- 2 -

76 8 5
                                    


Ce premier cours est tellement soporifique, on voit bien de quel genre d'école il s'agit, le genre qui ne jure que par l'excellence. Vraiment un autre monde, je ne me sens pas du tout à ma place parmi tous ces élèves de prestige.
Enfin, je ne dois pas être le seul apparemment, mon regard se pose alors sur ma voisine d'en face qui est affalée sur son bureau...elle dort ?
Le soleil qui traverse la vitre reflète la couleur mielleuse de ses longs cheveux, ça m'hypnotise.
Est-ce la même personne que j'ai croisé à la supérette la semaine dernière ? Si c'est le cas elle devrait habiter dans mon quartier.

Je me rend compte que je l'observe un peu trop longtemps et je détourne le regard vers l'extérieur. Pourquoi elle m'intrigue tant ? Elle n'a rien de si spécial à première vue.

L'heure de la pause arrive enfin, je m'empresse de rejoindre Eliezer dans les couloirs.

Eliezer : Alors ?

Eden : À deux doigts de me foutre en l'air et toi ?

Eliezer : Honnêtement ça aurait pu être pire, y'a pleins de canons dans ma classe. Et toi ?

Eden : Je me suis pas vraiment attardé sur eux...sauf peut-être...

Eliezer affiche un air d'interrogation en attendant que je finisse ma phrase.

Eden : Nan laisse tomber.

Il hausse les épaules et nous continuons de marcher jusqu'à un distributeur.

Eliezer : C'est quand la rentrée de ton frangin ?

Eden : Comme il est en classe supérieure c'est la semaine prochaine. Pourquoi ?

Eliezer : Non comme ça, ça aurait pu être marrant de le croiser.

Je ne vois pas où il veut en venir mais passons. J'insère une pièce dans le distributeur et porte mon choix sur une canette de café au lait. Juste à côté je remarque des briques de lait à la fraise, ce qui me rappelle l'odeur des cheveux de cette mystérieuse fille. Des gens consomment vraiment ce genre de boissons ?

Les cours reprennent et la journée passe si lentement que j'en mourrais presque. Je me dirige vers la voiture quand je vois cette fille passer en vélo à côté de moi, elle ne me décoche aucun regard et continue sa route. J'ai vraiment l'impression de faire une fixette...

De retour à la maison j'ai le droit à une batterie de question sur cette première journée, leur enthousiasme est assez ridicule mais je suis reconnaissant d'avoir des parents qui se soucient autant de moi.

Leith : Tu aimes ta classe ?

Eden : Je sais pas frérot, un peu tôt pour le dire mais ils tous l'air...gentil.

« Gentil » mot subtil pour désigner des gens foutrement chiants.

Leith : Tant mieux, je suis sûr que tu seras très vite populaire.

Eden : Je cherche pas à l'être tu sais.

Leith : Oui mais c'est important de se faire des amis...

Eden : Dixit l'asocial de l'année.

Leith pouffe de rire et je l'imite. Il est aussi frêle que notre mère mais il est une grande source d'énergie pour moi. J'y tiens plus qu'à ma propre vie.

Toi, mon Oméga...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant