Chapitre 6

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Athéna

_ Ce n'est rien de nouveau, Monsieur Lardione. Mon père n'a jamais pu me saquer.

En vérité, c'est quelque chose de nouveau et quelque chose de gros. J'ai toujours su que mon père essaierait de me tuer un jour ou l'autre. Après tout, je suis le seul témoin du meurtre qu'il a commis il y a huit ans et de tous ceux qui ont précédé la mort de ma mère. Si je parle, John est un homme mort. La seule raison qui a fait que j'ai tenu ma langue toutes ces années, c'est uniquement parce que je voulais le tuer moi-même et parce que je n'étais pas certaine qu'ils entendent parler de ma tentative de le faire tomber et en profite pour me tenir au silence. A l'époque je n'étais pas de taille à lui faire face, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le savoir à mes trousses et l'entendre de vive voix sont pourtant deux choses différentes.

Détends-toi Athéna, je pense. Je n'ai pas peur de lui, plus maintenant.

_ Pourquoi me dire ça, Monsieur Lardione ? Pourquoi me prévenir ? Je demande.

Rio est toujours dans la pièce quelques part dans le fond, mais c'est comme s'il avait disparu. Je suis concentré sur le patron de l'Agence et sur toutes les informations qu'il pourra me donner.

Max Lardione, le meilleur ami de mon père, a toujours eu de l'affection pour ma mère. C'est pour ça que je n'ai jamais cru qu'il puisse aider mon père à s'en sortir dans cette affaire. J'ai trouvé une photo de ces trois-là alors qu'ils n'étaient encore que des adolescents. 

_ Tu lui ressembles tellement, il murmure.

La tristesse sur son visage n'est pas feinte. J'ose lancer un regard en direction de Rio qui ne semple pas reconnaitre l'homme pour qui il travaille. Ses prunelles vertes sondent ensuite les miennes à la recherche de réponses que je ne peux pas lui apporter. 

_ J'ai promis à Miranda il y a longtemps que je ne laisserai jamais rien t'arriver. Je compte tenir cette promesse.

Je me sens amer devant cet homme qui a soudain l'air très préoccupé par mon bien-être, mais qui n'a jamais pointé le bout de son nez lorsque j'avais vraiment besoin d'aide. Où était-il quand j'avais tellement de retard dans mes cours à cause de mes passages aux urgences que j'étais sur le point de tout arrêter ? Quand il faisait tellement froid dans la voiture que j'avais volé et qui me servait d'abris durant les période de Noel, que j'étais certaine de ne pas pouvoir me réveiller si je m'endormais. Prendre soin de moi, quelle plaisanterie ! J'ai été toute seule la plupart du temps pendant ces huit dernières années. Toute sa bonne volonté ne pourra jamais changer ça.

_ Il est un peu tard pour tenir cette promesse, Monsieur, je lui signifie le ton froid.


La surprise se lit dans les traits tirés de son visage. Le patron de l'Agence n'a pas souvent l'occasion de se faire envoyer balader, j'en suis convaincue. Dommage pour lui, je ressemblais peut-être à ma mère, mais je n'avais rien avoir avec elle. Il ferait mieux de ne pas l'oublier. La fatigue me submerge et je n'ai qu'une hâte, m'effondrer dans mon lit. Mes membres tremblent de plus en plus et Daria doit être morte d'inquiétude. 

_ Si mon père est après moi, alors c'est parfait. Votre agent ici présent peut vous dire que je suis plus que prête à le recevoir.

_ Ton père n'est pas un homme ordinaire. Il était le meilleur combattant et un stratège au-dessus de la moyenne. Il est meilleur que toi, Athéna. Tu ne pourras pas le tuer seule.

Le patron de l'Agence observe par sa fenêtre le soleil qui s'élève dans le ciel. Sa remarque ne devrait pas me piquer dans mon égo et pourtant...

_ C'est ce qu'on verra. 

L'Agence 1.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant