Chapitre 11

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Athéna

Je ne pensais pas que revoir ce visage un jour me donnerait envie de m'enterrer vivante.

Une partie de moi sait depuis toujours que c'est stupide. John ne laisse jamais un travail incomplet et ce jour-là, à la mort de ma mère, lorsque je me suis enfui, j'ai contrarié ses plans. Je devais devenir son chien de garde, son arme fatale, mais j'ai pris la fuite. John avait pour projet de fonder une Agence 1.0 qui n'obéirait qu'à lui et beaucoup plus violente que celle qui existe actuellement. Je suppose qu'après que je me sois enfuit ses rêves se sont envolés. En tout cas, moi je n'ai rien perdu de tout ce qu'il m'a apprit. D'une certaine manière j'ai suivit le même entrainement que n'importe quels agents mais le mien a commencé quand j'avais 8 ans et eux 18.  J'ai en ma possession tout ce qu'il faudrait aux flics pour le stopper. Le truc, c'est que je ne leur faisais pas assez confiance pour le stopper. Alors, j'ai gardé toutes ces précieuses informations pour moi en attendant le moment où je pourrais le tuer moi-même. C'était alors stupide de penser ne jamais le revoir et pourtant... J'espérais sincèrement que ce soit le cas.

Le voir dans cette voiture, confirme toutes les craintes de Rio. Je dois admettre qu'il est doué dans ce qu'il fait. Il pense à des choses qui ne me viendraient jamais à l'esprit. En observant ces images, tout ce que je vois c'est le monstre de mes cauchemars, au volant d'une jolie voiture, le même sourire mauvais sur le visage. Huit années sont passées depuis ce jour, et John n'a pas beaucoup changé. Sa peau mate est couverte de différents tatouages, il porte toujours à l'annulaire son anneau de mariage. Ses yeux noirs ont des contours ridés et ses cheveux, autrefois rasé, ont poussé et sont grisonnants. Le temps n'épargne personne, pas même lui.

_ Ce type de voiture n'est pas facilement trouvable en agence de location, explique Rio qui zoom l'image sur la plaque de la voiture. C'est une fausse, elle ne nous donnera rien, il poursuit. Je vais me renseigner auprès d'un de mes contacts pour en apprendre plus, mais ça risque de prendre un peu de temps.

Il frotte sa barbe de trois jours avec ses mains en fronçant les sourcils. J'oublie parfois le nombre de ressources que les agents ont à leurs dispositions. Des armes en tout genre, des locaux, des villas aux quatre coins du monde, des SUV et des jets privés. Leur train de vie est différent de celui de Monsieur Tout Le Monde. Les moyens colossaux mis à leurs dispositions s'expliquent par les milliers de donations octroyaient par des mécènes. En d'autre terme, des hommes puissants qui préfèrent les avoir comme allié plutôt que dans le camps adverse. C'est l'une des raisons qui me pousse à les détecter. Ils n'ont rien de super-héros, ils sont les larbins d'hommes qui ont les moyens de se payer leur services. Une personne lambda n'aura jamais accès à un tel traitements, sauf si elle connaît personnellement un agent ou représente un enjeu pour eux.

Je suis sûre que les choses auraient pu être différentes si elle avait été dirigée par des hommes bons et avec un sens exemplaire de la justice. Des hommes qui font passer le bien commun avant leurs intérêts personnels. Max Lardione est exactement comme ceux qui l'ont précédé. Il ne tient à rien d'autre que sa place au sommet de la pyramide. C'est incompréhensible, qu'une personne pleine de bon sens comme Rio ne s'en rendent pas compte. Il idolâtre sincèrement son patron.

L'agent referme l'ordinateur.

_ Je vais passer un coup de fil, ne bouge pas trésor.

_ Je déteste qu'on me donne des ordres, agent Rio, je marmonne. Je ne vais nulle part.

Rio observe mon visage une dernière fois avant de sortir. Je déteste la compassion qui détend ses traits. Je refuse d'être prise en pitié, par lui ou n'importe qui. La compassion ne sauve pas des vies, elle est vaine et inutile. Ce dont j'ai besoin, c'est de sa capacité à tuer. Elle me sera bien plus utile.

L'Agence 1.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant