6- Seconde Approche

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Lucy

Le réveil sonne dans un brouhaha infernal. La bleuté l'arrête alors que je me redresse, m'étirant les bras au dessus de ma tête.

- Putain de m... Hurlé-je en retenant la fin de ma phrase, ramenant mon bras contre ma poitrine.

Juvia tourne la tête vers moi et sourit d'un air amusé.

- Bah alors fillette, on s'est fait bobo hier contre les grands méchants ?

- Va bien te faire enculer par un chevreuil Lockser. Grogné-je en grimaçant.

- Allez, j'suis sûre que c'est rien, fais voir.

Elle s'avance vers moi et attrape sans ménagement mon bras, ce qui me fait hurler à plein poumon alors qu'elle retrousse ma manche sans douceur. 

- La con de ta mère sale co... put... mais vas mourir dans d'atroces souffrances ! Crié-je en la regardant dans les yeux.

Elle ne réplique pas, les yeux braqués sur mon bras. Je fronce les sourcils et baisse les yeux vers ce dernier avant de m'exclamer :

- Oh putain j'ai un œuf dans le bras ! Tu m'étonnes que j'ai mal ! 

Elle ne répond toujours pas, le visage sérieux, attitude que je n'apprécie pas. C'est toujours mauvais présage. 

- Avant hier tu as bien pris un coup de matraque ici non ? Demande-t-elle finalement.

- Peut-être ? Sûrement ? Oui ? Pourquoi ?

- Tu dois aller à l'hôpital.

Je me mets à éclater d'un rire franc alors qu'elle m'observe sans comprendre. Puis, la larmichette à l'œil je réplique en pointant l'amas bleu du doigt :

- Aller à l'hosto pour ça ? C'est rien, d'ici deux, allez trois jours ça sera guéri ! T'es du genre à tout exagérer non ? 

- C'est plutôt toi qui minimalise là. Dit-elle en se redressant. Tu t'es fais ça à cause de moi alors si tu n'y vas pas je vais perdre treize ans d'un coup.

- Eu... Traduction ? Demandé-je en fronçant les sourcils.

- Je vais tout cafter aux profs si tu vas pas voir au moins l'infirmière. 

Abasourdie, je la regarde en clignant des yeux quelques instants avant de pencher légèrement la tête sur le côté, les sourcils haussés.

- Pardon ?

Elle m'imite avant de répliquer :

- Je vais tout cafter. Je vais trouver n'importe quel haut gradé pour lui dire. Alors peut-être que la plus part n'en auront rien à foutre, mais il y a bien des psychorigides partout et des gens attentionnés. 

- Alors là je sais plus quoi dire. Fis-je bouche bée.

- Donc tu vas à l'infirmerie ? Demande-t-elle fière de me clouer le bec.

- J'ai plus envie de te voir cafter comme une gamine de neuf ans. T'imagine le peu de crédibilité que tu as qui s'envole comme ça, par excès de curiosité. Occupes toi de tes affaires, je me gère. 

Elle se relève sérieuse et dit :

- Sans toi j'aurais pu mal finir. Je ne te porte pas dans mon cœur mais... Il en va de soit que tu es blessée à cause de moi. Alors va à...

- A cause de toi ? Je répète avant de ricaner. C'est pas de ta faute si j'ai pas su éviter un coup. Mon corps, mes conneries ok ? C'est quoi cette manie de prendre toute la misère du monde sur soi. T'es heureuse en général ? Ta vie doit être super angoissante si tu cherches constamment à endosser les mauvais rôles. 

𝓡𝓸𝓸𝓴𝓲𝓮 𝓬𝓸𝓹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant