Chapitre 15 : Faux espoirs

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PDV : Lucy 

Il y a des jours où je me déteste. Des jours où je regrette d'être née. 

Ce jeudi, quand je me suis réveillée dans cette chambre d'hôpital, j'ai voulu disparaître. 

Je n'avais pas vu Aqua pleurer depuis la mort de mes parents, et ça avait été la première fois d'ailleurs. 

Il y a peu de choses que je sais sur elle, à part des anecdotes que m'a racontées ma mère, lorsqu'elles étaient au lycée, mais il y a un savoir commun dans ma famille, une sorte de vérité générale. 

Aqua ne pleure jamais. Elle ne montre pas de signe d'affection, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne nous aime pas. Elle aurait voulu avoir un fils, mais la vie ne lui en a pas donné la chance. Elle ne donne pas de seconde chance, sauf à ma mère, et peut-être à moi maintenant. Elle ne parle plus à sa famille, elle a fait la sienne. Et enfin, elle renferme tout, jusqu'à qu'elle n'en puisse plus. 

Alors j'imagine qu'aujourd'hui fait partie de ces jours, puisqu'elle a pleuré et m'a enlacé. Et savoir ça, me fait bien plus mal que n'importe quelle réalité, car j'en suis la cause. J'ai préféré faire semblant de me rendormir, plutôt que de la voir dans cet état. C'est peut-être lâche. Mais je n'ai pas la force pour affronter son regard. 

J'ai tout entendu, de leur discussion dans le couloir, de sa dispute avec Oncle Weiss, lui aussi s'inquiète pour moi, mais il relâche son énervement sur ma marraine, il cherche un coupable alors que la seule responsable, c'est moi. Moi qui n'aie pas écouté ce qu'on m'a dit toute la journée et qui me suis fatiguée jusqu'à l'évanouissement, il n'y a pas d'autre coupable. 

J'aurais pu intervenir, j'aurais voulu le faire. Mais encore une fois, je suis trop lâche. C'est aussi simple que ça. 

Actuellement la plupart de mes "amis" et de mes profs sont partis, je crois qu'il reste Mirajane, et peut-être Dragneel, je ne crois pas l'avoir entendu dire "au revoir", à moins qu'il soit parti en silence. 

Honnêtement je suis étonnée, de les savoir tous là. On se connaît depuis à peine deux semaines, et pourtant, ils étaient tous là, dans ce couloir, pour avoir de mes nouvelles. 

Les cris de mon oncle faiblissent enfin, peut-être à cause des docteurs qui lui ont dit de se calmer, et je respire peu à peu. J'ai peur. Pas de lui. Mais de voir de la déception dans leur regard. C'est idiot n'est-ce pas ?  

Après un moment d'hésitation, je me décide enfin à sortir dans ce fichu couloir, et le silence qui suit a le don de me remettre un coup de stress. 

Oncle Weiss n'hésite pas et vient me serrer dans ses bras. Je réponds timidement à son étreinte, et croise le regard de Sting, lui a juste l'air soulagé de me voir. Moi, j'imagine qu'il peut lire sur mon visage à quel point je m'en veux. 

Ce n'est que quand mon oncle me lâche que je remarque son état, il a l'air misérable, ses cheveux sont ébouriffés, sa chemise est froissée et pas entièrement dans son pantalon, son front luit... J'imagine qu'il a quitté son travail et couru dès qu'il a appris la nouvelle. 

Sting s'approche à son tour et me fait une simple caresse sur le haut de mon crâne et je n'ai pas besoin de plus. Juste une petite marque d'affection pour traduire son soulagement. 

Je m'approche de ma marraine après un rapide sourire à Mirajane, Dragneel et Madame Alperona que je viens de remarquer, je pense que c'est elle qui m'étonne le plus de sa présence honnêtement. 

-Je suis désolée... je soupire après m'être assise aux côtés d'Aqua.

-De quoi ? s'étonne-t-elle

Cervelle de Iop !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant