chapitre 04

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JUNGKOOK

Les mains dans les poches, m'ennuyant ferme, je maudissais Hoseok pour m'avoir envoyé ici. « Tu te feras des contacts », m'avait-il dit.

Des conneries.

Toutes les personnes ici étaient des petits bourgeois qui me lançaient des regards indignés à chaque fois que j'avais l'audace de faire apparaître mon bras tatoué sous leurs pauvres petits yeux. 

Je vis du coin de l'œil Park avoir une discussion avec sa mère, et au vu de son visage, cela n'avait pas l'air d'être très plaisant.

Mais je détournai le regard, peu intéressé par les affaires d'un gamin pourri gâté. 

Néanmoins, alors que je commençais à penser à partir, je vis quelqu'un courir, avant de s'arrêter, l'air paumé. De dos, je reconnus Jimin, et je me demandais bien ce qui lui arrivait. Il ne semblait pas dans son état normal, alors je me décalai un peu, ne serait-ce que pour voir son visage.

Ses joues étaient striées de larmes, ses mains tremblaient, ses ongles rentrait durement dans sa peau et il n'y réagissait même pas. Ses respirations étaient fortes, signe qu'elles étaient prises difficilement. Et j'en avais suffisamment vu pour reconnaître une crise d'angoisse.

Je jetai rapidement un regard autour de moi, posai mon verre sur le premier comptoir que je vis, et tournai les talons dans le but d'aller auprès de lui.

J'arrivai à ses côtés, et j'eus beau frôler son épaule ainsi que murmurer son nom, aucune réaction de sa part ne me vint.

Alors j'employai la manière forte.

Je pris son coude et le tirai derrière moi. Il devait être profondément ancré dans sa panique, car il n'y opposa absolument aucune résistance.

J'avais fait du repérage, plus tôt – au vu de la possibilité de partir de là en douce, ainsi je ne mis pas longtemps à me tenir devant une porte, et à la pousser pour nous faire tous les deux sortir. La brise légère frappa délicatement mon visage, et après avoir refermé le battant derrière Jimin, je réessayai de l'appeler.

Nous étions dans une petite ruelle, alors personne n'allait nous repérer.

Au fur et à mesure que les minutes passaient, son état sembla s'améliorer, et je le lâchai délicatement.

Le calmer avait été une décision assez impulsive, je devais l'admettre, mais je n'avais pu m'en empêcher. Il me la rappelait bien trop. Et j'avais beau le détester, je ne laisserai jamais personne vivre aussi douloureusement une crise d'angoisse.

Alors que ses lèvres s'entrouvaient, la réalisation de qui j'étais parut se faire dans son esprit, et il s'immobilisa. Je pouvais presque voir les rouages de ses pensées se mettre en marche pour essayer de comprendre pourquoi je l'avais aidé.

« Jungkook ? »

Je me reculais de lui, me rendant soudainement compte que nous étions beaucoup trop proches, et mis les mains dans les poches.

« Mmh... merci, je suppose. »

Je ne fit que hocher la tête, avant de me retourner et d'avancer dans la ruelle, sans autre regard en arrière.

Il était temps pour moi de rentrer. La soirée était pourrie, de toute façon.

***

Lorsque j'allumai mon téléphone, je vis qu'il était déjà presque minuit, et je laissai échapper un soupir. Je me trouvais encore dans la salle d'entraînement de danse, et j'hésitais à partir. D'un côté, je voulais rentrer chez moi, mais d'un autre, il y avait ce foutu mouvement que je n'arrivais pas à faire. Et je savais que, si je rentrais, je n'allais pas cesser de ruminer et d'imaginer toutes les façons dont je pourrais le faire le lendemain, alors je n'étais pas certain de réellement dormir.

Secret affair - jikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant