24- Trop dur

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No Time To Die - Billie Eilish

Mercredi 17 octobre, 16h49.

↳ Eliott ༉‧₊

Sacha est silencieux. Depuis qu'il est chez moi, il n'a quasiment pas ouvert la bouche. Il est là assis sur mon lit, adossé au mur derrière lui. Il est totalement dans ses pensés. Il fixe un point inanimé et ne m'écoutes probablement pas depuis tout à l'heure. J'essaye de parler de choses qu'il aime par-dessus tout, mais rien. Je sais même pas la raison de sa venue. Il m'a juste demandé si il pouvait venir. Je commence même à me demander si j'ai fait ou dit quelques choses qu'il l'a impacté.

— Sacha, quelques chose ne va pas ? Depuis que tu es arrivé, tu me sembles perdu. Tu veux m'en parler ?

Il fini par m'adresser un regard droit dans les miens. Un mélange de tristesse, de vide, de désarroi et d'un profond désolé. Il prend un long temps avant d'enfin ouvrir la bouche, en regardant ses mains jouer ensemble.

— Depuis que les rumeurs circule, je peux pas m'empêcher de me dire que tout est de ma faute, et que tu es dans ces histoires alors que tu n'as rien fait et rien demandé.

En voulant continuer son explication, il se coupe volontairement la parole. Je le regarde attentivement, inquiète de ce qui lui arrive. Ses yeux deviennent rapidement humides et rouges, par la faute de ses larmes qui coulent le long de ses joues. Je peux entendre une quelconque angoisse dans sa respiration, tellement elle est forte.

— À chaque fois que je croise un regard se poser sur moi, dans les couloirs, je fais que de me dire qu'ils doivent ce dire que je suis qu'une pédale qui pleure comme une gonzesse dans son coin. Chaque bruit de couloirs que j'entends, je le ressens comme un couteau qui s'enfonce de plus en plus dans mon abdomen. Quand je rentre chez moi, c'est plus pareil. Je pleure en me répétant sans cesse que je devrais arrêter d'exister et que je devrai crever. J'ai fini par rechuter et boire de l'alcool de plus en plus, en pensant que c'était la meilleure des solutions pour ne plus penser à tous ça. Et...

Il s'arrête d'un coup net, penchant la tête en arrière et explosant de sanglots. Il tente plusieurs tentatives de relancer son monologue, jusqu'à craquer ;

— Et j'ai recommencé à me mutilé l'entièreté de mon bras alors que j'avais enfin réussi à m'en sortir. Mais non ! J'ai dû ressortir cette lame de rasoir et me trancher les veines  jusqu'à ne plus rien ressentir. Non, je me suis pas brûlé en aidant mon père, je cachais juste mes scarifications.

Plus rien, plus aucun bruit, plus aucune once de vie dans ses paroles, et ni les miennes. Juste l'idée qu'il s'est mutilé sans m'avertir qu'il n'allait pas bien me terrifie. Mon cœur palpite. Peut-être que c'est moi le problème ? J'aurais du lui demandé plus tôt si il allait bien. Les larmes me montent aux yeux.

— Sacha, je suis tellement désolé. Je savais pas que tu n'allais pas bien à se point. Je suis une mauvaise personne, j'aurais dû te demandé si tu allait bien beaucoup plus tôt.

Il me regarde, aussitôt, les larmes aux yeux, me disant non de la tête. Il amène ses bras autour de ma taille, et fini par poser sa tête sur ma cuisse. Les papillons dans mon ventre refont surface. Tous ce que je trouve à faire, c'est de mettre ma main droite sur son dos, essayant de le rassurer.

Nous restons ainsi pendant plusieurs minutes, dans le calme et les souffrances de Sacha. Je tente une quelconque question, afin de briser se lourd silence.

— Désolé d'être indiscret, pourquoi tu n'as pas essayé d'arrêter ? Enfin, je veux dire... Non, laisse tomber.

— C'est trop dur. J'y arrivai pas à m'en sortir.

— On va faire un truc, à chaque fois que tu es sur le point de le faire, tu m'envoies par message spécifique, genre un code d'urgence. Et le code sera....

Je cherche un code crédible, en prenant quelques choses que nous aimons tous les deux.

— « La lune est belle, ce soir »

Il lève la tête, encrant ses yeux vert humide dans les miens, et m'adresse un sublime sourire.

Puis, je reviens à la réalité. J'avais presque oublié la deuxième chose que je voulais lui demander.

— Par curiosité, la psychologue du lycée, elle est gentille ?

— Apparemment, oui. Elle est compréhensible et elle donne des solutions super. Pourquoi ? Tu veux prendre rendez-vous avec elle ?

— Non, c'était par curiosité. Mais merci.




Je lui ai menti droit dans les yeux, putain.
Je suis faible.

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J'espère que ce chapitre vous a plu !🤍🤍
Encore désolé pour la lonnnnngue attente pour ses 2 chapitres, vraiment !🙏🏻 Je vous aime et merci pour les 8k !🫶🏻

Juste entouré d'hypocritesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant