17- Juste peur

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I'm God - Clams Casino, Imogen Heap

Lundi 8 octobre, 20h10.

↳ Eliott ༉‧₊

Je n'ai plus revu Sacha de toute la journée.
Pendant la journée, il n'a assisté à aucuns cours.
Je l'ai attendu à la fin des cours.
Je l'ai attendu pour qu'on puisse rentrer ensemble, comme à notre habitude.
J'ai attendu jusqu'à ce que le lycée ferme.
Et je ne l'avais toujours pas revu.

Je me suis senti coupable.
Coupable de son mal être.

J'aurais dû le suivre jusqu'aux toilettes.
Mais je ne l'ai pas fait.

Je marche en direction de sa maison.
À cette heure si, il est seul chez lui.
Arrivé au pas de sa porte, je me mets longtemps à réfléchir. Je prends une profonde inspiration et fini par toquer.

J'attends quelques secondes.
Et rien.
Aucune réponse.

Je m'appairais à toquer une seconde fois mais la porte s'est ouverte au même moment. Sacha se tiens devant moi. Ses cheveux bruns et bouclés sont ébouriffés. Ses yeux bleu foncé brillent. Puis son nez et le contour de ses lèvres sont rouges.

Je comprends vite qu'il a pleuré.

C'est de ma faute.
Pourquoi je n'ai pas agit ?
Pourquoi je n'ai pas montré que je le soutenait ?

— Je peux entrer ?
Je lui demande d'une voix douce.

Je ne veux pas qu'il pense que je le déteste.
Ou que je veuille briser notre amitié.

Il ouvre grand la porte en me laissant le passage libre. J'entre donc chez mon meilleur ami. Il ferme la porte derrière moi et passe devant moi.

— Tu veux boire ou manger quelques choses ?
Sacha me propose la voix faible.

— Non merci, c'est gentil.
Je lui adresse un sourire.

Il fait signe de tête de le suivre. Je le suis donc et il me demande de m'asseoir proche de lui sur le canapé. On s'assoit tous les deux, sans rien dire.

— Je suis... Je suis sincèrement désolé pour ce matin. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas agit.

— T'en fais pas, c'est pas grave. Je ne t'en veux pas.

Il continue de fixer la télé, l'air perdu.

Je ne peux pas m'empêcher de le regarder.
Ça me fait mal au cœur de le voir comme ça.
Et puis, ses phrases et ses mots me restent au fond de la gorge ;

« Tout le monde disait que Sacha avait une préférence pour les garçons. »

« Regardez moi cette pédale. »

« Je n'aurais pas aimé avoir une tafiole comme gosse »

« C'est qu'il doit nous mater dans les vestiaires ce pédé »

— Est-ce-que cette rumeur est vraie...?
Je lui demande sans méchanceté et mauvaises intention.

Il reste bouche cousue. Mais son visage change. Ses sourcils sont obliques et rapprochés.

Pourquoi tu ne m'a rien dit, Sacha ? Tu sais que je suis là pour toi, hein ?

Le calme intense règne dans toute la maison. Les seuls bruits remarquables sont le bruit de la télé et des voitures qui passent que nous pouvons entendre. Je le regarde avec persistance, voulant entendre sa voix me divulguer la vérité. Il me regarde un instant, avant de re prêter son attention sur la télévision.

— Oui, elle est vrai.
Mon meilleur ami me confirme, avant de nous faire replongé dans un long silence.
—J'étais perdu. Je savais pas si je devais te le dire ou non. J'avais donc décidé de rester dans le silence. J'avais décidé de laisser mes émotions m'engloutir, c'était ça, que j'avais décidé de mener. J'avais fais le choix de rester dans ma bulle et de ne rien dire. J'ai toujours peur à cette idée de perdre les personnes que j'aime. Mais, je sais que tu es là pour moi et que je peux, toi, te faire confiance.
Il termine sa déclaration par me regarder, les yeux noyés dans les larmes.

J'ai le cœur lourd. Et cette sensation au ventre me refait surface.

— Pourquoi tu ne me l'avais pas dit avant ? Tu sais que je ne t'aurais jamais rejeté.

Il se lève du canapé et essaye à moins que rien d'essuyé ses larmes.

— J'avais peur, Eliott ! J'avais peur que tu ne veuilles plus de moi, que je te dégoûte comme tout le monde au lycée ! Je voulais pas te perdre, tout simplement. Je tiens énormément à toi...

Je finis par me lever, moi aussi. Je me mets face à lui, et sans réfléchir, je mets mes deux mains entre son visage.

— Je suis heureux que tu ai eu le cran de me le dire. Tu es courageux, Sacha. Et, jamais au grand jamais, je t'aurais lâché ou aurait été dégoûté de savoir que t'aimais les garçons. Toi aussi, tu tiens à moi.
Je le rassure du mieux que je peux.

Un énièmes blancs s'installe entre nous.

J'ai littéralement le visage humidifié de Sacha entre mes mains. Nos corps sont très rapprochés. Ses magnifiques yeux ne quittent pas les miens. Et ses lèvres laissent un souffle lent et légèrement saccadé.

Ses lèvres...

Paniqué, je le sers fort dans me bras essayant de briser cette gêne entre nous.
Je sens ses bras enroulés ma taille.
J'aimerais pouvoir rester comme ça tellement longtemps.

Les papillons virevoltent tellement fort dans mon estomac, qu'ils pourront presque en sortir.

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J'espère que ce chapitre vous a plu !
🤍🤍

Juste entouré d'hypocritesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant