CHAPITRE 4

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ATHENA

L'attaque aura lieu ce soir.

Je suis prête à frapper. Milgram m'a vu et sait ce que je m'apprête à faire. Quand je suis revenue le lendemain, sa famille était déjà partie, mais pas lui. Je ne sais pas pourquoi et je m'en moque. Il est ma cible, pas sa femme, ni ses filles.

Sa famille est partie, ce qui veut dire qu'il sait que je suis prête à l'attaquer et malgré ça il a décidé de rester, cela ne peut signifier qu'une chose, le docteur Simmo a demandé de l'aide. Le genre d'aide qui n'est pas légal et confidentiel. Ce soir, un agent sera là. Je le sais au plus profond de moi. C'est ma chance de faire ce soir ce que je comptais faire avec Rio. L'un d'entre eux va me guider à leur patron et le patron va me guider à mon père.

Ce soir, je vais tuer le docteur Milgram et je vais kidnapper un agent.

J'ai fermé le cabinet plus tôt. Mon dernier patient est victime de trouble de stress post-traumatique. Comme tous les troubles, il est difficile de vivre avec et ça peut vous suivre jusqu'à la fin de votre vie. Quand il n'était encore qu'un enfant, mon patient a assisté aux décès de son frère. Il a chuté d'une falaise. J'essaye de l'aider autant que je le peux. J'adore mon boulot, ça m'aide à mieux dormir la nuit, de me dire que j'ai fait quelque chose de bien quand je sais que je suis une mauvaise personne.

Pour les autres noms sur ma liste, le meurtre n'est jamais personnel et chaque fois le quotidien de quelqu'un est facilité, sa vie devient plus saine. Ce soir, je ne sais pas si quelqu'un sera content d'apprendre que l'un des meilleurs traumatologues des Etats-Unis est mort. Je m'en moque. Ce soir, ce meurtre est pour moi. Ce meurtre est pour l'enfant que j'étais et pour la mère que j'ai perdue.

J'envoie un message à Daria.

"Ce soir, c'est soirée fille. J'ai besoin de voir Michael B. Jordan. »

Monsieur Lambda ne verra rien de suspect dans ce message. Mais Daria, c'est ce que ça veut dire.

"Je vais tuer quelqu'un ce soir. Si quelqu'un demande, je suis avec toi."

Elle répond immédiatement un cœur blanc. Elle est d'accord.

Voilà comment je me suis retrouvé dans ce quartier résidentiel apprêtée de ces vêtements sombre. Je vais entrer par la porte de derrière. Devant celle-ci, je m'empare d'une carte sans empreintes et débloque le loquet. Avant que quiconque puisse me voir, je suis à l'intérieur. Les lumières sont éteintes, mais j'entends un son de fond. Une télévision.

C'est un piège.

Mon père m'a appris cette ruse. Un tueur ou un voleur se dirigerait immédiatement vers la source du bruit et il tomberait sur un agent, une arme pointée sur lui. J'ai été entrainé comme eux, je ne me ferai pas avoir par ce genre de tactiques.

Ma cible est dans une pièce plus sécurisée, comme la suite parentale ou le grenier. C'est là que je me dirige, mon flingue dans la main droite. Je me sens bien, armé jusqu'aux dents. Je les ai toujours à proximité, dans ma voiture ou dans mon bureau.

Les escaliers ne grincent pas quand je pose mon poids dessus. En quelques secondes, je suis au premier étage. Je regarde la salle de bain, personne. Dans la chambre, personne. Je commence ma montée vers le grenier, attiré par l'odeur du sang comme un animal sauvage.

Je pousse lentement la porte. Il fait trop sombre pour apercevoir quoique ce soit, mais je distingue les formes. Et l'une d'entre elle se tient accroupi devant moi.

_ Agent ? Vous l'avez attrapé ? Il demande terrorisé.

Le pouvoir que je ressens à cet instant mélangé à la rage qui m'anime est addictif. Je le tiens. Je ne lui réponds pas, je ferme la porte derrière moi et me dirige vers la fenêtre et tire le rideau pour que le clair de lune lui révèle qui je suis. Je veux qu'il sache que c'est moi. Je veux qu'il sache pourquoi.

L'Agence 1.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant