H*te Club

✩ CHAPTER TWENTY SEVEN ✩

LILY

Accroupies autour de Violette qui essuie le bout de ses yeux avec un tissu Chanel, nous ne disons pas un mot. Lara frotte son épaule avec compassion tandis que ma tête pèse lourdement sur son épaule, jouant avec le bout de ses ongles.

– Vous savez, ce soir-là, c'étaient nos adieux.

Nous l'écoutons, sans pour autant parler. Je me doutais que Violette eût une sorte de relation avec cet homme, je l'ai vu dès les premières secondes où leurs regards se sont croisés. Puis, elle a toujours eu une attirance particulière pour les hommes plus âgés, et ça ne lui a jamais véritablement réussi.

Je comprends qu'elle ait fait le choix de ne pas nous en parler. Elle connaît notre avis à ce sujet, et elle n'a pas besoin de notre consentement pour faire quoi que ce soit avec la personne de son choix. Violette est une personne très indépendante qui n'a pas besoin de l'avis de quelqu'un pour prendre une décision. Alors si elle agit ainsi, c'est qu'elle en ressentait l'envie et se sentait prête à le faire.

J'aime le répéter, mais nous avons tous notre jardin secret. Il y a des sujets auxquels on se sent apte à partager avec ses amies les plus proches, d'autres où il est préférable de garder pour soi. Je ne le vois que positivement, car dans une amitié saine, c'est accepter, que non, son ami ne doit pas se sentir obligé et contraint d'agir à l'encontre de ses volontés.

– J'avais bien compris que notre relation n'allait nulle part. Nous nous voyions régulièrement, dans des moments souvent courts, mais bien assez pour échanger ce que nous avions à nous dire.

Elle sert le tissu en soie dans la paume de sa main, tout en passant ses bottes en cuir l'une par-dessus l'autre.

– C'est une personne bien. Il a vécu une magnifique relation de huit ans avec son amour de jeunesse, qui a fini par se barrer avec son meilleur ami. Il a su me toucher, et non pas seulement m'attirer par sa beauté, mais par cette sensibilité que je n'ai su trouver chez d'autres hommes auparavant.

Il est rare de voir Violette parler ainsi. Encore plus quand il s'agit d'un homme. Elle déteste exprimer ses sentiments et ce qu'il se cache au plus profond d'elle. Je sens qu'elle est mal à l'aise, mais j'entends à quel point elle ressent le besoin de se vider de ce poids. Les filles aussi.

– Il est intelligent, gentil, délicat. Il ne m'a jamais brusqué, ni manipulé. J'ai honte de le dire, mais c'est moi qui ai mal agi. Je savais que nous deux, ça allait nécessairement être dévoilé au grand jour, au risque de perdre son travail qui lui est si cher. Il rêvait de ce travail, comme on rêve d'une destination paradisiaque.

Passant une main dans ses cheveux bouclés et légers, ses lèvres tremblent.

– C'est stupide, mais... je suis tombée amoureuse de cet homme. Il a été le seul à savoir me parler, me comprendre... à me traiter comme une femme devrait se sentir au quotidien. Aimé.

Son visage se perd dans le creux de ses mains. Et nous ne pouvons nous empêcher de l'entourer, la cajoler et tenter de sécher ses larmes qui nous brisent une à une.

– Je suis tellement désolée, Lily. J'ai préféré protéger cet homme au dépens de notre amitié. Je ne voulais simplement pas lui retirer ce pourquoi il a sacrifié tant de choses pour obtenir ce boulot. C'était maladroit et à l'encontre de nos valeurs.