Chapitre 15

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RIO

Deux jours se sont écoulés depuis le rendez-vous avec le patron.

Deux jours durant lesquels Athéna, les garçons et moi avons chercher en vain la personne qui a tenté de lui faire du mal, sans aucun succès. 

Je ne m'attendais pas à un message de sa part aussi rapidement. Il veut me voir, seul. Malgré mon envie de prévenir Athéna de ce qui se passe ma loyauté envers Max m'a fait taire et quand je l'ai trouvé allongé dans mon lit apaisé comme elle l'est rarement, je me suis dit que venir seul était la meilleure des idées que je pouvais avoir. Nous n'avons plus partager un lit depuis l'autre soir. Une part de moi aimerait pourtant que ce soit le cas, mais je ne peux pas lui imposer ça et jamais je ne le ferais. Et puis, la partie encore lucide de mon esprit n'arrête pas de me murmurer que c'est dangereux de laisser Athéna prendre autant de place. Je ne m'implique pas émotionnellement dans le travail et pourtant avec cette fille...je ne sais pas...il y a quelques chose en elle qui me rappel le garçon que j'étais à la mort de mon frère. Celui qui croyait que l'avenir ne pourrait jamais s'améliorer, qu'il ne pouvait jamais être apaisé, celui qui était toujours en colère.

Je sais ce que c'est de se sentir amorphe face à la vie, de ne plus avoir envie de continuer mais de ne pas vouloir tout arrêter non plus. Et c'est parce que je connais toute ces choses que je veut l'aider à aller mieux. J'ai eu la chance d'avoir des amis comme Paris, Sydney et Oslo qui m'ont sauvé la vie d'une certaine façon. Une part de moi aimerait faire la même chose pour Athéna. Je le regretterais plus tard, il n'y aucun doute là-dessus. 


Cette fois-ci, Max m'attend assis sur un banc dans un parc près de l'appartement. Il porte toujours son costume Armani et ses cheveux sont toujours brossés vers l'arrière alors que des lunette noir cache une grande partie de son visage. Il observe un jeune couple faire leur séance de sport quelques mètres plus loin. Je le rejoins et m'assois à son côté.

_ Où est-elle ? il demande sans même se tourner vers moi.

_ Elle est en sécurité, à l'appartement.

Max me tend un journal. Il me faut deux bonne secondes pour voir que la mort d'un jeune homme est entouré à l'encre rouge au centre des faits d'hivers.

_ Qui est-ce ?

_ Enzo Rourque, il fait d'une voix las. Il est arrivé à l'hôpital pour une blessure par balle dans le ventre. Il est décédé des suites de cette blessure. Son ADN est le même que celui retrouvé devant la porte de l'amie d'Athéna, j'en ai eu la confirmation ce matin. C'est lui, Rio. Il travaillait pour John.

J'observe les gens autours de nous. Ils vivent une vie pleine d'insouciance sans se rendre compte du genre de monstruosité qui se produit juste sous leur nez à chaque instant de chaque journée. Quel genre de monstre bien réel, leur a parfois fait un sourire poli ou tenu la porte.

_ La police n'a pas fait le lien avec Athéna. Je me suis assuré qu'il ne le fasse jamais, continue Max.

_ Est-ce qu'Athéna l'a tué ou est-ce que c'est John ? je demande.

Le visage de Max se ferme.

_ Est-ce que c'est important ? Je ne sais pas si John est né comme ça ou s'il est devenu un monstre plus tard et je m'en moque. C'est le début de son jeu sadique.

_ Elle ne connait pas les règles, je réplique. Elle ne peut pas gagner si elle ne connait pas le jeu.

Max se lève et replace une mèche brune derrière son oreille. Je n'aime pas la colère que je vois réchauffer son regard ni le sourire dédaigneux qu'il m'adresse. Mon estomac se serre et j'ai l'impression que le poids du monde s'est abattu sur mes épaules. 

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