L'Agence 1.0

Chapitre 19

Rio

Le plan d'Athéna est excellent. Elle aurait fait un très bon agent.

Elle m'a informé il y a plus d'une heure que Daria nous aidera à coincer Malik. Son regard était éteint et je me suis juré de faire souffrir Malik pour l'avoir privé de cette lumière que j'affectionne tant. Je ne peux pas prétendre savoir ce qu'elle ressent même si j'ai ma petite idée. Daria est en Arizona, mais elle rentrera dès demain. Dans l'avion, elle enverra un message à Malik pour lui donner rendez-vous dans un parc. L'espace sera assez ouvert et plusieurs agents seront en civils pour agir si les choses dégénèrent. Je dois m'occuper des détails techniques nécessaires à la préparation d'une opération de ce genre, mais le plus gros provient d'elle.

J'ai déjà demandé à Paris et Sydney de m'accompagner. Puis j'ai demandé à six autres gars dont je suis sûre qui nous seront loyaux de venir. En plus de ce dispositif, Aris m'a promis de vadrouiller près du parc. Il n'y a pas de raison que ce plan échoue et pourtant je ne peux m'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment.

Je comprends mieux maintenant pourquoi Malik m'a paru familier lorsque je l'ai rencontré. Il a travaillé à l'Agence pendant deux ans avant de tout stopper il y a trois ans après l'échec d'une mission. Je travaille à l'Agence depuis sept ans maintenant et j'ai vu passer des gars comme lui par dizaines.

Quand je passe la porte, je retrouve Athéna endormis, recroquevillé sur elle-même. Elle est l'une des personnes les plus fortes que j'ai jamais rencontrées. La plupart des gens n'auraient pas survécu à son passé, mais, endormit dans mon lit, elle parait tellement fragile. Je dépose un plaid sur elle, elle ne bouge pas, mais marmonne quelque chose dans son sommeil.

Je ne regrette pas de lui avoir parlé de Nail. En fait, je me suis senti plus léger quand les mots ont quitté ma bouche. Peu de gens sont au courant de cette histoire parce que je n'aime pas en parler. Mais avec elle, c'est différent. Je sais qu'elle comprend ce que je ressens mieux que personne. J'ai su dès le départ qu'elle se reprochait la mort de sa mère tout comme je me reprochait celle de mon frère. Nous sommes les deux faces d'une même pièce. C'est rafraichissant et nouveau.

Je m'assois sur le fauteuil au coin de mon lit et je l'observe dormir. Je dois surement ressembler à un psychopathe, mais je m'en moque. Il y a quelque chose de fascinant dans le visage d'Athéna quand elle dort. Ses traits se détendent, elle rayonne plus encore. Sa beauté est plus profonde que son physique, elle tient sa source dans ce qu'elle est. Le genre de femme qui a souhaité devenir psychologue pour aider les autres, parce qu'elle n'a trouvé personne pour l'aider quand elle en avait besoin. Le genre de femme qui prend soin de ses amies. Le genre de femme qui malgré toutes les cicatrices et traumatismes qu'elle porte continue de sourire et de faire sourire. Le genre de femme qui adore les sucreries, mais qui refuse de l'admettre. Le genre de femme qui n'hésite pas à tuer pour protéger ce qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes. Le genre de femme qui refuse d'admettre que les avions ne sont pas des armes de destruction massive. Le genre de femme qui n'hésite pas à me tenir tête.

Athéna Dioros est magnifique.

Je ne sais pas quand est-ce que je l'ai remarqué réellement et en réalité ça n'a pas d'importance. Tout ce qui compte c'est que maintenant que je la vois telle qu'elle est, je ne peux plus regarder ailleurs.

"Si tu veux réussir cette mission, il faudra que tu la comprennes toi aussi ".

C'est bien plus que ça, désormais, j'en suis certain.

Mon téléphone vibre sur la table de chevet alors, je m'en saisis et constate que c'est un message de Max.

Appel moi. Maintenant.