Chapitre 8

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ATHENA

_ Tu veux travailler avec moi ? il demande d'un air suspicieux.

Il a beaucoup de raison de l'être. Après tout, la dernière fois que nous nous sommes parlés, je lui ai clairement fait part de ma position sur le sujet et je ne change pas souvent d'opinion. Ma mère disait toujours que j'étais têtue comme une mule et c'est bien l'une des seules choses qui n'a pas changé depuis son décès. Je fais confiance à mon instinct et il me hurle que m'allier à eux est une mauvaise idée, mais je sais aussi que je ne pourrais pas trouver mon père seul. J'ai essayé ces deux dernières semaines de trouver des indices et je n'ai rien. Il est temps d'avancer sur cette affaire. Si pour tuer John, je dois ravaler ma haine et m'associer aux personnes que je déteste le plus sur cette terre, alors je le ferai. Il est ma priorité, mon but ultime, je ne peux pas laisser cette chance m'échappait, c'est peut-être la dernière que j'aurais.

Ces derniers jours, je suis sortie toutes les nuits en cachette dans des bars, des hôtels dans lesquels il avait l'habitude de se rendre pour trouver des informations ou même le trouver lui. Je n'ai rien eu, niet, aucune information. Hier, je n'ai même pas tenté de couvrir mes traces dans le bar miteux dans lequel je me suis rendu. S'il me trouve alors, je n'ai même pas besoin de le chercher et tout devient beaucoup plus simple. L'agent Rio ne le sait pas, évidemment. J'ai fait en sorte d'être discrète.

Je me tourne vers Rio qui observe la route, les yeux plissés et les sourcils froncés. Travailler avec lui ne veut pas dire que je lui fais confiance. Les gens travaillent ensemble tout le temps sans se faire pour autant confiance. Je peux y arriver aussi. Je suis assez forte et suffisamment futée pour ne pas me laisser embobiner par un agent, une nouvelle fois.

"Fais moi confiance, ma colombe."

Des frissons me parcourt la peu et je ferme les paupières pour faire taire les voix de mon passé. 

_ Oui, je réponds enfin. Je veux travailler avec toi. Je connais mes limites et je ne peux pas trouver mon père toute seul. Chaque mot me brule la bouche, mais je continue. J'ai besoin de ton aide.

Je crois que je vais vomir. La situation a l'air d'amuser Rio qui n'arrive plus à cacher son sourire.

_ Ça fait mal ? il demande.

_ Énormément. Je ne pense pas en réchapper. Par quoi on commence, agent ?

Rio jette un œil derrière nous et commence à chanter les dernières paroles de la chanson. Cet enfoiré sait même chanter !

_ J'adore cette partie, il explique. Je n'ai jamais pu résister à une demoiselle en détresse donc j'accepte de travailler avec toi sur cette affaire. Mais il y aura des règles. La première et qui ne va pas te plaire : ma priorité et de te protéger de ton père ou de toute autre menace. Si je sens le danger, je sortirai ton joli petit derrière de là. Je me moque que ça signifie de perdre l'occasion d'attraper ton père. Tu es ma priorité, pas lui.

Je tente de protester, mais il plaque sa main contre ma bouche. Je suis tellement abasourdie par ce geste que je reste immobile.

_ La deuxième règle est la suivante : tu devras m'écouter. Les choses seront plus simples, si on ne passe pas le plus clair de notre temps a embêter l'autre. Et enfin, tu ne caches aucune information. Si tu te souviens ou suspecte quelque chose, je veux être la première personne à qui tu en parles. On est d'accord ?

Il tend sa main pour que je la serre. Je l'observe une bonne minute. Accepter son offre sous ses conditions, c'est ridicule. En même temps, je veux que cette histoire soit derrière moi. Je ne me suis jamais autorisé à avoir une vraie vie à cause de la menace que mon père représente et à cause de ce que je fais aux gens sur ma liste. J'ai envie de tourner la page. J'ai besoin de tourner la page.

L'Agence 1.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant