1- Bernée

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- Dégage de là sale monstre ! S'égosille mon ancien patron débraillé, la lèvre ouverte.

Je me tourne, le sourire aux lèvres et dis avec amusement :

- Le rouge à lèvre vous va à ravir, tout comme l'image de l'homme infidèle !

- Salope !

- Merci, je cherchais le mot qui vous définissait le mieux !

Je lui tourne le dos et range ma main tachetée de sang dans la poche de ma veste en jean noire tout en entamant le pas jusqu'au pôle emploi le plus proche. Mon logement ne va pas se payer tout seul malheureusement et je ne pense pas qu'en détruisant la lèvre de mon boss je vais avoir une promotion. C'était tout de même très satisfaisant de voir son visage horrifié. Lui qui avait oublié où était sa place, à tenter de forcer ses employées à faire des choses avec ce sale porc marié. J'aurais aussi pu tout divulguer et détruire sa vie, mais ce serait bien trop long et socialement difficile pour moi. 

Je lève la tête pour observer le ciel d'un bleu clair pur lorsque mon épaule cogne celle de quelqu'un qui tombe lourdement au sol. Je n'avais pas bougé et c'est à peine si j'avais senti le choc. Le bruit me stoppe et je tourne légèrement la tête pour observer la personne à terre. Mes yeux parcourent ses habits et mes sourcils se froncent. L'homme se relève doucement dans un grognement et se tourne vers moi.

- Tu ne t'excuses pas ?! s'exclame-t-il en remettant sa casquette qui couvrait ses cheveux.

- Et toi ? Demandé-je en levant un sourcil. Bousculer une pauvre femme sans défense et même pas un pardon, c'est inadmissible !

- Hé la féministe, j'suis flic. Dit-il fièrement en pointant du doigt les deux mots brodés sur sa poitrine.

Je les regarde avant d'éclater de rire. Puis je lève un regard méprisant vers lui et lâche avec humour :

- Il y a marqué "apprenti policier" et tu te considères policier ? C'est comme les enfants qui jouent à la dinette et qui se considèrent cuisto, c'est trop mignon !

- Quoi ?

- Et dis moi, vous apprenez à lire quand dans ta formation ? Quoi que, pas besoin de savoir lire pour casser les couilles aux gens... Remarqué-je en posant ma main sur mon menton d'un air pensif. Ça expliquerais aussi la débilité de tes mots.

- Pardon ? Demande-t-il en s'avançant vers moi d'un air menaçant. J'peux te casser la gueule tu sais ?

Je souris de toutes mes dents en m'avançant plus près de lui, une dizaine de centimètres nous séparant maintenant. Puis je penche la tête sur le côté et réplique avec amusement :

- Alors vas-y, casse moi la gueule.

- Sale folle, t'es masochiste ? Demande-t-il étonné de ma demande.

- Sûrement. Maintenant retourne vaquer à tes occupations, j'ai déjà cassé un nez, ne sois pas le prochain.

Je pars sur ces mots, le laissant en plan, totalement choqué par mes paroles. Si je ne pars pas maintenant, pôle emploi sera fermé et je n'ai pas envie de me retrouver à la rue ou d'entamer mes économies. J'arrive devant le bâtiment et entre, saluant la secrétaire maintenant habituée à me voir. 

- Encore ? Demande-t-elle dans un soupir en tapant un numéro. 

- Malheureusement. Fis-je en haussant les épaules. Tu la préviens ?

- Vas-y maintenant, elle n'a personne, mais tu vas te faire taper sur les doigts.

- Merci, t'es un ange.

𝓡𝓸𝓸𝓴𝓲𝓮 𝓬𝓸𝓹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant