Chapitre 79 : Adoubement et Mordred

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Royaume de Camelot, cité, château, salle du trône, un an plus tard, 21e anniversaire d'Aurore

« Mesdames et Messieurs, nobles, conseillers et membres du peuple. », dit Arthur d'une voix forte, debout devant les deux trônes, sur l'un desquels siégeait présentement Guenièvre.

La foule amassée devant eux, qui murmurait à tout va, se tut. Elle était séparée en deux par un long tapis rouge menant aux portes, et si les riches personnes étaient devant, juste derrière les rangs des chevaliers, tout le peuple de la cité s'était déplacé. Même Hunith avait fait le déplacement en ce jour si particulier, et était l'invitée spéciale de la Reine, ce qui expliquait qu'elle était à la droite de Sire Léon, au premier rang et à près de l'allée.

« Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour l'adoubement de Dame Aurore, chevalière honoraire de Camelot depuis trois ans. Un incident datant d'il y a deux ans a fait qu'en ce jour béni, elle atteint l'âge vénérable de vingt-et-un ans, ce qui lui permet d'atteindre le grade de chevalière de Camelot à part entière. », reprit Arthur.

Il fit un signe de tête aux gardes postés près des portes, et ceux-ci les ouvrirent. Des musiciens, dans un coin, entamèrent un air solennel, alors qu'Aurore, dans sa tenue de chevalière, entrait dans la salle. Elle remonta l'allée d'un pas mesuré, en rythme avec la musique, jusqu'à se retrouver au pied des marches menant aux deux trônes, où elle s'agenouilla.

« Dame Aurore, chevalière honoraire de Camelot, aujourd'hui est le jour sacré où vous décidez de vous mettre entièrement au service de notre glorieux royaume. Vous serez tenue de protéger et défendre Camelot et de prendre part à toutes les activités des chevaliers, en permanence. Les seuls manquements à ce devoir qui seront acceptés devront être justifiés par votre devoir divin, nulle autre incartade ne sera tolérée. Êtes-vous toujours prête à intégrer notre noble armée ? »

« Oui, Votre Majesté. »

Arthur tira Excalibur, son arme permanente depuis l'assaut qui avait mené Morgane sur le trône pour la seconde fois, puis la posa sur chaque épaule d'Aurore.

« Levez-vous Dame Aurore, chevalière de Camelot. »

La chevalière s'exécuta et vit sur les lèvres du Roi un léger sourire que seuls Guenièvre, Merlin et elle pouvaient interpréter comme étant de la fierté. D'un regard d'Arthur, la Reine se leva et vint se mettre à ses côtés.

« Dame Aurore, chevalière de Camelot, je vous nomme Chevalière de la Reine. En tant que tel, vous devrez assurer sa sécurité en permanence, et devrez nommer un chevalier de confiance pour le faire lorsque vous devez vous absenter pour remplir vos devoirs divins. »

Geoffrey de Monmouth s'approcha, tenant dans les mains une broche en or avec un dragon en relief, dont les yeux étaient deux rubis. Aurore savait que Léon en avait une aussi, mais jusqu'alors, elle n'y avait pas vraiment prêté attention, elle n'avait pas spécialement remarqué qu'il était le seul chevalier à l'avoir. Jusqu'à maintenant, où Arthur comptait lui remettre cette fameuse broche. Désormais, elle savait ce qu'elle signifiait, et elle comprenait que Sire Léon, commandant en second des chevaliers de Camelot, était aussi le Chevalier du Prince, devenu le Chevalier du Roi.

« J'accepte cet honneur, et je promets de protéger Sa Majesté la Reine du mieux possible », proclama Aurore, alors que le Roi attachait la broche à l'une des attaches rouges qui maintenaient la cape et l'armure ensemble.

Aurore adressa un sourire reconnaissant à Arthur, qui lui permettait d'avoir une raison de rester aux côtés de sa chère et tendre sans pour autant que cela paraisse suspect.

Au cours de l'année passée, après sa discussion avec Kilgharrah, elle était retournée voir Hunith, qui avait accepté de bon coeur de lui montrer les quelques affaires que Balinor avait laissé.

Eilin et Emrys - Deux noms entrelacés dans la tapisserie du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant