H*te Club

✩ CHAPITRE TWENTY FIVE ✩

LILY

Un parapluie en main, Daylight de Taylor Swift résonne dans mon casque. Pour une fois, j'ai décidé de me boucler les cheveux et la pluie a décidé d'être de sortie. Ce n'est qu'un signe pour me prévenir de la journée qui m'attend.

Hier,  j'ai passé une soirée affreuse à mon boulot. À chaque moment de répit malgré la foule abondante, j'analysais avec précision la photo du jardin. Je la connais tellement sur le bout des doigts que je sais situer un vase caché.

Cependant, plus je la revois, plus ma colère monte. C'est inexplicable, mais c'est un brin de jalousie qui émerge de plus en plus. En plus d'avoir la richesse et la beauté, Lune est invitée dans les soirées les plus prisées d'un claquement de doigts.

Et puis ce que je ne comprends pas, c'est ce qu'elle fait ici. Elle était partie loin de moi, à Londres, et c'était mieux ainsi. Puis presque quinze ans après, elle revient dans mon université, apparaît soudainement en soirée et revient me voir comme une fleur ? Rien n'est un hasard dans tout ça, et ça m'irrite. Je préfère qu'elle se tienne loin de moi et ne gâche pas le peu de bonheur que j'ai pu forger ces dernières années malgré quelques complications.

Évidemment que ça m'attriste, de tenir volontairement à l'écart ma sœur, mais que faire ? J'aimerais juste penser à moi, pour une fois.

En plus d'avoir passé ma soirée sur mon téléphone, j'ai cassé de nombreux verres, j'ai renversé un plateau entier sur un client et en plus, pour couronner le tout, j'ai trébuché sur le nouveau. Gavin. Il n'est pas méchant, loin de là, mais je dois avouer que c'est assez mal parti entre nous. Je le voyais d'un mauvais œil pour un contrat dont il est irresponsable. J'aimerais m'excuser en étant plus sympathique ce soir.

Accompagné d'un rhume désagréable qui fait rougir mes joues, j'écoute donc une des musiques préférées de Lara. Il paraît que ça l'apaise, alors je tente sa méthode. Mais mes pensées tournent en rond.

Passant les grilles de l'université, j'accélère le pas. Je n'attends qu'une chose, pouvoir en parler à Violette afin qu'elle me raconte le pourquoi du comment. Je sais qu'elle est assez forte pour tout savoir sur les invités et leur venue. C'est un don chez elle, elle sait toujours tout.

Devant la porte, une jeune femme me tient la portière, alors je referme en vitesse mon parapluie et la remercie.

– Excuse-moi ?

Je me tourne vers l'étudiante, levant une partie de mon casque, surprise. Heureusement que j'ai décidé de couper le son, je n'allais jamais l'entendre sinon.

– C'est bien toi, la fondatrice du club ?

Mes yeux s'agrandissent.

– L'une des fondatrices, oui... je me méfie.

– C'est toujours tenu pour dans deux jours ?

– Oui, bien sûr ! Mon humeur change d'un seul coup. Un cocktail d'ouverture à partir de 20h, et c'est ouvert à tous.

– Cool, à bientôt alors ! Repart-elle comme un rêve.

Je ne peux m'empêcher de sourire quand je reprends mon chemin. Alors ça fonctionne ? L'article, nos flyers, la propagande à travers les réseaux ? J'ai si hâte de tout savoir, pourquoi elles sont là, quelles sont leurs motivations. Et ce court moment m'a permis d'oublier ma fureur.