chapitre 25

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J'étais monté derrière lui à bord de sa moto, casque sur la tête. Je n'y étais monté que quelques fois, alors je n'étais pas encore bien habitué, et le bruit du moteur lorsqu'il démarra distilla en moi une légère crainte.

Mais ce sentiment ne se comparait pas à l'adrénaline qui m'envahit tel un raz de marée lorsque Jeon accéléra tout à coup, dans la rue vide.

Je resserrai instinctivement mes bras autour de sa taille, ma tête posée sur son dos. Mes mains étaient placées grandes ouvertes sur son torse, seulement recouvert par un t-shirt blanc en-dessous de sa veste en cuir, et je sentais ses abdos se contracter lorsque mes doigts les effleurèrent. Ce n'était pas un geste prévu, mais ce ne fut pas pour autant que je les enlevai.

Et encore ce sentiment inconnu, cette chaleur méconnue qui se propageait de ma poitrine jusqu'au creux de mon ventre. Mais pas une chaleur torride, qui détruisait tout sur son passage et qui donnait une atroce douleur, non. Plutôt une chaleur agréable, de celle que vous aviez au coin du feu, un plaid sur les genoux et un chocolat chaud en mains. De celle qui vous donnait l'impression d'être chez vous, et que vous n'aviez pas envie de quitter. De celle qui vous enveloppait tel un cocon réconfortant, et qui vous faisait vous sentir en sécurité.

Mais au-delà de ne pas savoir ce que c'était, je ne comprenais pas non plus pourquoi je ressentais une émotion aussi agréable en compagnie de Jeon.

Parce que, dès le début, il m'avait détesté, m'avait repoussé, parlé sèchement.

Mais... il m'avait aidé. C'était en partie grâce à lui si j'étais enfin libéré de l'emprise de mes géniteurs. Lorsqu'il avait vu que j'étais dans le besoin, il n'avait pas hésité à me tendre la main, même si celle-ci était suspecte au début. Car les raisons pour lesquelles il m'avait aidé m'étaient inconnues, surtout au vu du ressentiment qu'il tenait à mon égard.

Même maintenant, il aurait tout à fait pu me laisser me débrouiller seul, au parc. Il n'avait aucun bénéfice à m'aider.

Pourtant, il l'avait fait.

Il faudrait peut-être que je le questionne à propos de tout cela, car j'avais vraiment envie d'avoir des réponses.

Nous restâmes un bon bout de temps sur la route. Lorsqu'il ralentit pour finalement se garer sur un parking privé, je me relevai de sa moto, avant d'enlever le casque de ma tête, heureux de pouvoir enfin prendre de bonnes inspirations. Je le lui tendis et il rangea les deux dans la sorte de rangement de la moto, puis il me fit signe de tête de le suivre.

Ce que je fis, non sans me questionner sur le genre d'appartement dans lequel il vivait.

Était-il bien ordonné ? En bordel ? Décoré de couleurs vives, ou de couleurs ternes ?

J'étais fort curieux, et je rentrai sans discuter à sa suite dans l'ascenseur qui nous conduirait à son logement. Je lui jetai un coup d'œil lorsqu'il se pencha, et vit qu'il appuya sur le numéro d'étage sept.

L'ascenseur monta à toute vitesse, puis lorsqu'il s'immobilisa et que les portes s'ouvrirent, je suivis une nouvelle fois Jeon silencieusement. Nous parcourûmes le couloir, propre et plutôt chic, jusqu'à ce qu'il s'arrête devant une porte. Il ouvrit cette dernière et se poussa sur le côté pour me laisser passer, chose que je fis sans hésiter, motivé par la curiosité.

J'entrai donc chez Jeon, et entrai dans un même temps dans un monde fait de blanc et de noir ; la surface de l'appartement était grande, cuisine ouverte sur le salon ainsi que la salle à manger. L'endroit n'était que peu décoré, autre que quelques photos accrochées ici et là. Les meubles de sa cuisine étaient faits de marbre noir brillant, et l'immense canapé en angle était en blanc.

Secret affair - jikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant