LARA
Juillet. New York. Galerie.
Je pousse avec excitation et appréhension la porte en verre qui me plonge dans la galerie. Une fois dans le vaste espace, je retire ma casquette et reste bouche bée.
Il est si impensable que je puisse enfin mettre en avant mes photos dans une si prestigieuse galerie. Et ce n'est qu'un hasard. Marianne, cette femme française m'ouvre une très grande porte, me laissant une totale carte blanche.
Je range les clés dans mon bombers, m'assoit sur le sol et laisse mon corps complètement allongé. Il était si évident pour moi de venir seule, j'ai besoin de ressentir mon expérience pleinement avant de le partager.
Fermant les yeux, je tente de visualiser les tableaux accrochés autour de moi. Mon impatience monte cruellement, espérant que les transporteurs arrivent au plus vite avec mes œuvres.
Moi. Lara Slezak. La risée de l'école, l'étrangère. A désormais son nom devant une galerie d'art unique dans un des plus beaux lieux du monde. Moi, Lara, je tends mon majeur face à ce garçon qui m'a détruit. J'embrasse avec insolence les joues de ses amis.
FLASHBACK :
" Traînant mon sac à roulettes, mon petit frère me réchauffe les épaules quand il me guide devant l'établissement. C'est si différent ici. En Russie, nous pouvons venir en voiture, traversons les innombrables rues sombres. Mais ici. Tout est si ouvert. Si grand.
Je n'aime pas habiter ici. Personne ne me comprend. Et puis les enfants sont si méchants avec moi.
– Егор, не оставляй меня одну. (Egor, ne me laisse pas seule).
Je le supplie, les larmes aux yeux, et bien qu'il soit si jeune, il comprend. Mais quand il jette un œil à notre mère dans son dos, mon petit frère baisse les yeux. Trop apeuré des représailles de l'autorité maternelle.
Nous nous serrons fort dans les bras, avant que je parvienne, tremblante, à monter les quatre marches
La dame de l'accueil me regarde d'un œil mauvais, avant de me laisser entrer parmi les petites filles qui se moquent de moi. Je n'entends pas tout, mon anglais n'est pas le meilleur, mais j'intègre vite ces rires ingrats.
– T'es un bébé. Tu ne peux pas te passer de ton petit frère.
Se moque Harper, une grande brune aux cheveux bouclés. Elle n'est pas gentille du tout. Elle est pourtant très populaire ici. Elle plait aux garçons, attire les filles à devenir son amie.
Moi je n'aimerais pas être copine avec elle. Je la trouve assez bête. Une personne intelligente ne fait pas de mal aux autres.
Elles me tirent la langue, avant de me tourner le dos. Les épaules rehaussées, c'est en traînant des pieds que je me guide vers notre classe. On me bouscule, me marche sur les pieds, me tire les cheveux et donne des coups dans mon sac.
Tout cela, loin des regards sévères des adultes. Mais mon sac était rose. Il est devenu tout marron et troué désormais.
Devant la porte jaune, tout le monde à l'intérieur, je détache mon manteau et l'accroche vers mon prénom avant qu'un bras brut ne me donne un coup et m'emporte contre le banc.
– Aïe, gémis-je, tenant mon bras en sang.
Relevant les yeux, apeurée, ses billes noires se déposent agressivement sur mon visage. La bouche pincée, il détache mon prénom du mur et me le balance, avant d'y coller le sien.
Harrison Riley. C'est ma terreur. Son visage apparaît dans chacun de mes cauchemars. Il est si violent avec moi. Tous les jours. Je suis effrayée, et il en joue pleinement.
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H*te Club
RomanceLily Smith a toujours été la jeune fille à défendre les injustices et élever la voix. L'idée de son club pour dénoncer le patriarcat de la société et de son université, va rapidement se faire des ennemis. Surtout un. Adrien Hopkins, le plus populair...