieure.
Fichu briquet, à toujours disparaître ! Je m'accroupis, le sac sur mes genoux, décale les nombreux objets qui font office de bazar dans mon sac et fini par sentir des paillettes. Je l'empoigne et sors (vainqueur) mon briquet à paillettes roses avec un L en blanc. À la va-vite, je me relève, glisse mon sac sur mes épaules et laisse la fumée imprégner le bout de ma cigarette.
Non mais quels connards ! Comment un groupe peut-être constitué de personnes autant détestables ? Mais lui... Je viens à m'en demander s'il ne joue pas la comédie. C'est insoutenable de tenir des propos pareils en y croyant dur comme fer.
Je n'ai pas d'autres choix que de comprendre d'où vient cela. Ça ne doit pas être bien compliqué de trouver des informations personnelles si on effleure un peu l'illégalité. Je n'ai pas toujours été rationnelle, et encore aujourd'hui, j'en paye les conséquences.
Je sens mon téléphone vibrer entre mon ventre et ma jupe (trop courte pour y placer des poches) que je retire. Un numéro que je ne voulais absolument pas revoir dans mes contacts s'affichent.
Je décroche, expirant ma dernière bouffée puis j'écrase ma clope sur les poubelles disposées exprès pour cela.
– Lily.
– Max, à quoi tu joues ? Tu sais bien que je n'ai plus rien à faire avec toi. Plus de discussion, plus de messages.
Ma voix tremble de colère, alors que je passe ma main dans mes cheveux.
– C'est pour ton bien que je t'appelle, OK ?
– Tu veux me vendre de l'herbe ? Une tout autre forme de drogue pour me replonger dans ce cercle vicieux ?! Je chuchote d'un ton froid, alors que quelques étudiants me jettent des regards critiques.
– C'est ton père, il traîne dans ma boîte depuis quelques jours et il ne veut pas en sortir.
Je ris à gorge déployée, mais c'est moi le parent maintenant ?
– Que veux-tu que je fasse ? Que je me mette à pleurer et à le secourir pour le bien de tes affaires ?
– Il a atteint un niveau de défonce irrécupérable, Lily. Si tu ne viens pas le chercher dans la soirée, j'ai peur qu'il... fasse une erreur que ni toi, ni moi, ayons envie d'endosser.
Je me mets à faire les cent pas, l'adrénaline montant d'une flèche. Accepter de venir le récupérer est un danger pour moi, j'ai peur de le regretter et replonger alors que je commence à peine à sortir la tête de l'eau.
La femme de l'accueil attire mon attention en tapant contre la vite, puis me montre sa montre, mécontente.
– Je serais là vers 23h, mais je ne veux pas que tu m'adresses un seul mot. Je le récupère et je me barre, compris ?
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H*te Club
RomanceLily Smith a toujours été la jeune fille à défendre les injustices et élever la voix. L'idée de son club pour dénoncer le patriarcat de la société et de son université, va rapidement se faire des ennemis. Surtout un. Adrien Hopkins, le plus populair...