✩ EPILOGUE ✩

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LILY

Trois ans plus tard. New York.

Avec surexcitation, c'est après avoir quitté la boutique de fleurs, que Lys et moi, nous nous dirigeons dans la librairie d'à côté. Je rêve de ce moment depuis notre première rencontre avec cette auteure.

Son manuscrit fut long à écrire. Toutefois, elle nous avait immédiatement prévenues, elle voulait faire les choses correctement. Retranscrire notre évolution et nos carrières montantes.

Le jour de sortie est enfin là ! La fille d'Adonis, ayant six ans bientôt, voulait absolument m'accompagner et c'est sans réfléchir que j'ai accepté. Malheureusement, les filles ne sont pas là pour le découvrir, étant toutes très occupées.

Adonis, à l'autre bout du monde en lune de miel. Violette défilant les plus grandes scènes de la Fashion Week. Lana en compétition.

Lys me tirant par le bras, tenant de travers les fleurs, mes talons ont du mal à suivre le mouvement. Une fois que nous passons la porte, je repère immédiatement un grand mur avec la couverture et le titre. H*te Club.

Précipitamment, Lys se laisse distraire par les livres pour enfants. J'en profite donc pour aller admirer notre livre et le feuilleter.

Le tenant pour la première fois entre mes mains, les larmes montent rapidement. Des centaines et des centaines de pages sur ma vie, sur celle des filles et de ce que nous avons accompli.

Lors de notre premier entretien avec l'auteure, je me suis sentie dans l'obligation de parler d'Adrien. Je voulais qu'il y trouve une petite place. J'ai eu du mal à l'admettre, mais c'était ma hargne de faire taire les hommes. Dans un sens, je le remercie de m'avoir tant motivée le long de l'année. Et d'avoir aidé ma meilleure amie à retrouver sa fille.

– De quoi parle-t-il ?

Je sursaute violemment, me tournant, le livre sautant entre mes mains avant d'être arrêté par des doigts familiers.

Surprise, j'écarquille les yeux, devant cet homme. Que je connais. Bien.

Toujours là, quand je m'y attends le moins.

Devant moi, Adrien Hopkins se dresse, plus mature, plus imposant, plus...chef d'affaire qu'il ne l'était déjà à l'époque. Il relève d'une grande maturité, et d'un regard plus attendri.

Mon cœur bat à la chamade, quand nous sommes dans l'impossibilité de bouger. Depuis le concours, je ne l'ai plus jamais revu. Pour autant qu'est-ce que je le voulais. Son discours, sa déclaration, ses mots m'ont pleinement touché. Il a su trouver la coupable du meurtre de Mathilde Bridget, ma mère, et je ne lui en remercierai jamais assez. Il était sûrement trop tôt pour lui pardonner, mais aujourd'hui, tout a changé.

Toutefois, il est tard, je présume.

– Tu t'es coupé les cheveux, les frôle-t-il ébahi.

Gênée, j'acquiesce. Il paraît que les souvenirs s'envolent avec les cheveux, alors tourner la page de cette façon était l'occasion parfaite.

– La splendeur semble te coller à la peau.

Je lui souris, sûrement rouge, tentant de trouver une réplique au plus vite pour changer de sujet.

– Tu parais tellement... homme. L'Europe t'a changée ! J'ai vu quelques interviews, tout à l'air de bien se passer pour toi ! Tes projets pour la précarité sont pleins de succès.

– Et toi, alors ? Madame fait l'ouverture des discours pour les oscars ? Je t'ai vu auprès de nombreuses célébrités et cérémonies, sur toutes les chaînes possibles ! Le Hate Club, c'est énorme, Lily. Tu as impacté le monde, et je n'en suis pas surpris. Tout le monde devrait avoir la chance de te découvrir.

Un silence s'ensuit. Ses yeux m'avaient tant manqué. Qu'est-ce que j'aimerais les admirer une nouvelle fois avec autant de haine qu'auparavant.

– Totalement comblé ? Je lui demande, entre deux souffles.

– Ma carrière rayonne, ma famille se tient à distance, j'ai un train de vie sain... tout semble parfait sur le papier. Néanmoins, un élément me manque depuis tant d'années.

Il s'approche, comme il en avait tant l'habitude. Et cette fois-ci, je ne recule pas.

– Celle dont je suis follement amoureux depuis quatre ans, n'est toujours pas la mienne.

Le livre toujours entre nos mains, ma poitrine s'élève et redescend en rythme avec lui.

Je t'aime, Lily Smith. Je voulais tant te le dire de vive voix, mot pour mot. Quand tu seras prête, fais moi un signe... n'importe lequel et je serais prêt à te suivre au bout du monde.

Mes yeux papillonnent. Nos corps sont si proches, comme nos débuts. Quand nous étions plus jeunes. Aujourd'hui, ce sont deux personnes matures qui se confrontent, chacun ayant accompli leur rêve et qui ne cesse de s'accroître.

– Adrien Hopkins.

Je ne me suis jamais posée la question sur mes sentiments. Je connais pas bien l'amour à vrai dire. Toutefois, aujourd'hui, j'ai la sensation d'enfin comprendre. C'est étrange, mais il y a encore trois ans, je ne ressentais rien pour lui.

Comme quoi, l'amour se bâtit. J'ai ressassé chacun de nos échanges, et j'ai été aveuglé par la haine. Cela faisait bien longtemps qui me révélait ses sentiments.

– Emmerdeuse, susurre-t-il près de mes lèvres.

Nos lèvres prêtent à se lier, nous sourions tous les deux lorsque le livre se plaque entre nous.

– Un autre livre féministe contre mon torse, sérieux ? Hausse-t-il un sourcil, rieur.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire face à sa remarque. Le parallèle est parfait. Je ne suis pas en train de lâchement tomber pour Hopkins, mais pour celui qu'il est devenu. Car une âme montante et ambitieuse, ne peut que se coordonner avec la mienne.

Il n'est pas l'homme qui se prétendait misogyne. Celui face à moi, est la personne qui l'a choisi d'être. Et si les autres ne le comprennent pas, moi si. J'ai entendu à quel point il n'était pas lui-même, et si aujourd'hui il en est là, seul, c'est bien parce qu'il a décidé de se choisir.

Finalement, d'une certaine manière, nos histoires se reflètent.

– Cependant, aujourd'hui, ton nom y apparaît.

Il fixe le livre, comprenant enfin.

– Et j'en suis fier, conclut-il.


THE END.

H*te Club Où les histoires vivent. Découvrez maintenant