Chapitre 24

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RIO

Deux jours se sont presque écoulés.

Deux jours sans entendre les paroles sarcastiques d'Athéna, sans voir son sourire. Je deviens fou.

Pourtant, je n'ai nullement le plaisir de me laisser submerger par la folie. Trouver le lieu de capture des filles n'a pas été une mission facile. Après avoir trouvé l'identité de Clothilde Milgram, il a fallu éplucher ses comptes, observer ses appels. Clothilde est rusée, elle n'a jamais fait de faux pas, jusqu'à il y a trois heures. Elle a allumé son téléphone dans la zone des docks, dans l'un des entrepôts. Après quelques recherches, Oslo m'a affirmé qu'il avait été loué par un de ses comptes secret. Les filles sont à l'intérieur, j'en suis persuadé.

Je ne tiens pas en place tandis que j'observe les voitures de police se mettre en position autour de notre cible. Je n'ai pas envie d'attendre que le plan d'Aris se mettent en place. Maintenant que je sais qu'Athéna et Daria sont si proches, je ne veux pas attendre plus longtemps. Ce n'est pas pour rien que les agents ne doivent pas avoir de lien familiaux, amicaux ou romantiques avec leur mission, ça nous donne envie de faire des choses stupides, d'agir de façon imprudente.

 Nous sommes tous prêts. Sydney n'a pas pu nous rejoindre, sa mission prend plus de temps que prévu. Nous sommes bien assez pour ce qu'il nous reste à faire. En vérité, j'aurais pu m'en charger tout seul, mais Oslo et Paris m'ont convaincu que ce n'était pas une bonne idée. Si je meurs, Athéna n'a aucune chance de s'en sortir.

Je range mon arme dans son étui tandis que me vêtit d'un gilet pare-balles. Mon cœur palpite d'appréhension. Je ne peux m'empêcher de réfléchir à tout ce qui peut mal tourner. Je ne veux voir personne blessée, mais si cette mission tourne mal, les ambulances cachées derrière les voitures de polices serviront forcément à quelques choses.

_ Tu es prêt ? me demande Paris.

_ Toujours. Toi ?

Paris sourit en guise de réponse, puis comme à chaque fois que nous sommes sur le point d'entrer dans l'arène, on s'enlace. Oslo refuse toujours de se joindre à nous et nous ne le forçons jamais.

_ Vous allez me faire pleurer tous les deux, il se moque.

Je me détends légèrement.

_ Allons-y, je leur dis en ajustant mon gilet.

Je fais signe à Aris de mettre ses hommes en position, puis Paris, Oslo et moi, on se met en chemin en direction de l'entrepôt. J'ouvre la danse en défonçant la porte d'entrée, fermée par un cadenas.

L'entrepôt servait il y a quelques années de garages pour bateau. Après la faillite de l'affaire, il a été acheté par Madame Milgram il y a un mois, juste après la mort de son mari. Elle avait prévu de se venger depuis tout ce temps. Savait-elle quel genre d'homme il était ? Athéna a-t-elle eu le temps de lui dire ? Ce n'est pas le moment de me poser ce genre de question. Je fais le vide dans ma tête, il n'y a rien d'autre qui importe excepté notre plan.

Je fais un rapide états des lieux pendant qu'Oslo et Paris couvrent mes arrières. L'entrepôt est vide, pas de trace de vie. Dans le plan donné par Aristote du bâtiment, on a supposé que les filles devaient être retenues aux deuxièmes étages. Seulement pour y accéder, nous devons traverser cet espace découvert et grimper des centaines de marches d'escaliers étroits. Personne ne nous attend au rez-de-chaussée, ce qui me laisse supposer qu'Oslo avait raison. Les trois qui ont enlevé les filles sont les seules à se charger de leur capture. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Athéna n'a pas réussi à s'échapper. Elle est douée, forte et maligne. Même si ces imbéciles faisaient pressions sur elle avec Daria, elle trouverait le moyen de s'en sortir avec sa meilleure amie. Si elle ne l'a pas fait, c'est qu'elle n'était pas en état de le faire. Un frisson de panique me transperce le corps.

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