Partie 19

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LIZZIELE SOIR

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LIZZIE
LE SOIR

La nuit était enfin tombée, de toute la journée c'est maintenant que je me sentais le mieux, seule dans mon lit. Maliah avait décidé de passer un moment avec Nabil hors de la Villa, j'enviais énormément la relation qu'elle avait avec lui. Il était amoureux d'elle et ne le cachait pas, si il voulait le crier haut et fort il le ferait sans difficulté.

Je m'enroule fébrilement dans le drap que j'avais l'habitude de partager au début de mes vacances avec Tarik. Son odeur y est encore d'ailleurs, je le porte vers mon nez en laissant échapper quelques larmes.
Si ce soir il était venu me parler c'était uniquement pour me dire que je pouvais revenir dans la chambre, et que lui trouverai une autre alternative pour dormir ailleurs. Il voulait que son frère et Maliah puissent retrouver leur intimité. J'ai évidemment accepté, un peu honteuse d'avoir obligé mon amie à s'éloigner de son coup de coeur sans même lui demander comment elle le vivait. J'ai été égoïste sans même m'en rendre compte.

Je ferme finalement les yeux en essayant de m'endormir, de ne plus penser à rien me fera du bien. Et j'y arrive quasiment, mais c'est de courte durée, mon téléphone me force à me sortir de mon cocon pour regarder qui m'envoie des messages.
Je me redresse sur le lit en soufflant d'abord, me demandant qui pouvait bien m'embêter à une heure si avancé dans la nuit. Puis je suis surprise en voyant le numéro et le prénom de Tarik s'afficher sur l'écran dès lors que je le déverrouille.

- " Tu dors ? ".  Je lis à haute voix en souriant légèrement. '' On peut parler ? ''

C'est un message que je n'attendais pas, il avait l'air d'avoir pris sa décision plus tôt dans la journée. Et je ne pensais pas qu'il reviendrait vers moi comme ça, mais je reconnais là son côté fuyard, c'est par message qu'il veut communiquer pour le moment.

- " Non je ne dors pas, tu veux parler de quoi ? ''

- " J'me sens seul sur le canapé, c'est relou alors que t'es qu'à quelques mètres de moi. ''

- " C'est toi qui veut de la 'distance' entre nous Tarik, moi je veux être avec toi. ''

- " Tu le sais pourquoi je fais ça Lizzie, c'est pour pour toi. Je pense à toi avant de penser à moi .. depuis le début c'est comme ça entre nous. ''

- " Moi ce que je veux c'est juste être avec toi .. comme avant .. ''

Je dépose mon téléphone sur le coin du lit puis je me rallonge, la tête bien calé contre mon oreiller.
Mon coeur bat tranquillement, même si mes émotions sont aux aguets, mes oreilles sont à l'affût du moindre bruit dans le couloir où de la sonnerie de mon téléphone. Et si Tarik allait débouler dans la chambre d'un seul coup ?
Rien qu'à cette idée mon coeur commença à battre plus rapidement, et plus fort aussi.

Mais pourtant rien ne se passe, pas un seul bruit vient perturber le silence qu'il règne dans la villa. Et mon message est resté en ''vue'' sur mon téléphone, signe que Tarik l'a lu mais n'y a pas répondu. Je pense que le message est clair, il m'en a envoyé un sur un coup de tête mais il l'a vite regretté.
Mon cerveau est en ébullition, tant de choses et d'émotions se mélangent en moi que je finis par me lever du lit. J'enfile malgré tout un petit gilet en laine blanc avant de sortir de la chambre, mes pieds sont encore nus et chaque pas me le rappelle. Mais j'ignore cette désagréable sensation, faut que je lui parle, que l'on mette les choses à plat !

Je traverse le long couloir de l'étage et commence ensuite à dévaler les escaliers qui mène au rez-de-chaussée, aussi discrètement que possible.
Mais sur mon chemin je tombe nez à nez avec lui, mon front percute son torse et il me rattrapa de justesse avant que je ne manque de tomber dans mon élan.
Mes yeux se posent dans les siens, l'obscurité est présente mais ça ne m'empêche pas d'entrevoir son regard marron que j'aime tant.
On se regarde ainsi de longues et délicieuses secondes sans se parler, sans bouger, sans rien faire.
Puis il finit par me prendre dans ses bras, m'enveloppant d'ondes positives, enfin. Il
était temps avant que je ne perde pieds avec ce petit jeu stupide et égoïste que de s'ignorer l'un et l'autre comme on l'avait fait. Des vrais enfants enfaîte..

Je dépose ma tête sur son torse en fermant les yeux, plus rien ne pouvait être grave à présent. Il était là maintenant, près de moi pour illuminer mes journées et mes nuits. Et je sentais que lui aussi était apaisé de me sentir contre lui. Il ne le disais pas, et ne le fera certainement pas non plus, je le sais mais je lisais en lui sans qu'il ait à parler.

- Les grands esprits se rencontrent, fit-il dans un chuchotement doux, j'allais venir te voir en plus.

- On a eu la même idée, je me détache de lui et le regarde tendrement, on arrête ce jeu idiot qui nous fait du mal ?

- Ouais, wallah cette journée elle a été chiante pour oim tu sais pas ..

- Pour moi aussi, j'ai cru que l'on allait finir les vacances sans plus s'adresser la parole, genre deux inconnus.

Il hocha la tête sans rien répondre, dans le fond c'est un peu ce qu'il avait pensé faire. Mais je savais intimement que lui aussi allé ressentir un manque tôt ou tard. Ces précieux moments que l'on avait souvent passé ensemble durant le début de nos vacances ont changés sa perception de l'amour. Même si il se voile encore la face il est clair qu'il est tombé amoureux de moi. C'est une chose que l'on ressens, et qui ne trompe pas. Une sorte d'intuition féminin.

- Je peux revenir dans la chambre, le canapé ça va deux minutes hein ..

Je lui souris en hochant la tête, je n'en attendais pas moins pour ce soir.
J'ai qu'une envie c'est de le sentir après de moi quand je m'endors, et quand je me lève dans la nuit je veux pouvoir me rendormir dans ses bras. Mais surtout je veux que l'on se réveille l'un contre l'autre, commencer une nouvelle journée ensemble me paraît vital dès à présent.
Et je chasse toutes mes craintes concernant mon retour sur Lyon, mes interrogations resteront sans réponses mais ce n'est rien pour le moment. Je ne veux plus y penser.
La peur qu'il m'a procuré en s'éloignant de moi m'a largement vacciné contre l'envie oppressante de connaître ses réponses. Alors pour ces quelques journées restantes je naviguerai dans le brouillard avec lui, tampis si c'est le prix à payer pour être auprès de lui.

C'est donc silencieusement et ma main dans la sienne que l'on remonte les dizaines de marches pour rejoindre la chambre. Mon coeur est apaisé et mon cerveau à cessé d'être en ébullition. Je suis bien. Enfin.

Et dès lors que l'on rejoint la chambre et que Tarik referme la porte derrière lui, je commence à détacher mon petit gilet en laine. Mes mains sont légèrement tremblantes, pourtant je ne suis pas dans un drôle d'état. Mais le fait de l'avoir auprès de moi m'émeut un peu je crois

- Attends .. fit-il en s'approchant de moi, me faisant lever les yeux vers lui, laisse-moi t'aider.

Je retire mes mains et le laisse y déposer les siennes contre les petits boutons de mon gilet. Et c'est facilement et sans forcer que Tarik retire une à une des attaches pour ensuite faire glisser le vêtement le long de mes bras. Même dans le noir il est à l'aise avec ce genre de détails.

- Merci .. je souris légèrement en le laissant nous guider vers le lit, je l'avais espéré ce moment.

On s'allonge tous les deux dans le petit lit que l'on avait appris à trouver confortable au file du temps. Puis c'est naturellement que je m'empresse de me blottir contre lui, fermant les yeux pour en profiter pleinement.
Il était évident que ce soir nous allions enfin bien dormir, d'ailleurs c'est sans peine et l'esprit léger que l'on finit par s'endormir ainsi. Moi bercé par le battement de son cœur, lui soulagé de voir que rien n'avait changé entre nous. Parce que c'est ainsi que l'on est heureux, tout en simplicité.

Des rêves trop égoïstes__PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant