Chapitre 34

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RIO

Je n'ai pas pris le chemin du bureau de Max depuis très longtemps.

Il existe encore des barrières entre nous que je compte bien franchir. Si j'ai appris quelques choses durant ces quatre semaines, c'est que je suis fou amoureux d'Athéna et que je veux passer le restant de mes jours à ses côtés et que je ne tolérerais aucune entache à notre bonheur. 

La seule raison pour laquelle je ne lui ai pas prononcé, ces mots, c'est parce que je sais qu'elle n'a pas encore prête à les entendre. C'est la première fois que je m'engage dans une histoire sérieuse. Je pensais qu'avoir une copine compliquerait les choses. Je n'ai pas un métier typique et je pensais qu'il serait impossible pour moi de concilier ses deux aspects de ma vie. Je me trompais. J'ai été assigné à une autre mission, il y a deux semaines. Un membre d'une mafia qui avait énervé les mauvaises personnes. La mission se passait à Washington et à durée une semaine. Mon absence n'a pas créé de préjudice dans notre relation, mais nous a rapproché plus que toute autre chose.

J'avance en direction du bureau de Max, plus déterminé que jamais.

L'homme que je considérais comme mon père n'a jamais tenté de me contacter depuis qu'il m'a informé de la mort de John et qu'il a souhaité prendre rendez-vous avec Athéna, ce a quoi je lui répondu d'aller se faire mettre. De mon côté, je n'ai jamais essayé de le contacter. Je crois que je ne lui pardonnerai jamais le rôle qu'il a joué dans le cauchemar qu'a vécu Athéna. Je ne comprends pas comment il a pu abandonner son propre enfant à son sort. Et ce comportement a révélé des choses sur notre relation que je ne soupçonnais pas. Je considérais sincèrement Max comme mon père, mais je crois qu'il ne m'a jamais considéré comme autre chose que son pion. L'agent prêt à tout pour lui, il n'y a rien que je lui aurais refusé. C'est pour cette raison qu'il m'a envoyé a cette mission à Baltimore. J'ai failli ne pas échapper à l'homme que je devais appréhender. Il fait partie d'une mafia puissante et Max m'a envoyé dans un piège. Je n'ai rien dit à Athéna parce que je suis certain qu'elle aurait insisté pour que l'on tue Max, et ce n'est pas son rôle. L'ascenseur s'ouvre et j'entre à l'intérieur dans un silence de plombs, et entame la montée vers le bureau du boss. Je me demande ce qu'attend le patron de moi. Même pour ma précédente mission, il s'est contenté de m'envoyer un mail très professionnel. Hier, quand j'ai reçu son message me demandant de venir à l'Agence à neuf heures, j'admets que j'ai été surpris. Max est un sujet que l'on n'aborde pas.

J'ai cependant un très mauvais pressentiment sur cette rencontre. Mon instinct me hurle que quelques chose se prépare. L'ascenseur arrive au denier étage et les portes s'ouvrent après un cliquetis familier. Je m'avance et constate l'absence de Solène, la secrétaire personnelle de Max.

Je continue mon chemin et entre dans le bureau du patron sans frapper. Je le retrouve assis sur sa chaise en cuir derrière son bureau. Il ne daigne même pas lever la tête.

_ Assieds-toi, il commande.

J'aimerais lui résister, mais ça ne servirait à rien. Plus vite cette rencontre terminée, plus vite, je pourrais rentrer chez moi. Alors, je lui obéis.

Max relève enfin la tête et m'observe en silence pendant plusieurs minutes.

_ Tu as toujours été un très bon agent, Rio. Et je tiens vraiment à toi, même si je doute que tu me crois. C'est pour ça que je tenais à te dire la vérité.

Je reste silencieux.

_ En premier lieu, il faut que tu saches que je n'ai jamais voulu faire de mal à Athéna. Je n'ai jamais été proche d'elle, mais elle reste ma fille. L'Agence, c'est toute ma vie.

L'Agence 1.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant